Pour la première fois depuis août 2003, les Etats-Unis ont perdu des emplois, supprimant 17.000 postes en janvier après en avoir créé 82.000 en décembre.En revanche, l'indice ISM des directeurs d'achat du secteur manufacturier a repassé la barre des 50 points, s'inscrivant en hausse pour la première fois depuis juin dernier, et le moral des consommateurs s'est un peu amélioré. L'économie réelle américaine souffre bien de la crise financière. Pour la première fois depuis août 2003, le pays a perdu des emplois en janvier, supprimant 17.000 postes après en avoir créé 82.000 en décembre, a indiqué ce vendredi le département du Travail. Les analystes tablaient sur 70.000 créations d'emplois. Le chômage a toutefois reculé à 4,9% de la population active contre 5% le mois précédent. Ces chiffres risquent d'accroître les inquiétudes quant à une éventuelle entrée en récession de la première économie mondiale. En effet, une détérioration de l'emploi se traduit par une baisse des revenus, alors que la consommation est le premier moteur de la croissance. Pour faire face à ce risque, la banque centrale (Fed) a abaissé son taux directeur de 1,25 point en l'espace de huit jours pour le ramener à 3%, et elle a laissé la porte ouverte à de futures baisses, si besoin. L'économie a de nouveau souffert en janvier des répercussions de la crise de l'immobilier, avec 27.000 suppressions d'emplois dans le secteur de la construction et 28.000 dans l'industrie. Les services aux entreprises ont supprimé 11.000 emplois et la fonction publique 18.000. En revanche, l'éducation/santé a créé 47.000 emplois et le secteur des loisirs 19.000. De son côté, le salaire horaire a progressé de 0,2% en janvier, ce qui est inférieur aux attentes des analystes qui tablaient sur une hausse de 0,3%. Sur un an, la hausse atteint 3,7%, comme en décembre. En revanche, l'activité industrielle a rebondi en janvier, contrairement aux anticipations du marché, mettant ainsi fin à six mois consécutif de baisse, selon l'indice ISM des directeurs d'achat du secteur manufacturier publié vendredi. L'indicateur, en hausse pour la première fois depuis juin dernier, est ressorti à 50,7 le mois dernier, après 48,4 en décembre et alors que les économistes attendaient en moyenne un nouveau repli à 47,3. Un chiffre au-dessus de 50 traduit une croissance de l'activité tandis qu'en dessous, il dénote une contraction. Le sous-indice de la production est en hausse, tandis que ceux des nouvelles commandes, de l'emploi et des stocks affichent une contraction et que celui des livraisons des fournisseurs ralentit. Le sous-indice de l'emploi, à 47,1, s'inscrit ainsi à son niveau le plus bas depuis septembre 2003 (46,5). Celui des prises de commandes, à 49,5, remonte pour la première fois depuis mai dernier, tout en restant sous la bare des 50. Sans surprise en raison des pressions inflationnistes constatées ces derniers mois, le sous-indice des prix continue de monter et ressort à 76, son niveau le plus haut depuis juillet 2006. Par ailleurs, les dépenses de construction ont reculé de 1,1% en décembre, davantage qu'attendu, sur fond de crise persistante du marché de l'immobilier qui s'est traduite par une baisse de 2,8% de la construction de maisons individuelles. Les économistes tablaient en moyenne sur une baisse de 0,5% des dépenses globales de ce secteur, après un recul de 0,4% en novembre (contre une hausse de 0,1% annoncée en première estimation). Les chiffres publiés vendredi par le département du Commerce font apparaître une baisse des dépenses totales de 1.140 milliards de dollars (en données annuelles CVS), niveau le plus bas depuis les 1.133 milliards de juillet 2005. Les dépenses de construction pour le logement privatif sont tombées à 462 milliards de dollars en novembre, enregistrant leur 22ème mois consécutif de recul depuis le pic de février 2006. La construction privée a reculé pour sa part de 1%, alors que la construction publique a baissé de 1,5%. Seule la construction privée non résidentielle a progressé, de 1,3%. Enfin, le moral des consommateurs américains s'est amélioré, mais moins qu'attendu, en janvier, sur fond d'inquiétudes pour la conjoncture économique et de baisse des marchés financiers, montrent les chiffres définitifs de l'indice de confiance de l'Université du Michigan publiés vendredi. Il ressort à 78,4 contre 75,5 en décembre. Mais il marque un repli par rapport à la première estimation de 80,5 publiée il y a deux semaines.