Avec ses prix modérés, la friperie est devenue un endroit très apprécié par le ménage moyen. En effet, les vendeurs de vieux vêtements d'hiver s'affirment à M'sila de plus en plus en concurrents "sérieux" pour les marchands du neuf en proposant une gamme variée d'articles à des prix souvent à la portée des ménages moyens. Selon ces marchands de la fripe, le client trouve souvent chez eux l'article recherché à "bon" prix. Ainsi, un manteau d'homme des célèbres marques en vogue y est cédé entre 3 500 et 4 000 DA alors qu'à l'état neuf, son prix dépasse les 35 000 DA. Un blouson en cuir neuf de 20 000 DA peut être "déniché" chez un fripier à 2 000 DA, relève-t-on. Côté clients, l'on estime qu'à l'origine de cette préférence réside un "bon" calcul puisqu'un vêtement même vieux "made in Europe" réunit le double avantage d'être un produit bon marché et un article de qualité dont la longévité est certaine. Ce double atout, arguent-t-ils, fait énormément défaut aux produits neufs asiatiques lesquels, quand bien même peuvent-ils attirer par leurs excellentes finitions, ne résistent pas moins pour autant à un seul lavage. Si les hommes sont les plus nombreux à fréquenter les marchés de la fripe, les femmes, elles, préfèrent faire ce genre de shopping dans les magasins spécialisés dans le commerce des vêtements utilisés. Une véritable clientèle fidélisée s'est faite autour de ces échoppes dont les propriétaires consentent pour leurs meilleurs clients et surtout clientes un mode de paiement échelonné sur deux ou trois mois pour les articles de plus de 3 000 DA. C'est surtout pendant l'hiver que ce commerce réalise ses meilleures affaires et la période d'été présente pour de nombreux fripiers la saison creuse. En hiver, outre les pardessus très demandés, les chaussures et notamment les bottes pour femmes s'écoulent assez bien à des prix qui dépassent parfois les 3 000 DA, est-il noté. Les fripiers de M'sila s'approvisionnement en vieilles chaussures des régions du centre du pays alors que pour les effets vestimentaires ils préfèrent faire leur négoce du côté des villes orientales d'Algérie. L'engouement pour ces articles a été tel, ces dernières années, notamment dans les villes de M'sila, Boussaâda, Sidi Aïssa et Ouled Derradj, que certains quartiers ont fini par concentrer un important nombre de magasins de fripes au point de prendre l'allure de grands bazars. Selon le responsable du service qualité et répression des fraudes à la direction du commerce, cette activité est soumise à un décret exécutif qui exige du vendeur d'être immatriculé sur le registre du commerce et de détenir un certificat sanitaire et lui interdit strictement la vente des couvertures et sous-vêtements. L'arrêté interministériel du 16 avril 1997 fixe en outre les conditions d'importation et de commercialisation des produits textiles confectionnés et usagés exigeant notamment une désinfection aux rayons gamma en vue d'éliminer tous les germes pathogènes, ajoute la même source. Les produits exposés doivent être en outre nettement séparés des articles neufs et ne doivent en aucun cas être proposés à la vente à même le sol. Les contrôleurs de la direction du commerce signalent également que cette activité est soumise à un suivi régulier attesté en 2007 par l'établissement de 30 procès-verbaux pour diverses infractions dont le défaut du registre de commerce, l'absence du certificat sanitaire et la vente de sous-vêtements. De leurs côtés, les quatre secteurs sanitaires de la wilaya de M'sila affirment à ce jour ne pas avoir relevé d'infection liée à l'utilisation d'un vêtement de ce genre.