Les cours du pétrole peinaient à rebondir mardi en Asie, les investisseurs étant toujours préoccupés par les niveaux de l'offre américaine de brut. Vers 03h15 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en avril, prenait un cent, à 48,08 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour le mois de mai, gagnait quatre cents, à 51,39 dollars. Les marchés, qui sont toujours sous le coup de l'annonce la semaine dernière de stocks de brut record aux Etats-Unis, attendent désormais la publication des estimations privées de la Fédération API. Les marchés ont chuté la semaine dernière de 9%. Outre le niveau élevé des stocks, les investisseurs ont vu que la production américaine de pétrole de schiste s'accélérait, alors même que d'autres pays, dont les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), se sont accordés pour réduire leur propre production d'or noir durant les six premiers mois de 2017. "Le prochain moment de vérité pour le brut devrait se produire ce soir" avec la publication des estimations de l'API, a commenté Jeffrey Halley, analyste chez OANDA. Une nouvelle hausse des stocks précipitera les investisseurs "vers la porte de sortie une nouvelle fois", a-t-il prédit. Cependant, pour Margaret Yang, analyste chez CMC Markets, les cours pourraient avoir retrouvé un certain calme. "Les prix se sont stabilisés ces deux derniers jours comparé aux jours précédents. Il semblerait que les cours soient soutenus à leur niveau actuel, c'est un bon signe". Déprimé par l'offre américaine La veille, les cours du pétrole ont terminé en très léger recul à New York, restant sous la pression de stocks américains à des niveaux record. Le baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a perdu 9 cents à 48,40 dollars sur le contrat pour livraison en avril au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a reculé de 2 cents à 51,35 dollars sur le contrat pour livraison en mai à l'Intercontinental Exchange (ICE). "Ce n'est pas une surprise, on reste sur la même tendance", a commenté Bob Yawger de Mizuho Securities USA. L'annonce mercredi d'un nouveau bond des réserves américaines de brut avait donné le signal de départ d'une dégringolade des cours, en baisse de 9% à New York sur la semaine dernière. "La quantité d'offre de pétrole aux Etats-Unis continue de peser sur les prix", a confirmé John Kilduff de Again Capital. Car en plus des réserves, la production américaine aussi continue de grimper et dépasse désormais les 9 millions de barils par jour, dopée par un regain des extractions de pétrole de schiste. Nouvel indice en ce sens, comme l'a relevé M. Kilduff, "le nombre de puits de forage en activité a augmenté pour la 8e semaine consécutive", selon un décompte hebdomadaire publié vendredi par le groupe privé Baker Hughes et qui est utilisé comme un indicateur avancé de la production. Doutes sur l'avenir des accords Lundi, les cours ont toutefois ralenti leur chute, dans l'attente des nouveaux chiffres hebdomadaires des stocks et de la production aux Etats-Unis, mercredi. "La pression urgente à la vente de la semaine précédente est peut-être en train de s'assécher à des niveaux de prix plus faibles et au moment où la chasse aux bonnes affaires commence à émerger", a commenté Tim Evans de Citi dans une note. Une partie des efforts de réduction de l'offre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour faire remonter les cours a cependant d'ores et déjà été anéantie. Depuis le début de l'année, les membres de l'Opep et d'autres pays comme la Russie applique des quotas de production afin de rééquilibrer un marché souffrant d'un excès de brut, mais les compagnies américaines, qui ne sont pas tenues par ces accords, en ont profité pour faire repartir leur production. A ce sujet, des interrogations commencent à surgir sur la suite que pourrait donner l'Opep à ces pactes, au-delà des six mois initiaux que doivent durer les quotas de production. "Il faut qu'ils arrivent avec un plan d'extension de l'accord actuel" au-delà du mois de juin, a commenté Bob Yawger, sans quoi la chute des prix pourrait repartir de plus belle. "Le géant public du pétrole Rosneft a renforcé le pessimisme du marché en prévenant que l'accord conclu avec l'Opep ne serait pas renouvelé à cause de la hausse de la production américaine", ont rappelé les analystes de PVM.