La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem a mis en avant lundi à Constantine l'impératif de l'élaboration d'un plan de travail pour la prise en charge des réfugiés en Algérie, en coordination avec les différents secteurs. L'Algérie qui constituait ''un pays de transit'' est devenue ''une région qui capte les réfugiés'' a indiqué la ministre au cours d'une conférence de presse animée, en marge du séminaire intitulé ''Faire taire les armes d'ici 2020: femmes dans le processus de médiation préventive, à la table de négociation et dans les efforts de cohésion sociale''. Elle a, à ce propos souligné la nécessité d'élaborer des stratégies pour protéger ces réfugiés notamment les femmes et les enfants. Cette situation résulte des conflits et des conditions sociales difficiles que vivent plusieurs pays voisins a rappelé la ministre indiquant que son département ministériel a confié au Croissant rouge Algérien (CRA) la mission de prendre en charge ces réfugiés. Dans ce sens, la ministre a mis en relief l'apport des collectivités locales dans la prise en charge des réfugiés à travers notamment l'ouverture d'abris sécurisés pour les réfugiés. Donner la parole à l'esprit et à la sagesse des femmes La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, a estimé lundi à Constantine impératif de donner la parole à l'esprit et à la sagesse des femmes pour éteindre les conflits. Présidant l'ouverture d'un séminaire sous l'intitulé "Faire taire les armes d'ici 2020 : les femmes dans le processus de médiation préventive, à la table de négociation et dans les efforts de cohésion sociale" en présence de représentants de l'Union africaine (UA) et de l'ONU, la ministre a également considéré qu'"il faut laisser la diplomatie jouer son rôle sage et pacifique d'encouragement des échanges, de promotion, de concertation et de dialogue." Insistant sur le respect de cet engagement à travers l'Afrique, Mme Meslem a considéré que l'organisation du séminaire par le groupe des sages de l'Union africaine et ses pairs des communautés économiques régionales en Algérie met en exergue l'histoire et la place qu'occupe la femme algérienne et offre une opportunité pour la concertation et la coordination en vue de définir les contours d'un développement durable. Elle a également estimé que faire taire les armes en Afrique "était impératif pour éviter ce qu'a connu la femme algérienne durant la décennie noire", avant d'évoquer les efforts déployés depuis près d'une décennie pour permettre à l'Afrique de retrouver son potentiel en tenant compte, dans le cadre d'une vision stratégique, des dimensions sociale, environnementale, économique et sécuritaire. La ministre a également mis l'accent sur le programme 2063 de l'UA pour une Afrique prospère, pacifique, intégrée et globale et la Résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU qui appelle à l'association de la femme au travail de prévention, de participation, de protection et de partenariat en faveur de la paix. La création du Conseil de paix et de sécurité en 2002 par l'UA a renforcé les possibilités de maîtrise des foyers de tension et de conflit et de lutte contre les formes nouvelles de la criminalité organisée transcontinentale et des groupes terroristes, a soutenu Mounia Meslem, préconisant une "architecture de la paix fiable et solide". Elle a également salué, à ce propos, les initiatives engagées par le conseil de paix et de sécurité, les communautés économiques et le groupe des sages de l'UA, mettant l'accent sur les sacrifices de la femme africaine et le combat de la femme algérienne depuis la reine El Kahina et Lalla Fatma N'soumer et sa participation depuis l'indépendance à la construction du pays, basée sur les principes d'égalité et de droits garantis par la Constitution. La ministre de la Solidarité nationale a en outre relevé que les progrès réalisés par la femme algérienne traduisent "son audace et son courage qui lui ont permis de relever les grands défis et de contribuer à l'édification d'une société saine et équilibrée." L'amendement de la Constitution en 2008 a défini substantiellement le cadre de participation de la femme à la prise de décision et a été suivi par un arsenal juridique allant dans le même sens, a-t-elle affirmé. Mme Meslem a, en outre, considéré que la participation de la femme algérienne à la dynamique de création de richesses a été le fruit de sa volonté de légitimer l'entrepreneuriat féminin et de faire d'elle-même un partenaire incontournable du processus de développement. Ce séminaire de haut niveau vise à mieux souligner le rôle et la participation de la femme aux activités de médiation visant à contenir les conflits en Afrique ainsi qu'à l'identification des entraves qui empêchent une participation efficace des femmes afin d'élaborer des stratégies pour booster cette participation aux processus de rétablissement et consolidation du dialogue dans les pays membres de l'UA, selon les organisateurs. La rencontre de deux jours abordera la participation des femmes au processus de médiation et de paix à tous les niveaux et l'élaboration de politiques en vue de la mise en place d'une base de données sur l'Afrique et de l'appui des femmes au dialogue politique nationale. Les femmes, le tourisme, la violence sexuelle et la religion seront également débattus, a-t-on indiqué.