C'est l'ambassadeur Smaïl Chergui qui a annoncé hier, la création d'une association africaine des femmes dans la médiation et atteindre la formation de 1000 médiatrices d'ici 2020. Constantine abrite depuis hier, et jusqu'à aujourd'hui, un évènement international très important, organisé par le ministère des Affaires étrangères. Il s'agit d'un séminaire de haut niveau souligne, Smaïl Chergui, le charismatique ambassadeur et commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'Union africaine, lequel a été organisé au niveau de la salle de conférences de l'hôtel Marriott. Le thème traite d'une question d'actualité «Faire taire les armes d'ici 2020». L'on s'intéresse notamment, à «l'inclusion des femmes dans la médiation pré-conflit, à la table des négociations et dans les mécanismes de cohésion sociale». L'ex-représentant de la diplomatie algérienne à Moscou, Smaïl Chergui, précise dans une déclaration que «cette rencontre se tient dans le cadre du programme de travail de la Commission de l'Union africaine», ajoutant que celle-ci «vise à renforcer les capacités africaines de prévention, de gestion et de résolution des conflits, et tout particulièrement les capacités de médiation des différents acteurs, les femmes surtout, aux niveaux continental, sous-régional et national», d'où la création dès 2013 du réseau panafricain des Sages (Panwise). Le diplomate inscrit dans son intervention en la circonstance que «l'inclusion des femmes dans le processus de paix, le plus spécifiquement de médiation, a été une préoccupation constante de l'organisation,. Il en est ainsi donc, ajoute l'ambassadeur «la mise en place du groupe des Sages qui réfléchissent sur la thématique de la médiation et s'impliquent sur le terrain». Il s'agit donc d'un réseau de coordination des acteurs non-gouvernementaux dans le domaine de la médiation. A ce propos, le diplomate explique, «le réseau a pour objectif de promouvoir une approche plus concertée et plus inclusive de la diplomatie préventive, de la médiation et de la résolution des conflits dans un contexte de l'architecture africaine de paix et de sécurité». Vu le rôle important que joue la femme dans la société, son développement et son émergence il est question également, déclare le conférencier de la création d'une association africaine des femmes dans la médiation, laquelle doit nécessairement être mise en application. Dans son intervention, le diplomate insistera sur l'élaboration d'une stratégie qui doit définir le rôle des femmes dans le rétablissement de la paix, chose qui pousse cette rencontre à être un moment d'échange d'expériences et d'enseignement pour renforcer la participation des femmes médiatrices. A ce propos justement, l'ambassadeur affirme que «beaucoup a été réalisé pour la mise en oeuvre de ce programme. Ainsi, grâce à l'appui de nos différents partenaires, nous avons pu former près de 100 femmes dans le domaine de la médiation et les négociations de paix en moins d'un an. Il est clair que cela nous rapproche de notre objectif de former au moins 1000 femmes d'ici 2020». Il ne manquera pas de préciser dans ce contexte que «la communauté des médiateurs accueille de plus en plus un nombre croissant de femmes». Pour lui, c'est l'évidence même du progrès dans la mise en oeuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies». L'organisation comptait une seule femme avant 2010 Hawa Yousouf, présente même à cette rencontre, passant à neuf toutes catégories confondues. Aux termes de son intervention, il cite aussi la nécessité de «l'élaboration d'une politique diligentée par le groupe des Sages sur la question des violences sexuelles faites aux femmes et enfants dans les conflits armés». Celle-ci se concrétisera par «la tenue de sessions» spéciales annuelles du Conseil pour la paix et la sécurité sur la question «last but not least», la nomination d'une envoyée spéciale, également présente à la rencontre Mme Bineta Diop pour assister la commission». Pour sa part, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, qui a donné le coup d'envoi des travaux a qualifié cette rencontre d'une première en Algérie et ne manquera pas d'évoquer le rôle de la femme algérienne dans la société et dans la lutte, aussi bien contre le colonialisme en rendant hommage à Fadhma N'soumer, Hassiba Ben Bouali, Fadhila et Meriem Saâdane et bien d'autres, que lors de la décennie rouge qui a endeuillé le pays durant plus de 10 ans. Une conférence de presse a été animée par les deux acteurs principaux qui ont insisté sur l'importance de cet évènement, faisant remarquer que la femme algérienne est un symbole de lutte qui a contribué à faire ramener la paix et la sécurité.