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Face aux tensions budgétaires : Quelles perspectives pour l'Algérie
Publié dans Le Maghreb le 02 - 01 - 2017

L'Algérie face enjeux géostratégiques est à la croisée des chemins, posant la problématique de la sécurité nationale. Elle a toutes les potentialités pour dépasser l'entropie actuelle sous réserve de profondes réformes structurelles supposant un minimum de consensus social et une vision stratégique s'adaptant aux nouvelles mutations planétaires.

A-Situation socio-économique
1.-Le produit intérieur brut (PIB) toujours à prix courants il a évolué ainsi de 2001 à 2015.

2001, 4227 milliards de dinars
2005,7562 milliards de dinars,
2009, 9968 milliards de dinars (effet de la crise ),
2010,11191 milliards de dinars,
2015,16952 milliards de dinars soit au cours de 108 dinars un dollar 160 milliards de dollars

Paradoxe, certaines données officielles donnent un taux de chômage en baisse alors que la croissance en valeur est en baisse.

Noua aurons le ratio masse salariale sur le PIB suivant.

2001……………….22,94% 2005….......………… 18,03%
2010……………….25,97% 2011………………....26,48%
2012………………….26,44% 2013………………....26,53%
2014…………………27,11% 2015………………….2970%

2.- Revenu et inflation
Le revenu par tête d'habitant, taux global voile la concentration du revenu national, nous avons l'évolution suivante.

2001,136.892 dinars,
2005, 229805 dinars,
2010, 333302 dinars,
2015, 415180 dinars.

Selon l'ONS, fin 2015, le salaire net moyen mensuel a été de 37.800 DA, sachant que le salaire net moyen est composé du salaire brut diminué des différentes retenues (IRG, sécurité sociale et retraite). Au niveau national, le salaire de base représente en moyenne 60% et les primes et indemnités 40% de la rémunération brute totale. Le salaire net moyen mensuel a été globalement de 39.200 DA en 2015 à raison de 54.700 DA dans le secteur public contre 32.100 DA dans le privé avec des écarts des salaires selon la qualification et les secteurs d'activités assez élevés dans les activités liées aux hydrocarbures et les banques par rapport à la moyenne nationale. Mais pour avoir une vision objective du salaire réel qui détermine le pouvoir d'achat, il faut déflater le salaire nominal par l'évolution dut aux d'inflation. Tout en précisant, idem pour le taux de croissance et le calcul du taux de chômage que le taux d'inflation se calcule par rapport à la période précédente. Ainsi, et un taux d'inflation faible par rapport à un taux d'inflation de la période précédente donne un taux cumulé élevé.

3.-Le taux d'inflation officiel entre 1989 et août 2016 a été le suivant.

1991, 25.88%
1992, 31,68 ;
2001, 3,0%,
2005, 1,9%,
2010, 5,0%,
2015 4,8%
Août 2016, 5,8%.

Sans les subventions, mal ciblées et mal gérées le plus pauvre bénéficiant autant que le riche , et facilitant le trafic aux frontières, l'Algérie étant un des plus gros importateur au monde de céréales, grâce aux hydrocarbures les transferts sociaux le taux d''inflation serait beaucoup plus élevé que le taux officiel. La perception de l'inflation est différente d'un ménage qui perçoit le SMIG consacrant plus de 70% de son modeste revenu aux produits de première nécessité que celui qui perçoit 500.000 dinars net par mois. L'inflation accélère la concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière au détriment des profits productifs et des revenus fixes avec la détérioration du pouvoir d'achat de la majorité pouvant conduire , non maîtrisée à une déflagration, sociale et politique . Car il faut se méfier d'un indice global. L'analyse objective de l'inflation doit relier le processus d'accumulation, la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales afin de déterminer la politique salariale protégeant les plus démunis, mais en évitant un nivellement par le bas facteur de démobilisation . Aussi, une interrogation s'impose : comment est-ce qu'un Algérien, qui vit au SNMG, (200/250 euros par mois alors que le kilo de viande est de 10 euros fait face aux dépenses incontournables : alimentation, transport, santé, éducation. La cellule familiale, paradoxalement, avec la crise du logement (même marmite, même charges) et la sphère informelle jouent comme soupape de sécurité temporairement.
4.-Evolution du taux de change et des réserves de change 2000/2016
Du fait que 70% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées proviennent de l'extérieur ayant un impact inflationniste, il est utile d'analyser l'évolution du taux de change de la Banque d'Algérie qui a évolué ainsi de 2001 à 2016. L'évolution du taux de change officiel a évolué ainsi de 2001 à septembre 2016.

2001- 77,29 dinars un dollar
2005- 73,35 dinars un dollar
2008- 64, 58 dinars un dollar
2010- 74,39 dinars un dollar
2015 -100,46 dinars un dollar
22 septembre 2016 111,10 dinars un dollar.

Avec une dette extérieure évaluée à 23,203 milliards de dollars au 31 décembre 2003 et inférieure à 5 milliards de dollars fin 2015, les réserves de change fonction des recettes d'hydrocarbures, qui tiennent la valeur du dinar à plus de 70/80%, ont été estimées entre 1999/2016 officiellement ainsi.

2001, 17,9, milliards de dollars
2005, 56,2 milliards de dollars
2008, 143,1 milliards de dollars
2010, 162,2, milliards de dollars
2015, 144,1 milliards de dollars
Fin septembre 2016 à 121,9 milliards de dollars. Selon le rapport du FMI clôtureront à 113,3 mds usd fin 2016 et 92,3 mds usd en 2017et selon le gouverneur de la banque d'Algérie fin 2016 117/118 milliards de dollars fin 2016 y compris les 5 milliards de dollars empruntés au FMI.


Avec des réserves de change entre 10/20 milliards de dollars, le cours s'établirait à environ 200 dinars un dollar, d'où l'importance entre temps d'aller vers un endettement extérieur ciblé qui ne concernera que les secteurs productifs

5.- la structure de l'emploi
Concernant l'aspect macro-économique global, il existe une loi universelle, le taux d'emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité relevant d'entreprises compétitives à valeur ajoutée. L'on ne crée pas des emplois par décret, la solution de facilité étant la création d'emplois dans l'administration. Le taux de chômage officiel de 11% est fortement biaisé incluant les sureffectifs tant des administrations que des entreprises publiques, des emplois temporaires fictifs (5 mois non créateur de valeur ajoutée comme par exemple pour faire et refaire des trottoirs) et les emplois dans la sphère informelle. Paradoxalement du fait de l'allocation sectorielle d'investissement via la dépense publique, fortement biaisée privilégiant les emplois à très faibles qualification comme le BTPH (70% de la dépense publique), les diplômés ont plus de chance d'être chômeurs expliquant le faible taux de croissance et de productivité. Il faudra créer entre 300.000/400.000 postes de travail par an entre 2017/2020, qui s 'ajoute au taux actuel du chômage, sous estimé, du fait de la pression démographique, de l'entrée sur le marché du travail de la population féminine sous estimée dans les statistiques, afin de résoudre le lancinant problème du chômage. La population algérienne est passée de 12 millions en 1965, de 34 591 000 le 1er juillet 2008, à 37,5 millions d'habitants en 2010, 39,5 millions d'habitants au 1er janvier 2015, et 40,4 millions d'habitants au 1er janvier 2016. Dans une étude publiée par l'ONS fin 2015, la population active selon l'ONS est de 9 ,493 millions d'habitants en 2005, 10,862 en 2010, 10, 661 millions d'habitants en 2011, (une baisse) 11,423 en 2012, 11,964 en 2013, et une population active 2015 d'environ 11,932 millions d'habitants. La population en chômage pour la même période toujours selon l'ONS est de 15,3% en 2005, 201 en 2011 10%, 11% en 2012, 9,8% en 2012/2013, 10,6% en 2014 et 11,2% en 2015 avec un taux de chômage des jeunes de 29,9%, un taux de chômage toujours en 2015 pour le sexe masculin de 9,9% et pour le sexe féminin ( dont le taux d'activité retenu est inferieur ) de 16, 6%. Selon l'enquête de 2013 de l'ONS, la structure de l'emploi selon le secteur d'activité fait ressortir un secteur tertiaire (commerce et services), en progression, ce dernier absorbe 59,8% de la main d'œuvre totale, suivi par le BTP (16,6%), l'industrie (13,0%) et enfin l'agriculture (10,6%).

6.- Cas de la Fonction publique
Selon la direction générale de la fonction publique le nombre de fonctionnaires au 01 janvier 2015 est de 2.020.172 fonctionnaires dont 1.608.964 à temps plein (79,64%) et 411.208 agents contractuels (20,30%). A titre de comparaison, la France comptait 5.416.900 en 2014, agents de la Fonction publique, fin 2014, dont 2.385.00 fonction publique d'Etat, 1878.7000 fonction publique territoriale, 1.152.000 fonction publique hospitalière juste derrière vient l'Allemagne et ses 4,9 millions d'agents publics. La part des fonctionnaires français dans la population reste toutefois nettement supérieure à la médiane européenne (61), Par contre, elle est loin derrière certains pays européens lorsque l'on considère le nombre d'agents publics pour 1000 habitants, avec 80 fonctionnaires pour 1000 habitants, se situant au même niveau que la Belgique, loin derrière le Danemark, avec plus de 145 agents pour 1000 habitants, la Finlande 129,40 agents et la Suède 123,60. Le Maroc comptait en 2015 900.000 fonctionnaires pour 35 millions d'habitants,(ratio 25,7) la Tunisie pour 11 millions d'habitants 630.000 fonctionnaires (69,3) alors que selon le FMI, pour 2013, la Tunisie comptait 44 fonctionnaires pour 1 000 habitants, alors que le Maroc avait le ratio de 27 fonctionnaires pour le même nombre d'habitant. L'Algérie contrairement à certaines supputations a un ratio pour 2015 de 50,5 loin derrière les normes européennes. Mais un ratio global peut voiler l'efficacité devant donc calculer l'optimalisation de la valeur de la fonction publique, qui ne crée pas de valeur, excepté l'éducation et la santé indirectement selon le rapport du PNUD et ce afin de rapprocher l'Etat du citoyen..

B-Comment relancer le secteur économique algérien 2017/2020 ?

Je suis convaincu que la bataille de la relance économique future de l'Algérie et sa place dans la compétition mondiale se remportera grâce à la bonne gouvernance et sa capacité à innover.

Je recense sept actions à partir à la fois des expériences internationales et des leçons du passé

1. -Première leçon : le pays a opté dès le départ pour une économie étatisée et une gestion administrée, s'étant ouverte à l'économie de marché à partir de la crise de 1986, effet de la chute du cours des hydrocarbures. Toutefois, l'économie algérienne reste encore une économie essentiellement publique, toute l'économie étant tirée par la dépense publique via la rente des hydrocarbures. L'héritage socialiste est fortement présent dans la philosophie et les pratiques de la vie économique et sociale et dans celui de la pérennité de l'entreprise publique. Ainsi, les ressources du pays sont significatives mais basées sur des rentes qui contribuent à anesthésier les volontés de changement. Il ya prise de conscience à la différence des années 1986/1990, avec des différences, réserves de change plus de 115 milliards de dollars fin 2016, dette extérieure faible moins de 5 milliards de dollars, de profondes réformes structurelles car, paradoxe plus le cours des hydrocarbures est faible plus on ressent le besoin de réformes, et celles-ci ralentissent lorsque le cours est élevé.

2.-Deuxième leçon, paradoxalement, les paramètres macro-économiques de l'Algérie apparaissent comme positifs mais éphémères sans réformes structurelles. Les tendances relatives aux grands agrégats révèlent une macro-économie sous contrôle relatif fonction des aléas de la rente des hydrocarbures qui représente avec les dérivées 97/98% des exportations totales. La dette est relativement maîtrisée grâce au remboursement par anticipation, moins de 4 milliards de dollars US, mais grâce toujours aux hydrocarbures. Le budget depuis la fin du premier semestre 2014 qui était équilibré grâce à l'appoint de la fiscalité pétrolière, connait depuis des tensions budgétaires du fait de la chute du cours des hydrocarbures. Le gouvernement a pris conscience qu'il doit aller vers plus de rigueur budgétaire où le budget qui s'est fondé sur un cours de 115/125 dollars entre 2011/2014 et 86/87 dollars en 2016. En effet, si la balance commerciale a fortement bénéficié de la remontée des cours des hydrocarbures entre 2007/2012, cependant depuis 2010, les importations suivent une tendance haussière, l'Algérie important 70% des besoins des ménages et des entreprises qu'elles soient publiques ou privées dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15% avec un dépérissement du tissu industriel moins de 5% du produit intérieur brut. L'inflation qui a connu un niveau record en 2012( 8,9% selon les statistiques officielles) relativement maîtrisée entre 2013/2015 connait un rebond depuis 2016.Ce taux officiel est compressée artificiellement par les subventions généralisées et les transferts sociaux , non ciblées encore qu'il faille éclater l'indice de l'ONS, et analyser les liens entre la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales. Les banques notamment publiques qui concentrent plus de 85% des crédits octroyés, l'objectif étant de mobiliser l'épargne domestique ( faible bancarisation ) où une grande partie des activités se traitent en cash avec l'importance de la sphère informelle contrôlant 40/50% de la masse monétaire en circulation. Il serait souhaitable de mettre en place des réseaux pour une meilleure attractivité du pays aux IDE ainsi qu' un fonds concernant la communauté émigré possédant à la fois un savoir faire et du capital-argent, créer création de nouveaux par exemple : crédit-bail, escompte des traites, nantissement des marchés publics, etc

3. -Troisième leçon, l'orientation quasi exclusive de cette industrie sur la substitution des produits importés a généré des déperditions et les surcoûts classiques liés à une non optimisation des capitaux investis. Le secteur productif souffre d'une faible rentabilité et d'importants surcoûts du fait que les systèmes de prix sont souvent déconnectés de la conjoncture économique, les systèmes d'approvisionnement ou de négociations contractuelles nées du code des marchés publics sont lents et coûteux et les systèmes de cooptation des personnels entraînent des sureffectifs et une gestion laxiste. Le salaire au sein des branches est déconnecté de la productivité du travail avec la dominance des emplois rentes. Les investissements directs étrangers hors hydrocarbures et dans les secteurs productifs sont très faibles, les étrangers étant attirés par les marchés publics du BTPH. Les entreprises privées sont présentes surtout dans le secteur des services avec prédominance du commerce de détail, dans les petites entreprises de BTPH et du secteur manufacturier traditionnel.


Paradoxalement, l'Algérie fait alors massivement appel à l'assistance technique et aux firmes étrangères en même temps qu'elle les encadre dans le cadre de la règle des 49/51% instaurée par la loi de finances 2009, généralisée aux banques en 2010, qui a favorisé des intérêts de rente d'où récemment fin 2016, le réalisme du gouvernement par son assouplissement. Enfin, il ya urgence d'adaptation aux règles juridiques internationales comme en témoignent les nombreux litiges à l'international accentués avec l'importance de la sphère informelle pour la propriété intellectuelle.

4.- -Quatrième leçon : la gestion du commerce extérieur, héritée du système passé entrave le fonctionnement des activités productives y compris à l'exportation. Le poids historique de la lourdeur bureaucratique caractérise l'ensemble des organismes qui interviennent dans le cycle de la vie de l'entreprise est une entrave constante au fonctionnement efficient de celle-ci. Ceci est probablement aggravé par un système judiciaire lent peu adapté à une économie moderne. Les formalités de contrôle des changes restent encore largement interprétées par le personnel des banques qui garde la nostalgie de la puissance de son rôle de contrôleur. Les lourdeurs bureaucratiques (délais de négociation et de mise en place) et l'incertitude juridique (taux douaniers, fiscalité, réglementations) ont encore renforcé l'image d'un marché difficile et fermé, pouvant en cas de non adaptation isoler l'Algérie des nouvelles mutations mondiales. Le problème essentiel à résoudre pour s'insérer dans la concurrence internationale tout en optimalisant l'effet des dépenses, est la fin du monopole, la mise en place de subventions, ciblées et budgétarisées par le Parlement, afin d'éviter des transferts artificiels des bénéfices par les prix de cession.

5. -Cinquième leçon : le fait marquant en ce XXIème siècle, est l'internationalisation des économies qui rend obsolètes les systèmes autarciques. La CEE est le premier partenaire et surtout son principal débouché à l'exportation tandis que les USA (révolution du gaz/ pétrole de schiste) seront de rudes concurrents notamment sur le marché européen entre 2017/2020. La globalisation économique a été impulsée par les multinationales puis par les états. Désormais elle devient un phénomène politique et économique copié par les états eux-mêmes pour les grands secteurs stratégiques. Dans le cadre de son adhésion à la CEE et éventuellement de son adhésion à l'OMC, l'Algérie est tenue d'ouvrir son champ de coopération multilatérale ce qui devrait renforcer encore les échanges croisés notamment en prenant des engagements sur le démantèlement de ses protections douanières (reportés à horizon 2020 au lieu de 2017). La problématique de la mondialisation implique une politique d'ouverture de l'Algérie qui doit aborder les questions sous un autre angle où l'organisation internationale de l'industrie et des services, implique une adaptation pour l'Algérie. L'important en ce XXIème siècle est la spécialisation non pas dans les branches (vision dépassée) mais dans la dynamique des produits car la spécialisation d'un pays dans le commerce international révèle sa compétitivité au moyen-long terme au niveau sectoriel

6. -Sixième leçon : libérer les énergies créatrices en donnant un rôle stratégique à l'Etat régulateur comme facteur de cohésion sociale et le primat à l'économie de la connaissance. Cela n'est pas propre à l'Algérie. La politique des Etats est souvent un dosage voire une oscillation entre libéralisme et interventionnisme excessifs. Dans la plupart des pays, l'Etat a largement réorienté son action. La coordination (management stratégique) domine désormais les politiques directives dans le processus de production. De maître d'œuvre, l'Etat évolue vers un rôle d'organe de régulation par un certain nombre de leviers dont il reste maître (taux du crédit, taux de change, déficit budgétaire, poids de l'impôt et des services publics…) et de réglementation (commerce, taxes, télécommunications, transports, droit du travail. l'Algérie doit investir dans l'économie de la connaissance, débureaucratiser et réformer son système financier pour avoir des avantages comparatifs. Il s'agira d'accroitre les dépenses en recherche /développement. Pour les entreprises privées, les performances sont encore freinées par le savoir-faire entrepreneurial limité mais aussi par la difficulté d'accès aux technologies modernes et par des normes de qualité obsolètes L'Algérie doit renforcer les entreprises pilotes, améliorer les capacités des PME , les emplois créés dans le secteur lourd à forte intensité de capital coûtant entre 4 et 10 fois plus que dans une PMI, la promotion des réseaux d'entreprises ; améliorer les infrastructures contribuant à la chaîne logistique , supprimer les systèmes bureaucratiques de contrôle au profit de suivis à posteriori et informatisés tendant vers la simplification des formulaires ; promouvoir des réseaux des associations professionnelles et encourager la mise en place de systèmes d'assurance-garantie contre le risque économique

7.-Septième leçon : Il ne faut pas avoir une vision de sinistrose que je ne partage pas car étant confiant en l'avenir de mon pays. Beaucoup de réalisations mais des insuffisances qu'il s'agit impérativement de corriger. Le comportement actuel est de type " semi-rentier " et ne recherche pas la réforme en profondeur de l'économie. La rente pétrolière génère plusieurs effets pervers de l'économie à son seul profit, ce qui renforce encore davantage la monoculture énergétique du pays. Les différents revenus des rentes ne proviennent pas d'un véritable effort productif des intéressés et conduisent quasi inéluctablement à une mauvaise gestion macro-économique. L'absence de mise en place d'un appareil productif augmente chaque jour davantage les difficultés que rencontrera le pays lorsque la rente tendra vers l'épuisement..Tant que la majorité de l'électorat tirera ses revenus des emplois dans la fonction publique, qu'elle pourra bénéficier de services sociaux peu coûteux, les réformes fondamentales n'auront guère de chances de progresser de par l'opposition tant du grand public que de la technostructure censée mettre en œuvre ces changements.. L'Algérie est à la croisée des chemins.
En résumé, face aux tensions budgétaires et aux bouleversements géostratégiques qui s'annoncent au niveau de la région, à la fois militaire, politique et économique, je suis convaincu que l'Algérie a toutes les potentialités pour remporter la bataille de la relance économique et consolider sa place dans la compétition mondiale grâce à la bonne gouvernance et sa capacité à innover. Cela suppose un langage de vérité loin de toute sinistrose, des sous intégrations régionales, une visibilité et cohérence dans la démarche des réformes et une nette volonté politique de changement. Il y va de la sécurité nationale.
[email protected]

(1)- Conférence du professeur Abderrahmane MEBTOUL Expert International -Chambre de commerce et d'Industrie de l'Oranie, l'Ecole préparatoire en sciences de la nature et de la vie d'Oran et l'Université d'Oran1 - 10/12/2016 -Rencontre " sur l'entrepreneuriat, aménagement du territoire et développement économique de l'Algérie

-Pr Abderrahmane MEBTOUL est Docteur d'Etat en Sciences Economiques ( 1974) diplômé d'expertise comptable de l'Institut supérieur de Gestion de Lille ((1973), membre de plusieurs organisations internationales , auteur de plus de 20 ouvrages et de plus de 500 conférences nationales et internationales est professeur des Universités et Expert International- officier d'administration à la route de l'unité africaine- (1972/1973) -Directeur d'Etudes Ministère Energie/Sonatrach 1974/1979-1990/1995-2000/2006- ancien magistrat- premier conseiller -directeur général des études économiques à la Cour des comptes (1980/1983) président du Conseil algérien des privatisations -rang Ministre Délégué- (1996/1999) -Directeur d'Etudes au cabinet de la sureté nationale- DGSN - (1997/1998) expert conseil économique et social 1995/2007- Expert à la présidence de la république 2007/2008- Expert indépendant auprès du premier ministre ( de janvier 2013 à ce jour ) ayant dirigé plusieurs important s dossiers pour le compte des gouvernements successifs algériens de 1974 à 2016 - expert indépendant depuis le 10 novembre 2016 pour des dossiers économiques directement auprès du secrétaire général du FLN , dont le président du FLN est son Excellence le Président de la République.


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