Une rencontre tenue sous l'égide du groupe des sages de l'Union africaine (UA) et du Réseau panafricain des sages et qui a pour objectif de discuter des mesures à prendre pour s'attaquer aux problèmes concernant les femmes et les enfants dans les conflits armés. L'Union africaine s'engage d'autre part à promouvoir la parité entre les hommes et les femmes dans le continent, comme elle entend améliorer la participation des femmes au processus de paix. C'est dans cette optique que se tient cette rencontre qui réunit, durant deux jours, des experts et des représentants d'organismes africains et internationaux. Ces derniers vont tenter, selon les organisateurs, d'adopter une série de recommandations telles que la nomination d'un représentant spécial sur la violence sexuelle dans les conflits armés en Afrique ; le renforcement des mécanismes de responsabilisation de comptes et d'application de la loi qui permettent d'engager des poursuites judiciaires à l'encontre des auteurs de violence ; ou encore participer activement à la transformation du rôle de leadership des femmes dans les processus de médiation, de prévention et de diplomatie en renforçant leur rôle à tous les niveaux des processus de paix. Dans son allocution, l'ambassadeur Smaïl Chergui, commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, a souligné que cette rencontre entre dans le cadre de la mise en place du programme à long terme pour permettre aux femmes de participer activement au processus de médiation élaboré par la commission de l'UA en 2015. Il précisera à cet effet que le projet a pour objectif « la mise en œuvre d'une série de formations à l'intention des femmes engagées ; la création de banque de données ; l'élaboration d'outils sur l'intégration du genre dans les processus de médiation et enfin la collaboration avec des centres universitaires d'excellence ». L'ambassadeur ajoutera que sa commission a pu former jusqu'ici près de 100 femmes dans le domaine des médiations et que l'objectif recherché est d'arriver à au moins 1.000 femmes d'ici 2020. Aux journalistes, Smaïl Chergui déclarera, toutefois, que cette rencontre de Constantine est importante mais qu'il est primordial pour les femmes de s'engager pour faire taire les armes. J'espère qu'à l'issue de ce séminaire, nous sortirons avec des décisions importantes. Nous n'avons pas besoin de nouvelles théories mais nous avons besoin d'appliquer les décisions sur le terrain. Et à ce propos, je pense que l'apport de la femme algérienne de par son expérience est important pour la suite ». L'expérience de la femme algérienne au service de l'UA De son côté, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mme Mounia Meslem, a souligné, lors de son allocution, les avancées de la femme algérienne ont été obtenues après des années de combat, et grâce à la Constitution de 2012 qui lui garantit une légitimité sur les plans politique, économique et social. « La femme algérienne ne veut plus s'apitoyer sur les stéréotypes et les violences qui lui sont faites, autant qu'elle ambitionne de promouvoir son autonomisation pour rester cet indéfectible acteur du processus de développement et confirmer l'assise de l'approche d'intégration sociale et professionnelle édictée par les objectifs de développement durable », déclare-t-elle. Cette résolution décisive de faire taire les armes et que l'UA souhaite approuver et appliquer, est non sans rappeler les sacrifices de la femme algérienne durant les années 1990. « Nous avons mis en évidence la bravoure et le dévouement de la femme algérienne pour affronter la tragédie de la décennie noire. La femme a été un acteur principal au sein de la société civile pour faire taire les armes, elle était au cœur du processus de réconciliation nationale mené par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Cette politique a mené au développement et à la paix durables. Les propositions du gouvernement algérien vont dans ce sens, notre devise est la même depuis toujours et est celle d'encourager les solutions pacifiques aux conflits armés dans les pays africains. L'ambassadeur Smaïl Chergui a proposé que la femme africaine devienne un acteur principal pour ramener la paix et désamorcer les conflits armées, ce qui est une première mondiale », a affirmé Mounia Meslem aux journalistes.