"Le moment est venu de soutenir Emmanuel Macron", déclare dans le Journal du dimanche (JDD) Christophe Caresche, l'un des chefs de file des réformateurs du Parti socialiste. Le député PS de Paris estime que le candidat socialiste pour l'élection présidentielle, Benoît Hamon, "amène le parti à se radicaliser, à se déporter vers une gauche 'mouvementiste' et protestataire, qui ne sera pas en capacité d'assumer les responsabilités du pouvoir". "À titre personnel, ma décision est prise: le moment est venu de soutenir Emmanuel Macron", déclare Christophe Caresche dans le JDD. "C'est une décision qui n'est pas facile à prendre?: je dois tout au PS, à commencer par ma carrière politique. Mais il faut prendre acte aujourd'hui du fait que nos chemins se séparent", ajoute-t-il. D'après Christophe Caresche, le candidat d'En marche! est, "pour un homme de gauche", "la seule solution permettant de contrer efficacement Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle". A la question "serez-vous suivi par le pôle des réformateurs du PS dans cette décision ?", il répond : "la décision n'est pas prise, mais la réflexion devrait s'accélérer". "Cette sensibilité a vocation à se retrouver dans la démarche d'Emmanuel Macron", juge Christophe Caresche. "Certains m'ont d'ailleurs précédé, et j'espère que d'autres suivront."
Hamon se trouve dans une situation délicate D'autre part, La situation dans laquelle se trouve le candidat du Parti socialiste à deux mois de l'élection présidentielle est pire que celle de 2007, estime la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem dans une interview publiée dimanche, jugeant que les choses seraient "plus simples" sans Emmanuel Macron. La victoire de Benoît Hamon, représentant de l'aile gauche du PS, à la primaire organisée par le parti fin janvier a dû mal à passer chez les représentants de l'aile droite, qui disent ne pas se reconnaître dans sa critique du quinquennat de François Hollande. Plusieurs élus ou ministres socialistes ont pris leurs distances ces dernières semaines avec l'ancien ministre de l'Education, certains évoquant notamment un "droit de retrait" de la campagne. Dans le Journal du Dimanche, le député et chef de file des réformateurs Christophe Caresche, enfonce le clou, jugeant que le "moment est venu" de soutenir Emmanuel Macron, candidat du mouvement "En Marche!" et ex-ministre de l'Economie de François Hollande. "On est un peu dans la situation de 2007 où il n'y a pas le soutien évident de tout le parti, avec en plus une offre concurrentielle, ce qui dédouane ceux qui n'ont pas une sympathie évidente pour notre candidat", estime Najat Vallaud-Belkacem dans les colonnes du Parisien. "La situation est délicate, pire qu'en 2007", ajoute-t-elle. Il y a dix ans, la candidate investie par le Parti socialiste en vue de l'élection présidentielle Ségolène Royal avait déploré l'attitude des dirigeants du PS lors de la campagne, estimant qu'ils n'avaient pas suffisamment fait bloc autour d'elle. Qualifiée pour le second tour du scrutin, elle avait finalement été battue par Nicolas Sarkozy. A l'heure actuelle, Benoît Hamon est donné quatrième du premier tour par tous les sondages, derrière Marine Le Pen (Front national), François Fillon (Les Républicains) et Emmanuel Macron. "Les choses seraient plus simples" pour Benoît Hamon "sans Macron", qui a reçu le soutien cette semaine du président du MoDem François Bayrou, reconnaît Najat Vallaud-Belkacem. Elle précise n'avoir jamais envisagé de rallier l'ex-ministre de l'Economie. "Je n'ai toujours pas la réponse à une question simple : dans un attelage composé aussi bien de gens de gauche que de l'ex-directeur de campagne de Bruno Le Maire, ou encore d'Alain Minc, qui décidera de la ligne politique ? Quelle majorité gouvernera ?", dit-elle.