Si le chef du gouvernement et premier défaveur de la révision de la Constitution, notamment dans son article 74 relatif à la limitation des mandats présidentiels, a préféré laisser planer le suspens sur la question, ce n'est pas le cas du président de l'APN, M. Abdelaziz Ziari. Il est vrai que M. Belkhadem a toujours laissé entendre que la révision de la Constitution n'est qu'une question de mois, affirmant à chaque fois que c'est au président Bouteflika que revient la prérogative d'une telle révision et son annonce. De son côté, M. Ziari a indiqué, jeudi, que la question de la révision de la Constitution sera "clarifiée" au mois de mars prochain. "C'est dans le courant du mois de mars que la question sera clarifiée". L'invité de la Chaîne II de la Radio nationale a précisé que l'initiative de la révision de la loi fondamentale appartient au chef de l'Etat, relevant cependant que rien n'empêche un parti politique ou des députés d'exprimer le souhait de réviser la Constitution. M.Ziari a ajouté qu'en tant que militant du parti du Front de libération nationale (FLN), il défend la thèse que le président du parti soit candidat à la présidence de la République pour un autre mandat. Dans ce cadre, il explique que pour que le chef de l'Etat le soit, il est essentiel d'aller vers une révision de la Constitution, parce qu'il n'y a aucune raison, selon le patron de la chambre basse du Parlement, d'arrêter un processus qui se poursuit et qui, pour nous, est indispensable et stratégique pour le pays. Dans le même sens, il a souligné que son parti a le "sentiment profond" que le président Bouteflika, qui est un "facteur de stabilisation de la vie politique et des institutions", est la personnalité qui a le plus de chance, aujourd'hui dans le pays, de réunir le maximum de consensus autour de lui". M. Ziari a indiqué que son parti souhaite une consolidation de cette stabilisation, considérant qu'aller au-delà de deux mandats "ne touche en rien au processus démocratique". Tout en rappelant que la question de la limitation des mandats a été imposée par l'Occident dans les années difficiles aux pays africains, dont l'Algérie. En dehors de l'article 74 relatif au nombre de mandats, la révision de la Constitution vise également, selon le président de l'APN, à harmoniser l'exécutif afin que les responsabilités soient claires, définissant notamment les attributs du chef du gouvernement, la relation du Parlement avec le gouvernement et le contrôle de l'action gouvernementale par les députés. Il a estimé que le système parlementaire est inadapté à la situation actuelle. "Si on veut mettre notre pays dans une situation d'instabilité chronique et de non-développement, qu'on aille vers le système parlementaire et toutes les dérégulations que cela crée".En outre, il a exprimé son souhait que cette révision de la Constitution soit inscrite à la session de l'APN en mars prochain, ce qui laisse penser que la révision passera par voie parlementaire et non par voie de référendum populaire. A noter que la dernière décision sur cette question revient au chef de l'Etat. Rappelons que le chef du gouvernement avait expliqué dans une déclaration à la presse, en marge de la cérémonie de clôture de la session d'automne du Parlement, que le choix prendra en considération les amendements qui seront apporté à la Constitution.