Le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a effectué une visite à Téhéran où il rencontré le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanghaneh; cette rencontre intervient dans le cadre de "la poursuite des consultations et de la coordination entre les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour parvenir à un consensus lors de la prochaine réunion ministérielle le 30 novembre à Vienne, sur les modalités de mise en œuvre de l'Accord d'Alger de façon à stabiliser les marchés pétroliers". A cet effet, l'Algérie a proposé que les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) baissent leur production de 1,1 million de barils par jour. "Le gouvernement algérien a proposé une baisse de la production totale de l'Opep de 1,1 million de barils par jour", a déclaré le ministre Noureddine Boutarfa, à l'issue d'une rencontre avant-hier à Téhéran avec son homologue iranien, Bijan Zanganeh, M. Boutarfa a également proposé que les pays producteurs non-membres de l'Opep baissent leur production de 600.000 barils/jour, "La baisse des prix du pétrole qui affecte l'économie mondiale doit être stoppée", a déclaré M. Noureddine Boutarfa. Il s'est déclaré "confiant" quant au résultat de la réunion de l'Opep prévue le 30 novembre à Vienne pour concrétiser un accord de baisse de l'offre annoncé fin septembre à Alger. "Nous espérons que cette prochaine réunion sauvera le marché pétrolier de la crise actuelle", a-t-il dit, ajoutant que si un accord était trouvé à Vienne, le prix du baril pourrait remonter à 60 dollars d'ici la fin de l'année contre moins de 50 actuellement, selon Shana. "Dans le court intervalle restant avant la réunion de l'Opep, l'Iran et l'Algérie vont continuer à coopérer en vue d'un accord entre ses membres", a affirmé M. Boutarfa. M. Zanganeh a de son côté confirmé la proposition de l'Algérie "qui alloue des quotas de réduction à chaque membre de l'Opep". "L'évolution actuelle des choses indique que l'Opep peut parvenir à un accord durable concernant sa production et la gestion du marché", a-t-il dit. L'Iran, qui subit encore les conséquences des sanctions économiques occidentales l'ayant paralysé avant leur levée seulement en janvier, s'est exempté de la réduction de sa production. Il a exporté 2,44 millions de barils par jour en octobre. Impératif de faire des concessions pour conclure un accord De son côté, l'ancien PDG de Sonatrach a affirmé hier qu'une réduction de la production est inéluctable, parce qu'explique-t-il, les pays producteurs se trouvent " dos au mur ", ce qui les oblige à faire des concessions pour conclure un accord. Si celui-ci venait à être réalisé, indique M. Abdelmadjid Attar, nul doute que les prix du brut pourraient remonter jusqu'à 50 à 60 dollars le baril, mais dans le cas contraire, ajoute-t-il, ils sont susceptibles, à nouveau, de chuter au dessous de la barre des 40 dollars. Le redressement des cours, tient à dire M. Attar, ne pourrait se réaliser que si, par ailleurs, d'autres gros producteurs, à l'exemple de la Russie, du Mexique ou du Kazakhstan adhèrent, eux aussi, au principe d'une réduction de leur production. S'exprimant à l'émission “l'Invité de la rédaction de la chaîne 3” de la Radio Algérienne, M. Attar, a fait savoir que la conclusion d'un accord est vitale pour tous les pays producteurs, en raison, précise-t-il, des grosses quantités de pétrole actuellement sur les marchés, qu'il estime à quelque 1,5 million de barils. Commentant la situation de crise économique créée en Algérie par la chute des cours, l'intervenant déclare que la solution passe par une diversification et une économie de ses ressources énergétiques, l'introduction d'un nouveau modèle de consommation et la création d'une industrie du renouvelable. Il balaie, d'autre part, d'un revers de main, l'éventualité d'une baisse des ressources énergétiques en Algérie, mettant notamment en avant les 22.000 millions de réserve de gaz de schiste et les quelque 3.500 milliards de mètres cube de gaz naturel que recèle son sous-sol. Les pays pétroliers africains soutiennent les efforts de l'OPEP D'autre part, l'Association des producteurs africains de pétrole (APPA) a exprimé son appui aux efforts de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole pour stabiliser les marchés pétroliers, en prévision de la réunion de l'OPEP prévue mercredi prochain à Vienne pour concrétiser l'accord d'Alger. L'APPA "marque son soutien à l'accord d'Alger et s'associe aux efforts de stabilisation des marchés pétroliers des pays membres de l'OPEP", a affirmé son président en exercice, Adama Toungara, ministre ivoirien du Pétrole et de l'Energie, dans une correspondance adressée au ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa. Lors de la 52ème réunion ordinaire du comité des experts de l'APPA tenue récemment à Cotonou (Bénin), les pays membres de cette association se sont appesantis sur la situation pétrolière mondiale et se sont engagés à conforter les pays membres de l'OPEP afin de stabiliser les marchés. "Reconnaissant l'impact de la baisse de prix du pétrole sur l'économie des pays africains et considérant que la décision historique prise par l'OPEP à Alger a donné une véritable impulsion au marché", les pays membres de l'APPA ont fait part, à l'issue de cette réunion, de leur "appui au processus engagé par l'OPEP visant à faire face à la baisse des prix du pétrole" et soutiennent "tout effort des pays membres de l'OPEP dans ce processus de stabilisation des prix dans les marchés pétroliers". Créée en 1987, l'APPA est une organisation qui regroupe 18 pays africains producteurs de pétrole: Algérie, Afrique du Sud, Angola, Bénin, Cameroun, Congo, Côte d'Ivoire, Egypte, Gabon, Ghana, Guinée équatoriale, Libye, Mauritanie, Niger, Nigeria, République démocratique du Congo (RDC), Soudan et Tchad. Cette association, basée à Brazzaville (République du Congo), a pour objectif de renforcer la collaboration entre les différentes compagnies pétrolières des pays membres et de maintenir une stabilité des prix. Pour rappel, l'OPEP tiendra sa réunion ministérielle mercredi prochain dans la capitale autrichienne pour concrétiser l'accord historique d'Alger, pris le 28 septembre dernier, qui prévoit de réduire la production de l'organisation à un niveau oscillant entre 32,5 et 33 millions de barils par jour afin de limiter l'offre sur le marché pétrolier. Dans ce sens, l'Algérie a intensifié son engagement en faveur de la mise en œuvre de l'Accord d'Alger lors de la prochaine réunion de l'OPEP. M. Boutarfa a ainsi entamé de minutieuses négociations avec les pays membres de l'OPEP pour réunir les meilleures conditions qui soient propices à un accord consensuel, juste et équilibré qui permettra de mettre en œuvre l'accord d'Alger.