Les principales Bourses européennes évoluent en légère baisse vendredi peu après l'ouverture, et sans tendance claire, les investisseurs restant dans l'expectative du vote de la Chambre des représentants sur la réforme de l'assurance-maladie aux Etats-Unis, le premier grand test législatif pour le président américain Donald Trump. Les opérateurs de marché seront par ailleurs attentifs à la publication à 09h00 GMT des estimations flash des indicateurs d'activité PMI en zone euro pour le mois de mars. En Allemagne et en France, les indices PMI composite sont ressortis meilleurs que prévu ce mois-ci, à des pics de 70 mois. Ces chiffres ont provoqué un vif rebond de l'euro au-dessus du seuil de 1,08. Le Dax a également effacé ses pertes après la publication du PMI allemand et évolue depuis autour de l'équilibre. À Paris, l'indice CAC 40 n'a que peu réagi et recule de 0,35% à 5.015,53 points vers 08h47 GMT. A Londres, le FTSE cède 0,04%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,31%, le FTSEurofirst 300 abandonne 0,25% et le Stoxx 600 recule de 0,24%. Donald Trump n'a pas réussi jeudi à convaincre suffisamment de républicains d'engager le détricotage de l'Obamacare, contraignant la Chambre des représentants à différer son vote. Le président américain a posé un ultimatum aux membres de son propre parti républicain et a prévenu que l'Obamacare resterait en place si la nouvelle législation n'est pas adoptée vendredi. Le report du vote a pesé sur Wall Street jeudi soir, où le S&P 500 a cédé 0,11%. Un échec de Trump dès son premier test au Congrès mettrait en doute sa capacité à faire adopter d'autres pans de son programme économique comme la réforme fiscale ou les investissements dans les infrastructures. Par ailleurs, plusieurs responsables de la Réserve fédérale américaine - Charles Evans de la Fed de Chicago, James Bullard de la Fed de Saint Louis et William Dudley de la Fed de New York - doivent s'exprimer dans la journée selon plusieurs opérateurs de marché. "Dans un jour comme aujourd'hui, il y a habituellement une plus grande volatilité pour le dollar et pour les marchés, en particulier quand les avis (des membres de la Fed) divergent", observe Naeem Aslam, chez Think Markets. Aux valeurs en Europe, Merck gagne plus de 2% alors que l'autorité sanitaire américaine, la FDA, a autorisé jeudi la mise sur le marché du Bavencio (avelumab), un traitement du laboratoire allemand et de Pfizer contre le carcinome à cellules de Merkel, un type rare de cancer de la peau. Le britannique Smiths Group bondit de 4,5% après l'annonce d'une hausse de ses résultats au premier semestre de son exercice décalé grâce aux performances de sa division de détection après le rachat de la société Morpho à Safran l'an dernier. A l'inverse, Bolloré chute de plus de 3%, accusant le plus fort repli du SBF 120 et du FTSEurofirst 300, après la publication de résultats annuels en baisse. Le groupe diversifié a aussi annoncé un projet de rachat des minoritaires de sa filiale Blue Solutions au prix de 17,00 euros par action, contre un cours de clôture jeudi soir de 9,70 euros. L'action Blue Solutions s'envole de 73,6% vendredi dans les premiers échanges.
L'euro recule face au dollar L'euro reculait vendredi face au dollar dans un marché attendant le vote, reporté la veille, sur la réforme de l'Obamacare, considéré comme le premier grand test sur la capacité d'action du président Donald Trump. Vers 07H00 GMT (08H00 HEC), l'euro valait 1,0766 dollar contre 1,0786 dollar jeudi vers 21H00 GMT. L'euro progressait face à la monnaie nippone, à 119,89 yens pour un euro contre 119,69 yens jeudi soir. Le billet vert progressait face à la devise japonaise, à 111,37 yens pour un dollar, contre 110,96 yens pour un dollar la ve1lle. De son côté, la livre britannique, soutenue jeudi par l'annonce d'un rebond des ventes au détail au Royaume-Uni en février, reculait après la publication par le Times d'une interview de Gertjan Vlieghe, membre du comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre, qui a dit vouloir avoir des preuves d'une hausse des salaires avant de voter en faveur d'un relèvement des taux. Vers 07H00 GMT, la livre britannique reculait face à l'euro, à 86,27 pence pour un euro, et face au billet vert, à 1,2479 dollar pour une livre. Le franc suisse se stabilisait face à l'euro, à 1,0713 franc pour un euro, mais reculait face au dollar, à 0,9951 franc pour un dollar. La devise chinoise valait 6,8936 yuans pour un dollar, contre 6,8863 yuans pour un dollar la veille à 15H30 GMT.
Wall Street en repli Wall Street a fini en baisse jeudi, ayant cédé ses gains en fin de séance à l'annonce du report du vote de la Chambre des représentants sur la réforme de l'assurance-maladie, le premier grand test législatif pour le président Donald Trump. L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a cédé 4,72 points, soit 0,02%, à 20.656,58 et le Standard & Poor's-500, plus large, a abandonné 2,49 points ou 0,11% à 2.345,96. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 3,95 points (0,07%) à 5.817,69. Le Parti républicain du président Trump est majoritaire au Congrès mais divisé sur la réforme de l'Obamacare, la loi emblématique de son prédécesseur qu'il a promis d'abroger. Une source républicaine haut placée au Congrès a indiqué que la Chambre des représentants ne voterait pas jeudi comme initialement prévu sur un projet de détricotage de la loi, les dirigeants républicains au Congrès ne parvenant pas à réunir un nombre suffisant de voix. Au moment où Wall Street clôturait, d'autres sources évoquaient un report du vote à vendredi, voire en début de semaine prochaine. Un échec de Trump dès son premier test au Congrès mettrait en doute sa capacité à faire adopter d'autres pans de son programme économique comme la réforme fiscale ou les investissements dans les infrastructures. "Si cette affaire s'enlise ou si le non l'emporte, la réaction du marché sera terrible", prédit Jake Dollarhide, directeur général de Longbow Asset Management à Tulsa. "Mais s'i y a un vote demain matin et que ça passe, on aura un énorme rally." Le S&P-500 a pris quelque 10% depuis l'élection du 8 novembre, dopé par les promesses de Trump de baisses d'impôts, d'investissements publics et de dérégulation. "Plus ce sera long et plus il faudra attendre pour voir la politique de Trump commencer à avoir un effet sur les résultats des entreprises", relève Michael Jones, responsable des investissements chez RiverFront Investment Group à Richmond, en Virginie. "C'est cela qui décevra le marché." Signe de l'attentisme des investisseurs, seulement 6,4 milliards d'actions ont été échangées à comparer à une moyenne de 7,1 milliards sur les 20 dernières séances. L'indice CBOE de la volatilité, surnommé le "baromètre de la peur" à Wall Street, a pris pour sa part 2,4% à 13,12, sa première clôture au-dessus de 13 depuis le 30 décembre.
Alphabet miné par Youtube Sept des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini en repli mais la plus forte baisse, pour la pharmacie et l'énergie, n'a été que de 0,36% dans les deux cas. L'assureur santé UnitedHealth (-1,04%) a accusé le plus fort repli du Dow Jones alors que Nike a repris 2,69%, meilleure performance de l'indice, après sa chute de 7,05% mercredi consécutive à ses résultats. Plus forte baisse du S&P, Accenture est retombé de 4,52% à 120,76 dollars après avoir établi un record la veille, les investisseurs sanctionnant des résultats sans surprise. Le groupe de conseil a certes relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice mais moins que ce qu'escomptaient les analystes. Sur le Nasdaq, Alphabet, la maison mère de Google, a reculé de 1,19%. Le groupe ne parvient pas pour l'instant à apaiser la polémique déclenchée par la diffusion de messages publicitaires accolés à des vidéos au contenu haineux sur son service YouTube. Aux valeurs moyennes, la biotech Flexion Therapeutics a bondi de 33,38% à 26,25 dollars en réaction à une information du site spécialisé FiercePharma selon laquelle Sanofi pourrait racheter la société pour plus d'un milliard de dollars (927 millions d'euros). L'attentisme a aussi été marqué sur les autres marchés pendant que se poursuivaient les tractations au Congrès et jusqu'à la Maison blanche sur la réforme de l'assurance-santé. L'indice dollar a peu évolué mais le billet vert a touché en séance un plus bas de quatre mois face au yen, à 110,64 yens, ce dernier bénéficiant de son statut de valeur refuge. "Si la Chambre des représentants ne vote pas la réforme de l'assurance-santé, ce sera négatif pour le dollar et de façon générale pour tous les actifs risqués", dit Alvise Marino, stratège changes chez Credit Suisse à New York. Sur le marché obligataire, le rendement de l'obligation du Trésor américain à 10 ans est remonté à 2,41% après avoir touché mercredi un plus bas de plus de trois semaines à 2,24%. L'or a touché un plus haut de plus de trois semaines à 1.253,12 dollars l'once avant de refluer en fin de séance. Sur le marché pétrolier, le brut léger américain a fini en baisse de 0,71% et le Brent a abandonné 0,16% à respectivement 47,70 et 50,56 dollars le baril.