La mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) a annoncé dimanche avoir arrêté 10 individus lourdement armés qui circulaient au sein d'un convoi tenu pour responsable de plusieurs affrontements meurtriers. Il s'agit de membres de l'ex-rébellion Séléka à dominante musulmane, à l'origine du conflit civil en 2013, dont deux chefs de guerre, Abdoulaye Hissene et Haroun Gaye, a précisé le ministre centrafricain de la Sécurité, Jean-Serge Bokassa. Les forces de la Minusca ont stoppé un convoi d'environ 35 hommes lourdement armés à bord de sept véhicules, à l'aube du samedi 13 août 2016, à 50 km au sud de Sibut (centre-est du pays). Parmi ces 35 individus, plusieurs feraient l'objet de mandats d'arrêt, écrit la Minusca dans un communiqué. Le convoi avait quitté Bangui très tard le 12 août 2016 et avait échangé des tirs avec les forces de sécurité nationale à plusieurs points de contrôle en cours de route. Ces incidents ont causé un certain nombre de morts et de blessés, ajoute la Mission des Nations unies en Centrafrique. Les victimes sont des rebelles, a précisé une source de la Minusca. Les forces terrestres de la Minusca étaient soutenues par une couverture aérienne. Après un survol en hélicoptère, les membres du convoi ont fui vers la brousse environnante et ont été poursuivis par les forces de la Minusca. La Minusca a capturé et détenu dix hommes armés, qui ont été emmenés à sa base militaire à Sibut, poursuit le communiqué, sans préciser l'identité des personnes arrêtées. Les 25 autres ont réussi à s'enfuir. On maintient la pression, on les cherche, précise la source de la Minusca. Les troupes de la Minusca ont récupéré une quantité importante d'armes et de munitions, ainsi que les véhicules utilisés par le convoi, ajoute le communiqué. Abdoulaye Hissene, ex-chef rebelle de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), avait déjà été arrêté en mars, mais il s'était évadé grâce à l'assaut de ses complices armés contre les locaux où il était détenu à Bangui. Haroun Gaye quant à lui est présenté de source policière comme un puissant chef de guerre du PK5, le quartier musulman de Bangui, responsable d'une prise d'otage de policiers en juin. La prise du pouvoir par les Séléka (coalition en langue sango) en 2013, après le renversement de l'ex-président François Bozizé, a précipité le pays et ses 4,5 millions d'habitants dans le chaos, avec la contre-offensive des milices anti-Balaka majoritairement chrétiennes. Le conflit a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés d'après les Nations unies. La Minusca (environ 12 000 hommes) a pris le relais de l'opération militaire française Sangaris. Elu en début d'année, le président Faustin-Archange Touadéra tente de mettre en œuvre un programme de désarmement des groupes armés.