Le réseau ferroviaire en Algérie fait l'objet de convoitise des contrebandiers qui continuent de piller le patrimoine de la SNTF. La situation urge, et il était temps pour les pouvoirs publics de sévir. Chose faite, d'ailleurs, après la réunion du conseil interministériel présidé par le chef du gouvernement et consacré uniquement à cette question cruciale. Des mesures seront ainsi prises pour tenter de mettre un terme à ce phénomène qui a pris, faut-il le dire, des proportions alarmantes à travers le territoire national. Dans le communiqué final, le conseil fait état "d'agression multiples dont des détériorations d'équipements et des occupations illégales du domaine ferroviaire'' que le réseau continue de subir. Et ce n'est pas sans conséquences sur le secteur qui a pourtant entamé son programme de développement. Ces actes, jugés condamnables par le conseil interministériel, ''sont la cause de retards, de pertes d'exploitation, de pertes pour le Trésor public et de glissements dans les délais de livraison des projets du secteur ferroviaire'', précise le communiqué. Le gouvernement ne'yva plus désormais par le dos de la cuillère pour prendre les mesures qui s'imposent. Le conseil décide de ''prévenir, punir et éradiquer les atteintes au patrimoine public par l'application vigoureuse des dispositions du code pénal''. La tâche de préservation du patrimoine de la SNTF nécessite une coordination accrue entre les différents services. C'est ainsi que ceux du ministère des Transports, des services de sécurité et les autorités locales " ont été instruits pour mettre fin définitivement à ce phénomène ". La décision du gouvernement de passer à l'action est surtout dictée par ces pratiques qui nuisent et qui freinent sérieusement le développement du chemin de fer en Algérie. En 2006, la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) a été " délestée au cours de 2006, de 150 km de voie ferrée ", chiffre rendu public par El Hachemi Djaâboub, le ministre du Commerce. La convoitise des contrebandiers sur les voies ferrées de la SNTF n'est pas fortuite. L'exportation des déchets ferreux y est pour quelque chose. Le ministre ne s'est, d'ailleurs pas caché derrière les mots pour faire le lien. Et c'est donc la force de loi qui sera appliquée à tout contrevenant. Par ailleurs, Le conseil interministériel a tenu à rappeler l'effort sans précédent consenti par l'Etat pour moderniser le transport ferroviaire et le rendre attractif et accessible aux citoyens par un maillage de plus en plus serré du territoire national. Un programme complémentaire de 500 milliards de dinars a été dégagé à cet effet en 2007. Plusieurs axes sont retenus par la SNTF afin de faire du chemin de fer le premier moyen de transport en Algérie. Le groupe français d'électronique professionnelle, Thales, a annoncé tout récemment, avoir obtenu un contrat de 268,5 millions d'euros pour la modernisation des lignes ferroviaires en Algérie. L'amélioration de la qualité de service reste le credo de la SNTF, qui a commencé l'opération de renouvellement de son parc ferroviaire et des équipements de l'entreprise nationale. A ce propos, La société nationale a réceptionné, jeudi dernier un deuxième autorail de type diesel qui peut accueillir 200 voyageurs et atteindre 160 km de vitesse de pointe. L'appareil est fourni par la société espagnole CAF. Cette opération porte sur l'acquisition de 17 nouveaux autorails, dont une première livraison a déjà été réceptionnée au mois de novembre dernier et sera mise en service sur la ligne Oran-Tlemcen au mois de février prochain dès la fin des essais. Les livraisons se poursuivront dans le futur à raison de deux autorails par mois, selon les responsables de la SNTF et toucheront plusieurs lignes notamment Oran-Relizane, Alger-Chlef, Alger-Béjaïa et Constantine-Annaba. D'où cette décision du gouvernement de mettre des garde-fous pour stopper la destruction du matériel de l'une des plus importantes sociétés du pays.