C'est aujourd'hui que se clôture, à la Coupole Mohamed-Boudiaf, l'immense manifestation culturelle qui s'est étalée et dans le temps –une année- et dans l'espace –elle a concerné pratiquement toutes les villes d'Algérie-, “Alger, capitale de la culture arabe.” Tout comme lors de son ouverture le 12 janvier 2007, la clôture de ce rendez-vous se fera avec du spectacle.Le flambeau de cette rencontre qui a touché, en termes de création tous les domaines de la vie culturelle, a été remis la semaine dernière à Damas, qui devient durant 2008, “ la capitale de la culture arabe”. La soirée de clôture qui débutera à 20h30, sera à 100% lyrique et englobera d'un côté, des spectacles animés par des chanteurs de chez nous, et de l'autre, par quelques noms de la chanson arabe. Nadia Baroud, Samir Toumi, Dounia, mais aussi deux néophytes de la chanson : Anissa Chebouba et Adel Daoud, fraîchement sorti de l'école Alhan Wa Chabab, animeront la première partie de cette soirée. La cuvée de la rencontre proposée par Latifa Rafat, Majd El Kassem, Redha El Abd Allah et Saber El Roubaï… sera réservée pour la fin. Durant une année, nos salles de spectacles, d'habitude tournant au gré de quelques commémorations sporadiques, n'ont pas fonctionné à vide. Des films, des pièces de théâtre, des expositions plastiques, des expo de livres, des rencontres-débats, des shows folkloriques…ont rallumé les lampions de nos espaces pas systématiquement fréquentés comme l'ont espéré les organisateurs. Un argent fou –plus d'une soixantaine de milliards de dinars- a été injecté dans cette manifestation, jamais organisée depuis 2003, lors de “ L'année de l'Algérie en France.” Ce que nous pouvons en retenir, c'est que du côté cinéma, il y a eu de l'image cette année. Plus d'une quarantaine de créations, soit pratiquement plus que le double de ce qui se faisait dans les années 70 –à peu prés une quinzaine de films par an-, lorsque nos dirigeants considéraient le 7e art comme une priorité culturelle, puisqu'il s'agissait de glorifier la Révolution algérienne, montrant les souffrances d'un peuple digne à la face du monde. Idem pour le théâtre, un secteur qui, depuis la disparition de certaines de ses valeurs sûrs, ne s'est pas relevé de sa torpeur. Il y a eu à la faveur de, “ Alger capitale de la culture arabe”, plus d'une quarantaine de productions théâtrales, sans qu'il n'y ait une seule, à part Le fleuve détourné de Hamida Aït El Hadj qui a réellement fait parler d'elle. Du côté livres, et comme promis, la production a été également prolifique : 1001 ouvrages en langue arabe bien entendu, un chiffre qui va demeurer pour d'autres éditions tout au long de l'année 2008. Un autre acquis, celui-là fait dans le “culturellement durable ” c'est la réception extraordinaire du Musé national de l'art moderne et contemporain, (MAMA), sis dans une rue populaire –Ben M'hidi- et accueillant tous les jours par centaines, flâneurs et inconditionnels de la chose plastique. Bien sûr qu'il y a eu beaucoup d'éphémère durant cette manifestation qui a toutefois forcé le trait du folklore par le bendir, la chakhchoukha, et les sons du baroud. Car, arrêtons de confondre le folklore, entité statique d'un comportement social avec culture, entité mouvante et sans cesse renouvelée ! Ce qui est certain, c'est que la vraie portée de “Alger, capitale de la culture arabe”, sera visible dans quelque temps, lorsque les amoureux des livres, du cinéma et du théâtre… iront voir, avec un rare plaisir, ces productions qui, peut-être leur apprendront des choses sur eux-mêmes!