Total a annoncé l'acquisition de parts dans des gisements pré-salifères de Petrobras au Brésil et d'une participation de 50% dans deux centrales de cogénération électrique, pour 2,2 milliards de dollars. L'acquisition par Total des intérêts de Petrobras dans les actifs amont et aval représentera une valeur globale d'environ 2,2 milliards de dollars, composée de cash, de portage et de paiement conditionnels a indiqué Total dans un communiqué diffusé mercredi soir, qui fait suite à l'alliance stratégique annoncée en octobre entre les deux groupes. L'accord signé mercredi porte aussi bien sur la prospection (l'amont) que l'aval (la production) et couvre les opérations, la recherche et la technologie. Il intervient alors que le géant brésilien, confronté à un endettement massif lié aux conséquences d'un vaste scandale de corruption politico-financier et à la chute des cours du pétrole, a annoncé récemment la réduction de 25% de ses investissements sur la période 2017-2021. Total s'associera notamment à Petrobras sur deux licences de haute qualité du pré-sel du bassin de Santos, déjà riche en découvertes: la licence BMS-11, avec les champs dits +Lara+ actuellement en développement, dans laquelle Total va acquérir un intérêt de 22,5% cédé par Petrobras, et la licence BMX-9, avec le champs de +Lapa+ venant d'entrer en production, dans laquelle Total deviendra opérateur avec un intérêt de 35% cédé par Petrobras, précise le communiqué. Par ailleurs, Total offrira à Petrobras l'option de prendre une participation de 20% dans le bloc 2 d'exploration en offshore profond récemment obtenu au Mexique. Les deux groupes pétroliers devraient conjuguer leur expertise de l'offshore profond pour développer des solutions techniques en commun. Du côté aval, Total acquiert une participation de 50% dans deux usines de co-génération électrique dans la région de Bahia, ainsi que des capacités de transport par pipeline lui permettant de fournir en gaz les deux usines, ajoute le communiqué. En octobre, le P-DG de Total, Patrick Pouyanné avait indiqué qu'il prévoyait d'annoncer d'ici Noël les premières mesures concrètes issues de la nouvelle alliance entre les deux groupes. Mercredi, il s'est déclaré très heureux. Ces accords vont considérablement renforcer la présence de Total au Brésil en nous donnant accès aux ressources remarquables du pré-sel et en nous permettant d'intégrer la prometteuse chaîne intégrée du gaz du pays a-t-il dit. Ce n'est pas une opération strictement transactionnelle, il s'agit d'un partenariat à travers lequel nous partageons les risques, tout en réduisant les coûts, sans compter les échanges de technologies, avait souligné en octobre le nouveau patron de Petrobras, Pedro Pariente. Total et Petrobras participent déjà ensemble à 15 consortiums internationaux dans l'exploration et production, dont 9 au Brésil et 6 dans le reste du monde. Le groupe français est présent au Brésil depuis plus de 40 ans où il emploie plus de 2.500 personnes, dans cinq filiales. Les députés brésiliens ont voté le 10 novembre une loi annulant l'obligation pour Petrobras de posséder au moins 30% dans tout consortium pour les immenses réserves pétrolières pré-salifères en eaux très profondes. Dans la pratique, cette mesure doit permettre à des groupes étrangers de participer seuls à de prochaines enchères de réserves de brut pré-salifères. Ces riches gisements pré-salifères (pré-sel) de 149.000 km2 sont enfouis dans l'Océan Atlantique à environ cinq kilomètres de profondeur, sous une épaisse couche de sel. Investir un milliard de dollars par an Total compte investir un milliard de dollars par an au Brésil au cours des prochaines années, a indiqué le directeur général de Total E&P du Brésil Maxime Rabilloud, dans un entretien au quotidien économique Valor Economico, lundi. "Nous voulons croître au Brésil. C'est une décision stratégique au sens littéral du terme (...) Nous allons cesser d'investir dans d'autres endroits du monde pour investir au Brésil", a affirmé M. Rabilloud, numéro un du groupe dans le pays sud-américain. La décision de Total d'élargir ses activités au Brésil intervient après son annonce d'acquisition la semaine dernière de parts dans des gisements pré-salifères de Petrobras au Brésil et d'une participation de 50% dans deux centrales de cogénération, pour 2,2 milliards de dollars. L'accord signé mercredi avec la compagnie publique pétrolière du Brésil porte aussi bien sur la prospection (l'amont) que l'aval (la production) et couvre les opérations, la recherche et la technologie. Il permettra aux deux entreprises de réduire les coûts de prospection et de production à un moment où le prix du baril de pétrole est bas, selon Valor. Il devra aussi augmenter la participation de Total sur le marché pétrolifère brésilien et ouvrir le chemin à la commercialisation du gaz naturel et de la production d'énergie électrique. "C'est une alliance (avec Petrobras) qui est faite pour durer, nous allons continuer à dialoguer avec Petrobras sur le long terme pour faire d'autres choses ensemble", a ajouté M. Rabilloud lundi, soulignant la grande expérience de Petrobras en eaux profondes. Selon lui, le Brésil concentre un grand volume de ressources naturelles et un marché consommateur attractif. Total et Petrobras participent déjà ensemble à 15 consortiums internationaux dans l'exploration et production, dont 9 au Brésil et 6 dans le reste du monde. L'accord signé mercredi dernier est intervenu alors que Petrobras, confronté à un endettement massif lié aux conséquences d'un vaste scandale de corruption politico-financier et à la chute des cours du pétrole, a annoncé récemment la réduction de 25% de ses investissements sur la période 2017-2021. Total est présent au Brésil depuis 1975 où il emploie plus de 2 500 personnes, dans cinq filiales.