A l'heure où tout le monde cherche une solution pour résoudre le problème de l'approvisionnement énergétique, le dialogue entre producteurs et consommateurs s'impose comme voie inéluctable à suivre. Dans ce contexte, une nuée de forums et de rencontres sont régulièrement organisés pour, justement, déterminer les politiques énergétiques adéquates garantissant les intérêts des uns et des autres. C'est donc dans cet esprit que plusieurs ministres de l'Energie des pays exportateurs de pétrole, dont le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, prendront part, les 4 et 5 février à Londres, à une conférence sur le Proche-Orient et l'énergie 2008. Organisée annuellement par "Chatham House", cette conférence se tiendra en présence de ministres et des gestionnaires des grandes firmes pétrolières et des experts de l'énergie. De par le rôle sans cesse croissant du Proche-Orient en tant que principale source d'approvisionnement d'énergie, il était impératif d'examiner la manière avec laquelle cette région devrait affronter les défis naissants. La conférence examinera, par ailleurs, les nouvelles politiques d'investissement suivies par les entreprises pétrolières nationales qui, par le passé, privilégiaient l'aspect commercial. Selon certains indices, les politiques d'investissement dans la production pétrolière ont tendance à changer dans certains pays, estiment les organisateurs de cette rencontre, et font l'objet de révision, à l'instar des formules de partenariats adoptées jusqu'à présent. Cette rencontre tentera de trouver de nouvelles formules de partenariat entre les pays pétroliers et les investisseurs étrangers. Elle se penchera également sur la possibilité pour la région de trouver de nouvelles méthodes de travail avec les firmes pétrolières internationales. La problématique de l'investissement a, de tout temps, été au centre des discussions entre producteurs et consommateurs. Les pays industrialisés, à leur tête le G7, ont régulièrement appelé les producteurs à plus d'investissements dans l'exploration, la production, les infrastructures énergétiques et les capacités de raffinage, estimant même que l'investissement était essentiel et que les pays producteurs devraient fournir "un environnement ouvert et sûr" pour le favoriser. L'Opep, pour sa part, estime que les pays consommateurs doivent aussi prendre leurs responsabilités en matière de politique énergétique et de raffinage. Pour l'organisation, les investissements nécessaires ne doivent pas se limiter au secteur amont (exploration et production), mais doivent aussi s'étendre à l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement, et en particulier au secteur aval, c'est-à-dire le raffinage, qui concerne aussi les pays consommateurs. Face aux pressions de plus en plus croissantes pour augmenter leurs investissements en matière de prospection au vu de leurs réserves pétrolières ainsi que leurs potentialités de production, les pays producteurs appréhendent les politiques suivies par les pays avancés en matière d'orientation énergétique, ce qui rend "décourageants" les efforts tendant à investir dans de nouveaux champs. Les appréhensions des pays producteurs sont motivées par le fait que leurs investissements lourds visant à faire augmenter la production de pétrole ne soient pas garantis par une tendance haussière de la demande internationale de pétrole, d'autant que l'Union européenne (UE) vient d'adopter une nouvelle politique qui prévoit de porter le taux de l'énergie alternative dans la consommation européenne de l'énergie à 20% à l'horizon 2020. Par ailleurs, une tendance américaine vers les énergies alternatives et la diminution de la dépendance des ressources pétrolières du Proche-Orient se fait exprimer.