Ericsson a publié mardi des résultats trimestriels inférieurs aux prévisions, marqués par une perte plus lourde qu'attendu, la baisse de ses marchés et le coût de sa restructuration continuant de peser sur sa rentabilité. Le groupe suédois d'équipements de réseaux de télécommunications, qui a entamé une cure d'amaigrissement décidée par son nouveau directeur général, Börje Ekholm, a subi sur la période janvier-mars une perte d'exploitation de 12,3 milliards de couronnes (1,28 milliard d'euros), liée entre autres aux provisions, dépréciations et charges de restructuration annoncées fin mars. Cette perte est à comparer à un bénéfice de 3,5 milliards de couronnes au premier trimestre de l'an dernier et elle est légèrement plus lourde qu'attendu par le consensus Reuters, qui la donnait à 12,0 milliards de couronnes. Le chiffre d'affaires trimestriel est lui aussi inférieur aux attentes à 46,4 milliards de couronnes contre 47,3 milliards attendus. La marge brute, à 13,9%, est quant à elle inférieure de quatre points au consensus. L'action Ericsson perdait 1,49% à 56,30 couronnes après une demi-heure d'échanges à la Bourse de Stockholm, alors que l'indice européen Stoxx 600, gagnait 0,08%. Le groupe explique que les tendances de marché observées en 2016 devraient rester valables cette année. Il avait auparavant dit prévoir une baisse de 2% à 6% du marché des infrastructures mobiles en 2017 et une stabilisation par la suite. Les opérateurs réduisent leurs investissements Ericsson, comme ses principaux concurrents, souffre de la baisse des investissements des opérateurs de télécommunications alors que certains marchés émergents ralentissent et que la demande liée à l'essor de la nouvelle génération de réseaux, la "5G", semble devoir attendre plusieurs années encore. "Le seul facteur positif, c'est la marge courante de 12% de l'activité Réseaux", a commenté mardi Inge Heydorn, gérant de Sentat Asset Management, qui ne détient aucun titre Ericsson. "Le reste est globalement inchangé, et reflète principalement la faiblesse du marché. En outre, le cash-flow a été négatif sur le trimestre." Un autre investisseur a estimé que les résultats soulignaient l'urgence pour Ericsson de se désengager d'activités déficitaires par le biais de cessions d'actifs. Le groupe n'a pas donné de précisions sur l'origine des provisions annoncées fin mars - d'un montant global d'environ 1,6 milliard d'euros - mais plusieurs analystes estiment qu'elles pourraient être liées à des marchés émergents comme la Russie, la Chine et l'Amérique latine, ou à l'opérateur mobile américain Sprint, qui a renégocié en juillet un contrat de services avec Ericsson.