Les cours du pétrole étaient en hausse hier en Asie, toujours portés par l'optimisme quant au respect des accords Opep de réduction de la production, dans l'attente d'un discours de Donald Trump devant le Congrès. Vers 03h20 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en avril, avançait de neuf cents à 54,14 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, également pour avril, prenait 17 cents à 56,10 dollars. Depuis le 1er janvier, l'Opep met en oeuvre plusieurs accords de baisse de production, en son sein comme avec d'autres pays, chaque signataire s'étant vu assigner des objectifs précis. Le cartel a assuré récemment que les accords étaient respectés quasiment à 100%. "Il est clair que les acteurs privilégient la hausse en pariant sur l'Opep et sa capacité à remplir ses promesses sur la production et à faire remonter les cours", a déclaré Greg McKenna, analyste chez AxiTrader. Le discours que doit prononcer le président américain devant le Congrès mardi soir donnera peut-être au marché une tendance plus claire, a estimé pour sa part Jeffrey Halley, analyste chez OANDA. "L'industrie attend sans doute sa part du gâteau fiscal sous la forme de régulations environnementales moins contraignantes, entre autres".
Le marché attend de nouveaux éléments La veille, les cours du pétrole n'ont guère dégagé de tendance en attendant que soient publiés cette semaine des éléments sur l'offre aux Etats-Unis et dans l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a pris six cents à 54,05 dollars sur le contrat pour livraison en avril au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a perdu six cents à 55,93 dollars sur le contrat pour livraison en avril à l'Intercontinental Exchange (ICE). "Je pense que le marché va continuer à se laisser dériver jusqu'à la publication mercredi matin des chiffres du département de l'Energie (DoE)", a mis en avant Bob Yawger, de Mizuho Securities. Dans ces chiffres hebdomadaires, le DoE dira si les réserves américaines de brut ont de nouveau atteint un niveau sans précédent, comme c'est le cas depuis plusieurs semaines. "Il y a beaucoup de pétrole aux Etats-Unis", a reconnu M. Yawger. "D'un autre côté, évidemment, il y a les baisses de production par l'Opep, même si cela n'a pas d'effet actuellement sur les réserves américaines." Depuis le 1er janvier, le cartel met en œuvre plusieurs accords de baisse de production, en son sein comme avec d'autres pays, chaque signataire s'étant vu assigner des objectifs précis. Le marché est actuellement dominé par "la conviction profonde que ces baisses menées par l'Opep vont réussir à réduire les stocks mondiaux à des niveaux plus engageants", a écrit Tim Evans, de Citi. A ce titre, les investisseurs attendent pour mardi des chiffres de la part de plusieurs agences quant au niveau de la production de l'Opep en février, afin de déterminer à quel point ces accords sont respectés. Quand bien même les signataires appliquent ces pactes, la situation américaine risque de continuer à peser sur le marché, les Etats-Unis n'étant pas concernés par ces accords, d'autant que les compagnies locales semblent en profiter pour faire repartir leur production.
Expiration pour le Brent Pour l'heure, l'actualité du début de semaine est restée limitée pour ce qui est du pétrole, les observateurs mettant surtout l'accent sur des données techniques quant à l'état du marché. "Le marché reste porté par une très bonne dynamique: on voit de plus en plus d'investisseurs parier en hausse", a assuré Carl Larry, de Frost & Sullivan. "L'idée générale, c'est que les cours vont rester à un niveau élevé et qu'il en faudrait beaucoup pour qu'ils changent de direction en se repliant." Certains analystes mettent néanmoins en garde sur le risque présenté par ce niveau élevé de spéculation alors que se font attendre des signes concrets de rééquilibrage du marché. "Cela pourrait déboucher sur un cycle de liquidation de ces paris en hausse si les fonds ne se satisfont plus de maigres retours sur leurs investissements, alors que leur exposition est de plus en plus marquée", a expliqué M. Evans. Il rappelait par ailleurs que le contrat pour avril sur le Brent allait expirer mardi, ce qui est de nature à accentuer l'instabilité du marché.