La Bourse de New York a fini sur une note indécise vendredi, ne réagissant guère à la décision de Donald Trump et des dirigeants républicains d'annuler le vote sur le projet de loi engageant l'abrogation de l'Obamacare, la nouvelle administration ratant ainsi son premier test législatif. Les représentants américains ont infligé un cuisant camouflet à Donald Trump en refusant de lui accorder la majorité dont il avait besoin pour réformer le système de santé des Etats-Unis et abroger l'Obamacare, mesure dont il avait fait un de ses chevaux de bataille électoraux. L'indice Dow Jones a cédé 0,29%, soit 59,86 points, à 20.596,72. Le S&P-500, plus large, a perdu 1,98 point, soit 0,08%, à 2.343,98. Mais le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 11,05 points (+0,19%) à 5.828,74. Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a cédé 1,5%, le S&P 500 1,4% et le Nasdaq 1,2%, les trois indices accusant leur recul le plus marqué depuis le début de l'année. Les investisseurs redoutent en effet de voir l'incapacité de Donald Trump d'annuler la réforme de l'assurance santé mise en place par son prédécesseur, échec qui se profilait depuis le début de la semaine, être de mauvais augure pour les autres promesses de l'homme d'affaires devenu président. Ces craintes s'étaient surtout matérialisées mardi, Wall Street subissant ce jour-là son recul le plus marqué depuis la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle du 8 novembre. Après s'être inquiétés pendant des mois, avant le scrutin du 8 novembre, d'une victoire du magnat immobilier à l'élection présidentielle, les investisseurs ont ensuite applaudi des deux mains ses promesses de baisses des impôts, de dérégulation et de relance via des travaux d'infrastructure. Malgré la baisse de cette semaine, le S&P 500, indice de référence des gérants de fonds, est encore en hausse de 9,6% depuis le cours de clôture du 8 novembre.
Vers une première baisse mensuelle en cinq mois Mais, depuis le début du mois, il accuse un repli de 0,83%, s'acheminant à ce stade vers un premier repli mensuel en cinq mois, signe que "l'effet Trump" sur les marchés actions est peut-être en train de s'estomper. Plus tôt dans la semaine, certains intervenants de marché avaient dit que Wall Street chuterait bien davantage en cas d'échec de l'administration Trump sur l'assurance santé. Selon plusieurs spécialistes, la réaction au bout du compte modérée du marché actions américain au revers de Donald Trump peut s'expliquer par le fait que ceci ouvrira peut-être la voie à une accélération de la mise en oeuvre d'une autre promesse électorale, autrement plus attrayante aux yeux des investisseurs, à savoir la baisse des impôts. "Les intervenants de marché jugent positif que l'administration ne s'acharne pas dans une cause ingagnable. Cela veut dire qu'elle peut s'attaquer à d'autres sujets appréciés par le marché, comme la dérégulation et la baisse des impôts", a estimé Margaret Patel, gérante de portefeuille chez Wells Fargo Asset Management. Le dollar, à l'instar de Wall Street, a fini presqu'inchangé face à un panier de devises internationales, après avoir touché en séance un creux de sept semaines. Le surplace du billet vert a profité au pétrole, dont les cours ont gagné plus de 0,5% malgré les craintes persistantes concernant un excès de l'offre du marché. L'or et les emprunts du Trésor, actifs recherchés par temps d'incertitudes, ont également fini stables. Du côté des valeurs individuelles, le titre Micron Technology a bondi de 7,40% à 28,43 dollars, affichant la plus forte hausse du S&P 500, après que le fabricant de mémoires a fait état de résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Les actions des gestionnaires d'hôpitaux, tels que Tenet Healtcre (+7,4%), ont fortement progressé après l'échec du démantèlement de l'Obamacare, qui aurait pu faire les bénéfices de ces groupes. Quelque 6,2 milliards d'actions ont changé de mains, contre une moyenne quotidienne de 7,1 milliards au cours des 20 dernières séances.
L'euro en hausse face au dollar L'euro restait en hausse face au dollar vendredi, juste après le retrait à la dernière minute, faute de majorité au Congrès, de la réforme sur la santé voulue par le président américain Donald Trump. Vers 21H00 GMT (22H00 HEC), l'euro valait 1,0798 dollar, contre 1,0786 dollar jeudi vers 21H00 GMT. La monnaie unique européenne montait un peu face à la monnaie nippone, à 120,22 yens pour un euro contre 119,69 yens jeudi soir. Le billet vert avançait légèrement face à la devise japonaise, à 111,34 yens pour un dollar, contre 110,96 yens pour un dollar la veille. Malgré quelques soubresauts au moment de l'annonce, le couple euro-dollar ne semblait finalement guère réagir à ce qui est pourtant une défaite personnelle retentissante pour Donald Trump qui avait fait de l'abrogation et du remplacement de la loi sur la santé de son prédécesseur Barack Obama, dite Obamacare, une grande promesse de campagne du président américain. Quant à la livre britannique, elle reprenait son souffle après avoir grimpé jeudi, soutenue par l'annonce d'un rebond des ventes au détail au Royaume-Uni en février. Vers 21H00 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro, à 86,57 pence pour un euro, comme face au billet vert, à 1,2473 dollar pour une livre. Le franc suisse se stabilisait face à l'euro, à 1,0706 franc pour un euro, et montait un peu face au dollar, à 0,9914 franc pour un dollar. La devise chinoise a terminé en hausse face au billet vert, à 6,8837 yuans pour un dollar à 15H30 GMT contre 6,8863 yuans la veille à la même heure. L'once d'or a fini à 1.247,50 dollars au fixing du soir, comme jeudi soir.
Les Bourses européennes en ordre dispersé Les Bourses européennes ont terminé vendredi en ordre dispersé, et plutôt en baisse, les investisseurs restant sur leurs gardes en raison de l'incertitude sur la mise en place du programme économique de Donald Trump. Le vote sur l'abrogation de la loi sur l'assurance maladie aux Etats-Unis, initialement prévu jeudi au Congrès américain, a été reporté in extremis à ce vendredi soir après la fermeture des marchés européens et aux alentours de la clôture de Wall Street. "Un échec aurait pour conséquence de jeter un froid sur les marchés qui ont misé sur les promesses de Donald Trump de livrer une réforme fiscale d'ampleur", a analysé notamment Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.
L'Eurostoxx 50 a cédé 0,23% Paris a achevé la semaine en petit repli (-0,24%), l'indice CAC 40 cédant 11,86 points à 5.020,90 points dans un volume d'échanges peu soutenu de 2,51 milliards d'euros. La Bourse de Londres a terminé quasi stable (-0,05%), l'indice FTSE-100 s'effritant de 3,89 points pour terminer à 7.336,82 points. A Francfort, le Dax a a pris 0,20% à 12.064,27 points. L'indice MDax des valeurs vedettes a gagné pour sa part 0,47% à 23.542,84 points. Madrid a fini la semaine en légère baisse, perdant 0,15% à 10.309,4 points. A Milan l'indice FTSE Mib a gagné 0,1% à 20.188 points. STMicrolectronics a réalisé la meilleure performance, engrangeant 4,3% à 14,79 euros. Suivaient Italgas (+3,59% à 4,094 euros), Hera (+1,63% à 2,622 euros) ou Generali (+1,32% à 14,59 euros). Buzzi Unicem a été en revanche la lanterne rouge du FTSE Mib, chutant de 1,59% à 23,52 euros. Séance en berne également pour de nombreuses valeurs bancaires ou des assurances, comme Unipol Sai (-1,45% à 2,044 euros), Bper Banca (-1,13% à 4,902 euros), Unipol (-1,03% à 3,86 euros) ou Ubi Banca (-0,86% à 3,478 euros). Bruxelles est repassé dans le rouge, l'indice Bel-20 des principales valeurs terminant à 3.747,43 points, en baisse de 0,42%. Parmi les huit valeurs dans le vert, le groupe de technologies Galapagos a le plus progressé, terminant en hausse de 1,26% à 76,13 euros. L'assureur ING a perdu 1,26% à 13,77 euros. La Bourse suisse a terminé la semaine en repli, l'indice SMI reculant de 0,17% à 8.613,64 points, après une journée sans grande nouveauté du côté des entreprises. Dans le camp des perdants, le réassureur helvétique Swiss Re a subi la plus forte baisse (-0,95% à 89,05 francs suisses). Les valeurs bancaires ont fini en ordre dispersé, avec Credit Suisse à la hausse (+0,27% à 14,60 francs suisses) tandis que UBS a fini dans le rouge (-0,38% à 15,54 francs suisses). L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,21% à 511,53 points. L'assureur Aegon a perdu 5,22% à 4,87 euros tandis que la holding Altice a gagné 2,87% à 21,29 euros. Lisbonne a progressé de 0,44% à 4.688,00 points, entraînée par le groupe diversifié Sonae qui a gagné 1,83% à 89 centimes d'euro. L'indice PSI 20 a également pu compter sur les performances du distributeur Jeronimo Martins qui a pris 1,77% à 15,77 euros et du papetier The Navigator Company qui a grignoté 0,62% à 3,59 euros. A l'inverse, le groupe pétrolier et gazier Galp Energia a cédé 1,04% à 13,38 euros.