Afin de tenter d'entamer des négociations directes, les deux principaux protagonistes de la crise en Libye, le chef du gouvernement d'union (GNA) Fayez al-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar se trouvaient mardi au Caire, a-t-on appris auprès de sources proches des deux hommes. "Une réunion est prévue normalement dans l'après-midi", a déclaré un responsable gouvernemental sous couvert de l'anonymat. Il a précisé que les discussions étaient organisées par l'Egypte. Ce responsable n'était pas en mesure de donner plus de détails sur la teneur des entretiens ou si les négociations pourraient aboutir à un accord entre les deux hommes. Plus tard, une source proche du maréchal Haftar a précisé que celui-ci refusait jusqu'ici de rencontrer le chef du GNA, exigeant d'abord des "garanties pour qu'un possible accord ne soit pas rejeté par l'Ouest". Il fait vraisemblablement allusion aux puissants groupes armés de Misrata. Selon la même source, des négociations indirectes ont lieu pour l'instant "via un médiateur égyptien" au Caire. M. Sarraj avait confirmé fin janvier une "rencontre prochaine" avec M. Haftar dans la capitale égyptienne sans donner de date précise. Peu après sa nomination à la tête du GNA, il avait rencontré le maréchal Haftar une première fois dans son QG à Al-Marj (Est) en janvier 2016. Homme fort de l'Est libyen et soutenu par l'Egypte, M. Haftar est appuyé par le Parlement élu basé à Tobrouk, hostile comme lui à l'exécutif de M. Sarraj, issu d'un accord interlibyen signé fin 2015 au Maroc sous l'égide de l'ONU. Cet accord ne prévoyait aucun rôle pour M. Haftar dont les forces contrôlent une grande partie de l'Est libyen. Mais le maréchal controversé s'est imposé comme interlocuteur incontournable après s'être emparé des principaux terminaux pétroliers dans l'Est. De son côté, le GNA est toujours incapable d'asseoir son autorité dans ce pays déchiré par les luttes d'influence, depuis son entrée en fonction en mars 2016. Pour éviter l'échec de l'accord politique interlibyen, des discussions sont entreprises sur de "possibles amendements" au texte de l'accord, en particulier concernant le rôle futur du maréchal, avait annoncé la semaine dernière le médiateur des Nations unies Martin Kobler.