Le textile algérien agonise ? Les plans de sauvetage lancés par le gouvernement n'ont pas eu, du moins pour le moment, les résultats escomptés. Les importations provenant des quatre coins du monde ont fini par avoir raison de ce secteur, qui du temps de sa splendeur jouait des coudes pour se faire une place sur le marché mondial. Si, aujourd'hui, les commandes publiques gardent encore à flot quelques entreprises disséminées dans certaines régions du pays, il reste à dire que ce secteur souffre de mévente, le public restant intéressé par les produits chinois, turc et occidentaux. A en croire les chiffres de la Fédération des textiles, la production locale couvre les 3/4 des commandes publiques, tandis que la consommation nationale est comblée à hauteur de 96% par les importations. Sur les ondes de la radio chaîne 3, Amar Takjout, syndicaliste et SG de la Fédération du textile et du cuir croit toujours en la possibilité de réanimer ce secteur. Il signale que nombre d'investisseurs éprouvent de grande peines à se lancer dans cette activité " parce que, explique-t-il, on ne les aide pas ". Déplorant le délaissement de la formation, M. Takjout recommande la mise en place de programmes d'accompagnement et d'orientation en insistant sur une coordination efficiente entre le secteur de la formation professionnelle, l'entreprise et l'ANEM. A en croire son constat, les entreprises manquent cruellement d'orientation. Il suggère l'investissement dans la sous-traitance dans, entre autres, le secteur automobile pour produire des tissus pour les sièges, de la moquette et des tissus pour plafonniers". Sur la question de la matière première, le représentant de la fédération des textiles suggère "la reprise en main de la filière coton et la création de véritables entreprises d'élevage et d'abattage pour la collecte des peaux des ruminants".
Pour une corporation professionnelle Le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du textile et du cuir, Amar Tadjkout a plaidé, dimanche à Oran, pour une corporation professionnelle pour développer ces secteurs. Dans une déclaration à la presse en marge de l'ouverture du premier Salon international du textile et de la mode au Centre des conventions d'Oran (CCO) "Mohamed Benahmed", M. Tadjkout a souligné "nous appelons à créer une union professionnelle regroupant toutes les entreprises du textile, de l'habillement et du cuir pour développer ce secteur vital". Le responsable de cette fédération affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a insisté sur l'importance de créer des petites et moyennes entreprises (PME) en filières du textile pour répondre aux besoins du marché national estimés à 500 millions de mètres linéaires de tissu/an et de 70 millions de paires de chaussures et par conséquent accroître le taux de contribution du secteur du textile au produit intérieur brut (PIB) estimé actuellement à 0,19 pour cent. Pour développer le secteur du textile, Amar Tadjkout a proposé d'encourager l'investissement dans cette filière, d'accorder des crédits pour l'extension des entreprises, un accompagnement et une formation de la main-d'œuvre qui doit s'adapter aux exigences du marché, ainsi que créer des maisons et des entreprises d'innovation pour développer le secteur en Algérie et des écoles supérieures spécialisées en formation en métiers de tissage. Une série de communications a été programmée à cette première édition du Salon international du textile et de la mode, qui seront animés par des spécialistes abordant, entre autres, l'innovation, la dynamique du secteur du textile, les solutions technologiques en filières de textile, du cuir et de l'habit, les nouvelles tendances de la mode et les opportunités de partenariat entre l'Algérie et la Tunisie dans les secteurs du textile et de l'habillement. Le Salon international du textile et de la mode, qui s'étalera jusqu'à mardi prochain, est organisé par la Sarl "CG com Event" en collaboration avec la Chambre de commerce et de l'industrie d'Oranie (CCIO) et la Fédération nationale des travailleurs du textile et du cuir.