Selon le Président syrien Bachar el-Assad, l'Occident surestime délibérément le nombre de victimes du conflit en Syrie pour l'invoquer comme un " prétexte humanitaire " permettant d'envahir ce pays. Dans une interview accordée à Sputnik, le Président syrien Bachar el-Assad explique quel intérêt ont les puissances occidentales à surestimer le nombre de victimes du conflit qui ravage la Syrie. " En tout cas, on ne peut parler que des données officielles dont on dispose. Ce sont des dizaines de milliers (de victimes, ndlr), et non pas des centaines ou des millions, comme ce qu'on peut lire dans les médias mainstream. Certes, on peut mentionner des milliers de disparus, dont on ne sait rien. Ce sont des chiffres officiels ", a indiqué le Président. M. Assad a également souligné que l'Occident incluait parmi les victimes, les terroristes et mercenaires étrangers tués, Damas ne prenant pas ces derniers en considération. À l'en croire, les données portant sur le nombre de victimes avancées par les médias mainstream ces six dernières années ne seraient pas exactes. " On ne les (les données, ndlr) présente que pour gonfler les chiffres et que pour démontrer à quel point la situation serait horrible, ainsi que pour s'en servir comme prétexte humanitaire permettant d'envahir la Syrie. Ainsi, en tant qu'Etat, en tant qu'autorités, nous pouvons décompter à ce jour des dizaines de milliers de victimes ", a-t-il relevé. Le Président a tenu à souligner que les données de l'Onu faisant état de 300 000 victimes n'étaient pas exactes, l'organisation ne disposant pas de moyens appropriés pour décompter le nombre de victimes en Syrie. Selon le Président, le Front al-Nosra, Ankara, Washington, Paris, Londres et Riyad agissent de concert en Syrie. Toutefois, les autorités syriennes sont prêtes à coopérer avec n'importe quel Etat se montrant réellement déterminé à lutter contre le terrorisme. Bachar el-Assad a rappelé qu'en mars, les terroristes avaient attaqué la ville de Hama, au centre de la Syrie, au moment où l'armée gouvernementale progressait à l'est d'Alep et était sur le point d'atteindre Raqqa, le fief de Daech. Cette attaque terroriste destinée à protéger Daech près de Hama, non loin de Palmyre libérée, ainsi que près de Raqqa, a ralenti l'offensive syrienne. Une partie des troupes gouvernementales a dû se rendre à Hama pour repousser l'attaque. " Cela nous montre qu'il y a des liens entre Daech et le Front al-Nosra, que Daech et al-Nosra ont des liens avec la Turquie. En parlant de la Turquie, nous pensons aux Etats-Unis, en évoquant les Etats-Unis, nous parlons de la France et du Royaume-Uni, ensuite de l'Arabie saoudite, etc. Il s'agit en fait d'un même chœur. Ils ont la même armée d'intermédiaires comprenant plusieurs groupes, principalement Al-Qaïda, le Front al-Nosra et Daech ", a indiqué le Président syrien. Toutefois, les autorités syriennes sont disposées à coopérer avec n'importe quel pays qui serait réellement prêt à lutter contre le terrorisme. " Nous n'avons jamais posé de conditions, nous pouvons collaborer avec n'importe quels Etats, y compris les pays occidentaux, compte tenu du fait que l'Occident soutient les terroristes et n'a pas envie de les combattre ", a ajouté M. el-Assad. Damas a également des contacts avec les Kurdes et les Russes dans le cadre de cette lutte antiterroriste. " Nous n'avons jamais posé de conditions, nous pouvons collaborer avec n'importe quels Etats, y compris les pays occidentaux, et ce alors que l'Occident soutient les terroristes et n'a pas envie de les combattre ", a ajouté M. Assad. Le Président syrien est également prêt à dialoguer avec l'opposition politique syrienne si elle n'est pas liée à des pays étrangers. " Je ne me mettrai pas à la table des négociations avec les terroristes, mais je le ferai avec l'opposition qui n'est pas liée avec le Qatar, l'Arabie saoudite, la France, etc. ", a déclaré le chef de l'Etat syrien.
Aucune attaque chimique à Khan Cheikhoun Il n'y a pas eu d'attaque chimique le 4 avril à Khan Cheikhoun, dans la province syrienne d'Idlib, c'est une provocation destinée à justifier la frappe américaine portée peu après contre la base aérienne de Shayrat, a ajouté le Président syrien. " Nous croyons à cette hypothèse parce que la frappe a été préparée à l'avance, ils [les Etats-Unis, ndlr] ne voulaient pas écouter, enquêter, ils ne souhaitaient que bombarder. Nous estimons que c'est une provocation pour une seule raison : s'il y avait une fuite de gaz ou une attaque chimique […], comment la ville continuerait-elle à vivre ? La population n'a pas été évacuée. Personne n'a quitté la ville, la vie y suit son cours, pourtant selon leur hypothèse, on y a utilisé des armes de destruction massive ", a indiqué le Président. Ensuite, la base aérienne de Shayrat, où les Etats-Unis affirment avoir détecté " des stocks de gaz ", a été la cible d'une frappe aux missiles. " Ils ont visé tous les dépôts, mais il n'y a pas eu de fuite de gaz dans l'enceinte de l'aérodrome. Aucun de nos officiers ou personnels n'a été victime de gaz. Nous croyons donc qu'il n'y a pas eu d'attaque au gaz toxique, c'était une provocation destinée à justifier l'attaque contre Shayrat ", a noté M. Assad. L'armée syrienne a effectivement visé les sites contrôlés par les terroristes à Khan-Cheikhoun, mais elle n'a pas eu recours aux armes chimiques et son opération ne s'est pas tenue à l'heure indiquée par les médias occidentaux comme celle de l'attaque chimique, a précisé le Président syrien. D'après M. Assad, le gouvernement syrien ne dispose pas d'informations sur la présence d'armes chimiques dans les sites des terroristes à Khan-Cheikhoun. " Cette région se trouve sous le contrôle du Front al-Nosra, qui est en fait une partie d'Al-Qaïda. Les seules informations que le monde a obtenues [concernant les événements de Khan Cheikhoun, ndlr] proviennent d'une vidéo publiée sur YouTube par cette organisation - le Front al-Nosra, nous ne pouvons donc pas fonder notre opinion sur ces informations. Nous ne savons pas si le site que nous avons frappé le 4 avril à 11h30 était un dépôt d'armes chimiques. Ils affirment que l'attaque a eu lieu vers 06h00 ou 06h30. Nous n'avons entrepris aucune action à cette heure. Nous n'avons donc que deux versions : soit l'attaque s'est tenue vers midi ou 11h30, soit, c'est une provocation et il n'y a eu aucune attaque ", a noté le Président. Il a souligné que tout ce que le monde entier a vu sur les photos et les vidéos ressemblait aux images diffusées depuis deux ans par les Casques blancs et ce sont toujours des images truquées. " Leurs photos où l'on voit des enfants qui auraient été tués par une frappe russe - on apprend par la suite qu'il s'agit d'un faux, qu'ils ont filmé un garçon après l'avoir recouvert de boue et aspergé de sang, qu'ils s'agit d'un faux sang, etc. Ces truquages feraient partie de leurs activités ", a noté Bachar el-Assad. Les membres du groupe terroriste Daech évincés de la ville irakienne de Mossoul pénètrent sur le territoire syrien en grand nombre et sapent les positions de l'armée syrienne à Deir ez-Zor, Washington les laissant faire, a déclaré le Bachar el-Assad. Le Président syrien a signalé que le nombre exact de terroristes entrant en Syrie depuis l'Irak n'était pas déterminé, mais, selon des estimations basées sur les informations fournies par les habitants des régions concernées, il s'agissait de dizaines de milliers d'individus. " Les Etats-Unis passent à l'offensive contre Daech à Mossoul, ils sont contre Daech, mais dans le même temps, ils soutiennent Daech et lui permettent de traverser la frontière [et d'accéder, ndlr] depuis l'Irak en Syrie. Cela signifie qu'ils ont aidé Daech à arriver à Deir ez-Zor et à saper les positions de l'armée syrienne qui défend Deir ez-Zor ", a déclaré le Président syrien. Selon Bachar el-Assad, Washington voudrait que Deir ez-Zor soit pris par Daech et il est probable que les Américains misent sur un scénario similaire à celui de Jarablos et d'autres régions : négocier avec Daech pour qu'il quitte Deir ez-Zor et ensuite annoncer la ville libérée pour y envoyer leurs protégés pour des attaques. Les militaires irakiens et la coalition dirigée par Washington réalisent une opération visant à évincer les terroristes de la ville irakienne de Mossoul. En mars dernier, les forces gouvernementales ont annoncé que les terroristes à Mossoul étaient entièrement encerclés. Les forces irakiennes ont déclaré avoir pris deux tiers de Mossoul-Ouest sous leur contrôle.