Arrêté depuis septembre 2015 pour entretien et modernisation, le complexe sidérurgique Sider El Hadjar (Annaba) s'apprête à redémarrer le haut fourneau n°2 et à y relancer la production de cette installation stratégique, a-ton appris de la cellule de communication du complexe. Lancé dans le cadre du plan d'investissement engagé par les pouvoirs publics au profit de cette importante base industrielle, le projet de modernisation et de réhabilitation du haut fourneau affiche un taux d'avancement des travaux de 99 %, a indiqué la même source. Le plan d'investissement a été lancé suite au recul des niveaux de production annuelle à 300.000 tonnes d'acier liquide du complexe ayant conduit à la résiliation de l'accord de partenariat avec le groupe ArcelorMittal (plus grand producteur d'acier au monde avec 96,1 millions de tonnes produites en 2013) et la reprise par l'Etat de la totalité du capital du complexe, désormais filiale du groupe public Imetal, a-t-elle rappelé. Dans cette première phase, l'opé- ration de réhabilitation a concerné l'unité de préparation de matières premières et agglom éré, le haut fourneau n°2, l'aciérie à oxygène n°1, la centrale à oxygène, les installations énergétiques et le réseau de logistique pour une enveloppe financière de 430 millions de dollars, note encore la même source. L'objectif de cette phase est, ajoute-t-on, de porter la capacité de production du complexe à 1,2 million de tonnes vers 2017-2018. Mobilisant un total de 720 millions de dollars, le plan d'investissement prévoit, dans sa seconde phase, d'autres opérations de modernisation appelées à élever la production vers 2020 à 2,2 millions tonnes d'acier liquide, selon la même source qui indique que ce même plan prévoit un programme de formation et de recyclage de 553 travailleurs du complexe. Le complexe Sider El Hadjar qui s'étend sur 830 hectares, emploie actuellement 4.100 travailleurs. Ses premières installations et unités remontent à 1969. Il est à mentionner que l'idée de création d'un grand pôle industriel de sidérurgie à Annaba était prévue dans le plan de Constantine de 1958, où la Société Bônoise de Sidérurgie (SBS) a été créée avec pour mission de réaliser un haut-fourneau ainsi que ses annexes, mais n'a pas été réalisé. La Société nationale de sidérurgie (SNS) a été créée le 3 septembre 1964, charg ée de la construction du Complexe sidérurgique d'El Hadjar qui a été inauguré le 19 juin 1969. Courant 1983, la restructuration de l'industrie algérienne donne naissance à l'entreprise nationale Sider qui devient Groupe Sider en 1995, pour passer de l'entreprise administr ée à l'Entreprise publique économique (EPE/SPA) avec un plan de redressement en 1999, donnant naissance à 25 entreprises industrielles autonomes (filiales). En janvier 2001, un partenariat entre LNM (Inde) et Sider (Algérie) a donné naissance à Ispat Annaba. Le complexe d'El Hadjar avait été cédé à Mittal en 2001, qui détenait 70% et 30% par l'Etat algérien à travers Sider. Par la suite, courant 2013, pour sauver l'unique complexe sidé- rurgique du pays employant 5000 personnes d'une cessation d'activité, il a été décidé par le gouvernement de reprendre le contrôle, le groupe public Sider augmentant sa participation dans AMA de 30% à 51% avec un plan d'investissement de 763 millions de dollars (565 millions d'euros) destiné au complexe sidérurgique de Annaba et aux mines de l'Ouenza et de Boukhadra.