Les cours de l'or noir étaient orientés à la baisse, lundi en Asie, les investisseurs s'inquiétant de la hausse de la production américaine de pétrole de schiste. Vers 03H30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mai, reculait de huit cents à 50,52 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, également pour mai, cédait 12 cents à 53,41 dollars. Le nombre de puits de forages en activité aux Etats-Unis a encore augmenté pour la 11e semaine consécutive, selon le décompte effectué chaque vendredi par le groupe privé Baker Hughes et qui sert d'indicateur avancé des extractions. Au total, 662 puits sont en activité, contre 300 il y a un an. Les experts s'inquiètent de ce que cette hausse de production, illustrée également par la progression des réserves américaines, tempère fortement l'impact des réductions de production décidées par l'Opep et plusieurs pays non membres du cartel dans le cadre d'un accord auquel Washington n'est pas tenu. Cette entente visait à réduire le problème de surabondance de l'offre et à soutenir les cours.
L'Irak rassure l'Opep sur son respect de l'accord L'Irak s'est engagé à respecter pleinement l'accord sur la baisse de production de pétrole afin de rééquilibrer le marché mondial, a déclaré le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Barkindo, lors d'un déplacement à Bagdad dimanche. L'Irak respecte actuellement l'accord à 98%, a affirmé le ministre du Pétrole, Jabar al-Luaibi, devant des journalistes après avoir pris la parole à une conférence à laquelle assistait également Mohammed Barkindo. Le respect de l'accord conclu par l'Opep fin 2016 et auquel se sont associés des producteurs non Opep est "encourageant", a dit Barkindo lors de la conférence. Le taux de conformité de l'ensemble des producteurs était de 86% en janvier et de 94% en février, a-t-il précisé. Le marché commence déjà à se rééquilibrer, avec des stocks orientés à la baisse, a-t-il ajouté. L'accord entré en vigueur le 1er janvier pour une période de six mois prévoit de réduire la production de 1,8 milliard de barils par jour. Il a fait remonter le cours du brut au niveau de 50 dollars de baril, mais cette hausse a aussi eu pour effet d'encourager des producteurs américains de pétrole de schiste à reprendre ou à accroître leurs forages. L'accord "contient de nombreux éléments positifs et a permis d'atteindre beaucoup d'objectifs", a estimé Jabar al-Luaibi, dont le pays est le deuxième producteur de l'Opep derrière l'Arabie saoudite. Le ministre irakien n'a pas dit s'il était favorable à une prolongation au deuxième semestre, laissant la décision à la réunion de l'Opep prévue en mai à Vienne. L'Irak entend respecter à 100% sa part de l'accord mais va poursuivre en parallèle l'augmentation de ses capacités de production pour les porter à 5 millions de barils par jour, a souligné Jabar al-Luaibi. De même, le pays maintient ses projets d'exploration afin de pouvoir accroître ses réserves de 15 milliards de barils en 2018, à 178 milliards au total. L'Irak, a produit en moyenne 4,464 millions de barils par jour en mars, soit une réduction de plus de 300 000 barils par rapport à 2016, selon la compagnie nationale Somo. Ses exportations ont été de 3,756 millions de bpj en mars, à comparer à un record de plus de 4 millions en novembre.