Les Bourses européennes ont fini lundi en baisse, faisant preuve de prudence au début d'une semaine riche en rendez-vous. Il y a une "prudence affichée assez nette sur tous les marchés", a constaté auprès Alexandre Baradez, un analyste de IG France. La semaine s'ouvre sur "des question politiques" et se "termine avec des questions politiques" avec l'investiture de Donald Trump à la Maison-Blanche, et "entre les deux" une réunion de la Banque centrale européenne, a-t-il souligné. Le Brexit revient sur le devant de la scène avec mardi un discours très attendu de la Première ministre britannique Theresa May sur sa vision des relations avec l'Union européenne après le vote en faveur d'une sortie de son pays. La crainte d'une sortie du marché unique, ou "Brexit dur", a provoqué un accès de faiblesse de la livre mais sans affoler la Bourse de Londres. Le président américain élu Donald Trump a par ailleurs réalimenté la machine à polémiques dans des entretiens à la presse européenne, à propos de "sujets qui peuvent générer des craintes sur le marché", constate M. Baradez. De son côté, Wall Street était fermé en raison d'un jour férié. L'Eurostoxx 50 a perdu 0,90% La Bourse de Paris a terminé en baisse (-0,82%), l'indice CAC 40 perdant 40,31 points à 4.882,18 points, dans un volume d'échanges faible de 2,9 milliards d'euros. Vendredi, le marché parisien avait progressé de 1,20%. Essilor s'est envolé (+11,85% à 114,20 euros), dopé par l'annonce d'un accord avec l'actionnaire majoritaire du fabricant italien de lunettes Luxottica, en vue d'un rapprochement destiné à créer un géant mondial de l'optique. Renault a reculé de 0,68% à 83,19 euros. Peugeot a perdu 1,86% à 16,88 euros. Axa a baissé de 2,44% à 23,75 euros. La Bourse de Londres a fini en baisse de 0,15%, mettant un terme à 14 séances de hausse d'affilée, à la veille d'un discours très attendu de Theresa May sur le Brexit. A la clôture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 10,68 points pour terminer à 7.327,13 points. L'indice vedette "semble commencer à montrer quelques signes d'essoufflement", remarque Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Rio Tinto a pris 2,06% à 3.488,00 pence. Anglo American a gagné 1,96% à 1.355,50 pence. Fresnillo a progressé de 1,63% à 1.436,00 pence. Randgold est en hausse de 1,64% à 6.820,00 pence. Burberry a pris 1,61% à 1.637,00 pence. RBS a perdu 2,80% à 214,90 pence. Lloyds Banking Group a reculé de 2,04% à 64,69 pence. Barclays a baissé de 1,76% à 231,10 pence. La Bourse de Francfort a fermé en baisse (-0,64%), démarrant du mauvais pied une semaine politiquement chargée. L'indice vedette Dax, qui a pour l'heure peu évolué depuis le début de l'année, a cédé sur la séance 0,64% à 11.554,71 points. Le MDax des valeurs moyennes a en revanche réussi à gagner 0,13% à 22.528,75 points. BMW a perdu 1,46% à 86,53 euros. Volkswagen a perdu 2,17% à 146,30 euros. Daimler a reculé 1,51% à 70,25 euros. RWE a pris 1,81% à 12,67 euros. Le groupe de santé Fresenius SE a gagné 0,98% à 74,05 euros. Sur le MDax, la star incontestable de la séance a été Hugo Boss, dont le titre s'est envolé de 7,75% à 59,25 euros. La Bourse suisse a entamé la semaine dans le rouge, l'indice SMI des valeurs vedettes perdant 1,06% à 8.362,60 points. Seul le titre du fournisseur d'installations sanitaires Geberit, qui publie mardi son chiffre d'affaires pour 2016, est resté positif, en hausse de 0,29% à 415,20 francs suisses. UBS a perdu 1,73% à 17,04 francs suisses et Credit Suisse 1,67% à 15,85 francs suisses. LafargeHolcim a terminé en baisse de 3,04% à 52,60 francs suisses. La Bourse de Bruxelles a terminé en baisse (-1,10%), l'indice Bel-20 des principales valeurs finissant à 3.594,58 points. Le groupe immobilier Cofinimmo a gagné 0,33% à 106,90 euros. Le chimiste Solvay a enregistré la baisse la plus importante de 2,22% à 107,95 euros. La Bourse de Milan a terminé en baisse, l'indice FTSE Mib cédant 1,37% à 19.247 points. La plus forte augmentation a été enregistrée par Luxottica, qui a bondi de 8,25% à 53,65 euros, après l'annonce de sa fusion avec Essilor. Yook Net-A-Porter a pris 0,60% à 28,47 euros. Hera a gagné 0,26% à 2,286 euros. En queue de peloton, la holding de la famille Agnelli, Exor a dégringolé de 4,9% à 40,6 euros. Fiat Chrysler a reculé de 4,19% à 8,8 euros. Saipem a perdu 4,39% à 0,49 euro. A la Bourse de Madrid, l'indice Ibex-35 des valeurs-vedettes a lâché 1,07% à 9.410 points. Les banques, toutes dans le rouge, étaient particulièrement touchées: Banco Santander a perdu 1,63% à 5,07 euros, la banque étant bien implantée au Royaume Uni, où la livre a chuté lundi. CaixaBank a perdu 1,73% à 3,29 euros. Bankia a chuté de 2,89% à 97 centimes. Inditex (Zara) a reculé de 1,08% à 31,59 euros. Dia a pris 1,40% à 4,80 euros. L'indice PSI 20 de la Bourse de Lisbonne a cédé 0,84% à 4.576,43 points, plombé par la banque BCP qui a chuté de 7,58% à 0,8 euro. BPI a été en baisse de 0,09% à 1,13 euro. Sonae a reculé de 1,90% à 0,83 euro. Energia a perdu 1,59% à 14,22 euros. La Bourse de Tokyo finit en baisse La Bourse de Tokyo a fini en baisse de quelque 1,5% mardi, retombant à son plus bas niveau en près de six semaines, dans un contexte de raffermissement du yen et de prises de bénéfices. L'indice Nikkei a perdu 281,71 points, soit 1,48%, à 18.813,53 points, soit son plus bas niveau de clôture depuis le 8 décembre, et le Topix, plus large, a cédé 21,54 points, soit 1,41%, à 1.509,10 points. Le recul depuis le début de l'année s'accentue ainsi à 1,57% contre +0,42% sur l'ensemble de 2016. Les investisseurs étaient sur la défensive à quelques heures du discours de la Première ministre britannique, Theresa May, sur ses 12 priorités dans les négociations sur le Brexit. Selon la presse britannique, la sortie du marché unique européen et le contrôle des frontières figureront au nombre de ses objectifs, suggérant que Londres s'oriente vers un "Brexit dur". Les intervenants attendent aussi le discours d'investiture de Donald Trump vendredi à Washington, dans l'espoir d'avoir des précisions sur ses projets en matière de politique commerciale. Les marchés d'actions et le dollar ont été dopés depuis l'élection de Trump en novembre, dans l'espoir qu'il relance la croissance et l'inflation aux Etats-Unis. Mais les intervenants attendent maintenant confirmation pour poursuivre leurs achats. "L'optimisme et l'espoir faiblissent et la réalité s'impose", dit Stefan Worrall, responsable des ventes actions chez Credit Suisse à Tokyo. Le dollar recule de 0,66% face au yen, à 113,44, son plus bas niveau depuis début décembre, l'aversion au risque avant le discours de Theresa May profitant à la devise japonaise. Aux valeurs, le constructeur automobile Honda a reculé de 2,67% après avoir annoncé qu'un nouvel airbag fabriqué par Takata, celui du siège passager de l'un de ses modèles compacts Fit, avait éclaté au Japon le mois dernier. L'action Takata de son côté cédé 4,64%. Le secteur financier a également perdu du terrain, l'indice des banques ayant abandonné 1,37%. La livre poursuit sa baisse Le sterling a reculé lundi à son plus bas niveau depuis 32 ans, hormis l'épisode du "flash crash" d'octobre, dans la crainte de voir la Première ministre britannique Theresa May opter mardi pour un divorce sans compromission avec l'Union européenne. La devise britannique a reculé jusqu'à 1,1983 dollar en Asie, en repli de 1,5%, tombant à son plus bas niveau depuis le "flash crash" du 7 octobre quand elle avait perdu 10% de sa valeur en quelques minutes. Hormis cet accident, il s'agit de son niveau le plus bas depuis mai 1985. La livre est ensuite remontée pour se traiter autour de 1,20 dollar en milieu de journée en Europe, en baisse de plus de 1%. L'euro de son côté a pris jusqu'à 1,5% face à la livre, à un plus haut de deux mois de 88,53 pence, avant de refluer vers 87,75 (+0,7%). Le yen, profitant de son statut de valeur refuge, a quant a lui pris jusqu'à 2,3% à 136,48 pour un sterling, là aussi un pic de deux mois, et il conservait un gain de 1,4% à mi-séance en Europe. Le marché, disent des cambistes, réagit à des articles de presse selon lesquels Theresa May, qui s'exprimera mardi devant un parterre de diplomates à Londres, donnera la priorité à la maîtrise de l'immigration et à la création de relations commerciales bilatérales dans le cadre du Brexit. Une porte-parole de la Première ministre a qualifié ces informations de spéculations. Les marchés américains étaient fermés lundi pour le Martin Luther King, ce qui réduit les volumes en Europe et aurait pu amplifier la baisse de la livre comme cela avait été le cas du "flash crash" en Asie à l'automne dernier.