La conjoncture économique et financière difficile que traverse le pays a laissé place à un discours officiel qui tient compte de ses promesses socio-économiques, la façon dont il est répandu constitue un défi à l'ensemble du développement du pays. Un discours qui reste dominant et visant l'immobilisme et l'inaction chroniques. L'économie nationale reste en effet, confront ée aux mêmes problèmes : une production faible et déficitaire et des investissements dramatiquement insuffisants. Si des réformes sont actuellement promises pour un volet socio-économique dominant, après les premières mesures positives engagées par le gouvernement pour la maîtrise de la crise imposée par la persistance de la dégringolade des prix du baril de pétrole sur le marché mondial, il est évident que les options choisies, faisant primer l'investissement et la rentabilité, puissent favoriser davantage l'émergence d'une économie émergente à l'horizon 2019 mais à condition que le tout soit compatible avec le développement global non aliéné et original. Tout progrès ne passe-t-il pas, au contraire, par un choix délibéré et politique : accepter de considérer la relance économique, la croissance économique comme un outil qui favorise l'essor social et culturel et la doter en conséquence. Les prolégomènes sont indispensables compte tenu de tous les besoins du moment de la société. Cela passe avant tout par la conquête économique, par la revalorisation de la notion de travail. Une nouvelle bataille majeure donnant la priorité, en forme de tâches précises à la vie quotidienne, dans une perspective sympathiquement socio-économique mais aussi dans une approche de tous les jours : ici encore, fait significatif, c'est l'amélioration de la qualité et des conditions de vie des citoyens qui devra être au centre du tableau, de la préoccupation. Les Algériens attendent beaucoup avec quelques raisons, de l'action gouvernementale qui pourrait dans ces conditions prendre rapidement un nouveau départ. L'important, aujourd'hui, est d'attirer les capitaux nationaux et étrangers pour gonfler les indicateurs socio-économiques et l'embellie macroéconomique du pays ; de tenter de régler le plus rapidement possible les situations sociales et économiques les plus délicates, de conjurer la tension sociale et surtout, de maintenir le rythme faisant du règlement de ces problèmes une priorité absolue. Après quoi, le gouvernement pourra donner toute la mesure de sa puissance surtout en renforçant au plus vite les mesures déjà annoncées et en éliminant les contraintes qui freinaient le dynamisme de l'économie nationale et en encourageant tous les moyens, l'entrée des capitaux nationaux et étrangers dans le développement national. Parallèlement, l'Exécutif est appelé à fournir d'autres gages de sa bonne foi à tous les partenaires sociaux et économiques. Mais un gouvernement stable même solide ne saurait à lui seul faire face aux besoins de développement et d'affirmation du pays. Le développement socio-économique a besoin d'énergie créatrice et motrice qui l'oriente, le stimule. Cette énergie, c'est l'énergie socio-politique. C'est le peuple dont le programme politique du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika incarne la volonté, la transmet et en assure la concrétisation. Le peuple algérien, peuple militant, forgé par cent trente ans de résistance ,sept ans de guerre meurtri ère, et une décennie noire des plus dramatiques sur le plan politique, économique et social est en droit de bénéficier d'un développement à la mesure de ces sacrifices. Un développement durable, capable d'assurer la pérennité de la justice sociale. Un développement à même de faire traduire dans les faits les principes de la démocratie et du bien-être pour tous. Le caractère d'un développement durable et harmonieux n'est pas une chose qui, une fois obtenue, ne se perd plus. Il exige un perpétuel effort sous peine de dégénérescence. Il doit sans cesse saisir la configuration de ce qui naît et se développe pour en tirer les enseignements politiques, économiques et sociaux nécessaires et non se transformer en un appareil sclérosé où ce qui meurt étouffe ce qui vit. Dans le même ordre d'idées, la résistance au modèle de la mondialisation, symbolisé souvent de manière négative, est une tâche de premi ère urgence sur le double plan politique et économique.