Afin d'améliorer les capacités des pays africains notamment ceux voisins de la Libye à contrôler leurs frontières, mercredi à Alger, au Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT), les travaux de l'Atelier sur "l'impact de la situation sécuritaire en Libye sur la sécurité frontalière des pays du voisinage", se sont ouverts. Prévu sur deux jours, l'Atelier a pour objectif d'apporter assistance aux Etats membres de l'Union africaine (UA) notamment les pays qui partagent les frontières avec la Libye, afin d'améliorer leurs capacités à dominer, gérer et contrô- ler leurs frontières avec la Libye, selon les intervenants lors de la séance d'ouverture. Ces assises s'inscrivent dans le cadre des études et recherches sur les efforts et plans d'action des Etats membres de l'UA pour la lutte anti-terroriste et la lutte pré- ventive contre l'extrémisme violent. Plusieurs représentants nationaux des points focaux du CAERT prennent part à cet atelier, à savoir la Libye, l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, le Tchad, le Soudan et le Niger de même qu'un haut responsable d'un service de sécurité des frontières de chacun des Etats membres de l'UA. Des représentants de Mauritanie, du Mali et du Burkina Faso y participent en qualité d'observateurs, aux côtés d'experts du CAERT, Africain Union Border Program (AUBP), l'Organisation internationale de Migration (OIM), ainsi que de l'Organisation de la Police internationale (Interpol). Ont intervenu à l'ouverture des travaux, le directeur du CAERT, Larry Gbevlo-Lartey Esq, l'ambassadeur norvé- gien à Alger, Arne Gjermundsen, et le représentant du gouvernement algérien, Hamid Boukrif, directeur de la prospective, de la programmation et de la planification politique au ministère des Affaires étrangères. Les participants se pencheront lors des ces assises sur la manière de renforcer les capacités, améliorer la coopération/émulation et adopter une démarche visant à apporter une réponse efficace aux entraves qui minent la stabilité sécuritaire afin de "traiter la situation dans sa globalité". Les débats se focaliseront également sur les efforts menés dans la lutte préventive contre l'extrémisme violent et les plans d'action des Etats membre de l'UA à la lumière de la situation sécuritaire qui pré- vaut en Libye. Outres ces aspects, "les lignes de conduite susceptibles de donner une réponse sécuritaire frontalière appropriée aux menaces, préoccupations et défis imposés par la situation en Libye", seront aussi à l'ordre du jour de cette rencontre. LES LIBYENS "ONT LES CAPACITES DE RECONSTRUIRE LEUR PAYS" Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a soulign é mercredi à Alger la nécessité pour la Libye de se doter d'institutions fortes "pour combattre le terrorisme et le crime organisé". Lors d'une rencontre avec la presse nationale, M. Messahel a affirmé que l'urgence pour la Libye "est d'aller vers des institutions fortes à leur tête une armée et un gouvernement d'union nationale pour notamment combattre le terrorisme et le crime organisé", estimant que les Libyens "ont les capacités de reconstruire leur pays". A cette occasion, le ministre a réitéré la position algérienne pour le règlement de la crise libyenne basée sur le respect de la souveraineté de la Libye, la non-ingérence dans ses affaires internes et le dialogue inter-libyen, affirmant que l'Algérie "jouit de la confiance des différentes parties libyennes en étant à équidistance de toutes ces parties". Pour M. Messahel, la solution politique à cette crise "ne doit pas être imposée mais doit émaner des Libyens eux-mêmes dans le cadre d'un dialogue impliquant toutes les parties libyennes concernées". Il a indiqué que l'accord politique du 17 décembre 2015, signé sous l'égide de l'Onu, "a été conclu pour gérer une transition" en prévoyant la mise en place de trois institutions, à savoir la chambre des représentants, le Haut comité d'Etat et le Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale. "Ce processus onusien tarde à être mis en uvre et il y a risque de dérives", a-t-il fait remarquer. Concernant les efforts de l'Union africaine (UA) pour le règlement de la crise libyenne, il a rappelé la mise en place d'un Comité de cinq chefs d'Etat africains pour la gestion de cette crise, ajoutant que l'Algérie avait demandé l'élargissement de ce Comité aux pays voisins. "Notre demande a été entendue et retenue et le Comité s'est transformé en 5+7", a-t-il souligné. Dans le cadre de ces efforts, le Comité chargé de la Libye se réunira vendredi à Brazzaville (Congo) au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA.