L'Onu a annoncé que la Russie avait proposé quatre couloirs humanitaires pour Alep-Est. La Russie a l'intention d'aborder la question de la création de quatre couloirs humanitaires dans l'est d'Alep. "Néanmoins, la Russie a évoqué quatre corridors humanitaires à Alep… ils veulent discuter de la façon dont nous pouvons les utiliser pour l'évacuation ", a déclaré Jan Egeland, conseiller pour les affaires humanitaires de l'émissaire de l'ONU pour la Syrie. Jeudi, l'envoyé spécial des Nations unies en Syrie Staffan de Mistura a appelé les terroristes du Front Fatah al-Cham, ex Front al-Nosra, à quitter Alep-Est en empruntant un couloir spécial. Fin novembre, le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov a déclaré que la Russie avait à maintes reprises instauré des pauses humanitaires à Alep, qui ont été pourtant chaque fois interrompues car les représentants de l'Onu n'y avaient pas été préparées et à cause des activités terroristes. Selon lui, les représentants de l'Onu n'étaient pas prêts à la livraison de l'aide humanitaire et à Alep les terroristes " ne savaient pas que quelqu'un se serait entretenu avec eux au sujet de l'évacuation des résidents locaux ". Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov a auparavant déclaré que la Russie était prête à introduire de nouvelles pauses humanitaires en Syrie mais exigeait des garanties qu'elles seront utilisées aux fins prévues, notamment pour faire sortir blessés, malades et civils de la ville. Il a en outre ajouté qu'à l'heure actuelle il était évident que les terroristes utilisaient des civils comme boucliers humains, qu'ils ne leur permettaient pas de quitter ces zones et qu'ils faisaient tout pour les en empêcher. Ces derniers mois, la situation à Alep s'est notablement dégradée: des combats acharnés font rage dans la ville et ses banlieues. Des groupes terroristes affiliés au Front Al-Nosra retiennent en otages de 200 000 à 300 000 civils dans l'est de la ville, les empêchant d'emprunter les couloirs humanitaires. Il est utile de rappeler qu'après la libération d'un réservoir d'eau à Alep par les forces syriennes et kurdes, de nouvelles informations ont été dévoilées sur les méthodes des terroristes. L'armée syrienne a repris le contrôle du réservoir lors d'opérations qui se sont déroulées entre le 26 et 28 novembre 2016. Depuis le 30 novembre, la ville est ainsi approvisionnée en eau pratiquement sans interruption. Selon le média Anna-News, durant toute l'occupation du quartier Souleiman al-Halabi où se situe ce site important, les islamistes menaçaient les autorités de couper l'eau et exigeaient du carburant en échange. Une fois ce dernier obtenu, les terroristes ne l'utilisaient pas pour la station mais plutôt pour leurs véhicules, ainsi que pour le revendre. De plus, en sachant que l'armée n'attaquerait pas les bâtiments de la station, les rebelles ont transformé les bureaux et les locaux de production en poste renforcé. Détail notable: ils entouraient tous leurs postes de tir avec des sacs d'aide humanitaire de l'Onu et du Croissant rouge. Rappelons que le 29 novembre 2016, l'est d'Alep - où vivent plus de 90 000 habitants - a été entièrement libéré des terroristes. Le ministère russe de la Défense a annoncé qu'il s'agissait d'un " tournant radical ". La contre-offensive lancée par les djihadistes ce jeudi 1er décembre dans le quartier de Cheikh Saïd a avorté, selon Al Manar, chaîne de télévision libanaise. L'armée syrienne a en effet repoussé les groupes terroristes qui tentaient de reprendre ce quartier du nord-est d'Alep, que les forces gouvernementales avaient conquis la veille. L'état-major général russe a détaillé hier les récents succès des forces loyalistes syriennes: " Au cours des trois derniers jours, les unités de l'armée syrienne, appuyées par les milices alliées, ont réussi à libérer des terroristes 16 quartiers dans la partie nord d'Alep-Est. En conséquence, les troupes gouvernementales ont repris le contrôle de quartiers abritant plus de 90 000 civils ", a expliqué Sergueï Roudskoï, chef du commandement opérationnel principal de l'état-major général des Forces armées russes. Il a également ajouté que la percée de l'armée d'Assad avait porté atteinte aux positions offensives des terroristes. Grâce à l'opération des troupes gouvernementales, plus de 18 000 civils ont pu quitter les zones d'Alep contrôlées par les terroristes. Selon le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, dans la soirée du 28 novembre, l'armée gouvernementale syrienne a libéré des terroristes plus de 40 % de la superficie totale d'Alep-Est. Négociations opposition - Russie sans les USA Les représentants de l'opposition syrienne et de la Russie, avec la médiation de la Turquie, mènent des négociations visant à cesser les hostilités à Alep, en contournant Washington. Les négociations se sont déroulées à Ankara, selon quatre représentants de l'opposition qui y participent, lit-on dans le Financial times citant des sources dans l'opposition. " Les parties russe et ukrainienne conduisent un entretien sans les Etats-Unis. Il (Washington) n'est même pas au courant de ce qui se passe à Ankara ", a déclaré une source dans l'opposition, sous couvert de l'anonymat. Il ne s'agit pas des premiers contacts de l'opposition syrienne avec la Russie, mais auparavant ce type de négociations n'avait jamais réuni un nombre aussi important de groupes d'opposition. Selon le journal, bien que pour le moment les pourparlers n'aient pas progressé, le fait-même qu'ils se tiennent témoigne d'un " changement de dynamique dans la politique au Proche-Orient ", où tous les acteurs préfèrent mener le dialogue avec la participation de Moscou, en contournant Washington. Ali Sheikh Omar, un représentant de l'autogestion locale, a déclaré qu'un groupe de négociation, qui devrait négocier avec les militaires russes l'interruption des raids aériens, était en train d'être créé. Selon lui, il s'agit de pourparlers qui se déroulent directement avec Russie, même si certains participants rejettent le fait de leur tenue, soit refusent de commenter cette question, soit ne précisent pas si les négociations sont directes ou si elles sont conduites par l'intermédiaire de la Turquie. Depuis le début de la semaine, l'armée gouvernementale syrienne a délogé les terroristes de l'Etat islamiques de 16 quartiers de la partie nord d'Alep-est, peuplée par 90 000 habitants. Encore 18 000 civiles syriens ont pu quitter les quartiers de la ville sous-contrôle des djihadistes, a affirmé le chef du commandement opérationnel de l'état-major général de la Fédération de Russie Sergueï Roudskoï. L'opposition syrienne a confirmé le fait des négociations avec la Russie, les négociations menées cependant sans la participation des Etats-Unis. La Coalition nationale syrienne des forces de l'opposition et de la révolution (CNFOR) a confirmé la tenue de rencontres à huis clos à Ankara entre des représentants de la Russie et de l'opposition syrienne. " Les rencontres ont eu lieu pendant trois jours grâce aux efforts de la Turquie et avec la participation des groupes sur lesquels la Turquie exerce une certaine influence ", a raconté au site ria.ru Samir Nachar, membre de la CNFOR. Il a cependant reconnu ignorer qui représentait Moscou et Ankara. L'opposant syrien a ajouté que les participants ont tenté de mettre au point un plan de règlement à Alep sur la base des propositions de l'émissaire de l'Onu Staffan de Mistura portant sur des corridors protégés pour l'évacuation des civils en échange d'un cessez-le-feu. " Il semble, cependant, qu'aucun accord n'ait été conclu, car les détachements assaillis à Alep ont pris la ferme décision de combattre jusqu'au bout et de ne pas partir ", a indiqué Samir Nachar. Selon lui, la décision a été prise indépendamment du " commandement en dehors de la ville " et en Turquie.