L'industriel allemand Siemens a relevé mardi ses prévisions de bénéfices annuels, porté par un premier trimestre en progression. Sur les trois premiers mois de son exercice décalé 2016/2017, le groupe de Munich (sud) a vu son bénéfice net grimper de 25% à 1,94 milliard d'euros (1,9 milliard en part du groupe), un bond nourri par des performances en hausse dans la plupart de ses activités mais aussi en partie dû à des raisons fiscales. La publication de ces chiffres trimestriels n'était prévue que mercredi, jour également de l'assemblée générale des actionnaires du groupe. "Après ce fort démarrage de l'année", Siemens attend désormais un bénéfice annuel par action atteignant entre 7,20 et 7,70 euros, alors qu'en novembre il ne tablait que sur une fourchette allant de 6,80 à 7,20 euros (contre 6,74 euros en 2015/2016), des prévisions à l'époque jugées très prudentes par les analystes. De même, la marge de son activité industrielle, la principale, devrait atteindre entre 11% et 12%, contre une fourchette précédente allant de 10,5% à 11,5%. C'est sur cette mesure de rentabilité, trop faible à l'époque, que le prédécesseur de l'actuel patron s'était notamment cassé les dents il y a trois ans. Depuis qu'il a pris les rênes, Joe Kaeser a entrepris une forte restructuration du groupe, faisant le tri dans des activités devenues très disparates au fil du temps, et les résultats s'en sont ressentis dès l'année 2016. Mais le groupe, qui fabrique toujours aussi bien des éoliennes, que des trains, des turbines ou des scanners médicaux, ne cache pas qu'il s'attend toujours "à des vents contraires croissants" sur ces marchés en termes de croissance économique et d'investissements à cause de "l'environnement géopolitique" actuel. C'est pourquoi, Siemens continue de s'attendre à une progression seulement "modeste" de son chiffre d'affaires annuel (à changes et périmètre constants). L'évolution actuelle des taux de change a tendance à lui être défavorable, puisqu'au premier trimestre, la croissance de ses revenus, à taux actuels, se limite à 1%, contre 3% à taux constants, pour atteindre 19,1 milliards d'euros. Ombre au tableau, le début de l'exercice a été marqué par un recul significatif de 14% des entrées de commandes, atteignant 19,55 milliards d'euros. Siemens justifie cela par le fait qu'un an plus tôt, le groupe avait engrangé un certain nombre de grosses commandes faussant la donne. Lors d'une conférence de presse, ou bien devant les actionnaires, Joe Kaeser devrait faire le point mercredi sur la mise en Bourse, annoncée en novembre mais sans détails, de l'activité d'équipements médicaux du groupe, Healthineers, parfaitement rentable mais jugée peu compatible avec le reste du groupe.