Les grandes banques d'investissement internationales ont enregistré une hausse des revenus de leurs activités de trading obligataire l'année dernière pour la première fois depuis 2012 grâce à l'augmentation de l'activité après le vote britannique pour le Brexit et l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, montre une étude. La hausse de 9% de leurs revenus de trading sur le taux, le change et les matières premières (FICC - Fixed Income, Currencies and Commodities) n'a toutefois pas permis d'éviter un recul de 3% du produit de l'ensemble de leurs activités en raison de la baisse sur les actions et les matières premières ainsi que dans la banque d'investissement, a dit le cabinet de consultants spécialisé Coalition sur la base des données publiées par les établissements et de ses propres recherches. Les revenus des activités de trading sur les actions ont diminué de 13% en 2016 par rapport à l'année précédente, leur plus forte chute depuis la crise financière de 2008. Dans les activités de trading sur matières premières, ils se sont contractés de 7% en raison du ralentissement de l'activité sur le pétrole. Les revenus des activités FICC ont globalement progressé de 39% sur la deuxième partie de l'année, sous l'effet d'une "croissance solide" sur les produits de taux des pays du G10, précise Coalition. Le rebond de ces métiers intervient après plusieurs années de déclin lié à la crise financière et au durcissement réglementaires qu'elle a entrainé, qui a renforcé les exigences en matière de fonds propres et de ratio de liquidités, poussant les établissements concernés à réduire la voilure, voire à sortir de certaines activités. Les revenus des activités FICC des douze plus grandes banques d'investissement internationales suivies par Coalition ont atteint 75,9 milliards de dollars (72,0 milliards d'euros) l'année dernière contre 69,9 milliards en 2015. Sur le seul second semestre, ils ont atteint 37,7 milliards de dollars, la meilleure performance pour une deuxième partie d'année depuis 2012. Les revenus des seules activités de trading sur les produits de taux du G10 ont bondi de 26% à 25,9 milliards de dollars et ceux sur le crédit ont progressé de 20% à 14,8 milliards de dollars. Les revenus du trading sur les devises et les produits de titrisation ont en revanche reculé. Un recul "significatif" de l'activité des fonds spéculatifs, qui avaient connu une année 2015 difficile pour beaucoup d'entre eux, explique la chute des revenus sur le change, a dit Coalition.
Nouveau recul des effectifs Les revenus des activités de trading sur les actions et les dérivés sur actions, les futures et options ainsi que les services aux fonds spéculatifs ont reculé de 13% à 43,4 milliards de dollars contre 49,8 milliards de dollars en 2015. Le produit des activités de trading sur actions au comptant a diminué de 17% à 9,5 milliards de dollars et celui sur les dérivés de 21% à 12,8 milliards de dollars. Les revenus des divisions de banque d'investissement, qui regroupent les activités d'émissions sur le marché primaire d'actions et de produits de taux ainsi que le conseil en fusions-acquisitions, ont baissé de 9% à 36,8 milliards de dollars, pénalisés notamment par les activités sur le marché primaire actions, dont le produit s'est contracté de 35% à 6,3 milliards de dollars. Toutes activités confondues, les douze principales banques d'investissement internationales suivies par Coalition ont dégagé un revenu de 156,1 milliards de dollars, en baisse de 3% par rapport à 2015. Les effectifs de leurs activités FICC en "front office", couvrant la vente, le trading et la recherche, ont reculé de 7% à 17.500 en 2016 contre 18.800 à la fin 2015. Ils sont en recul de 30% par rapport à 2011. Les banques suivies par Coalition sont Bank of America Merrill Lynch, Barclays, BNP Paribas, Citigroup, Credit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, HSBC, JPMorgan, Morgan Stanley, Société Générale et UBS.