Les principales Bourses européennes évoluent mardi légèrement dans le vert en début de séance au sortir d'un long week-end et dans l'attente d'indices de l'activité manufacturière (PMI) des principales économies de la zone euro. Les investisseurs verront si ces chiffres confirment la reprise modérée mais réelle dans l'union monétaire suggérée par plusieurs indicateurs récents. Ce prudent redémarrage est l'un des facteurs ayant permis aux marchés européens de connaître un bon mois d'avril, à l'exception de Londres, pénalisée par un recul des cours des matières premières, un sursaut de la livre sterling et la faiblesse de ses banques. À Paris, l'indice CAC 40 prend 0,2% à 5.278,36 points vers 07h30 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,07% et à Londres, le FTSE progresse de 0,58%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro gagne 0,1%, le FTSEurofirst 300 0,14% et le Stoxx 600 0,1%. Un autre facteur expliquant la bonne tenue des places européennes ces derniers temps est la conviction des opérateurs de marché que l'ancien ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, battra dimanche la candidate du Front national, Marine Le Pen, au second tour de l'élection présidentielle en France. Le favori des sondages et son adversaire ont lâché leurs coups lundi pour remobiliser leurs partisans et tenter de gagner les suffrages d'électeurs dont l'indécision ou le refus du front républicain affleuraient dans les défilés du 1er-Mai. Aux valeurs en Europe, BP prend 2,6% dans les premiers échanges à Londres, la plus forte hausse du FTSE 100. Le groupe pétrolier a quasiment triplé son bénéfice au premier trimestre en profitant de la hausse des cours du pétrole et de sa production tout en commençant à récolter les fruits de sa politique de réduction des coûts. BP aide l'indice européen des valeurs pétrolières à gagner 0,4%, l'une des plus fortes progressions sectorielles en Europe. Les banques (+0,36%) soutiennent également la tendance avec, à Paris des progressions de l'ordre de 0,6% pour Crédit agricole, BNP Paribas et Société générale. La plus forte hausse du Stoxx 600 est pour le distributeur en ligne Ocado, qui bondit de plus 8% après une information faisant état d'un rapprochement avec Marks & Spencer pour la livraison de nourriture achetée en ligne. La Bourse de Tokyo a fini en hausse de 0,7%, à un pic de six semaines, soutenue par des résultats trimestriels bien accueillis, avant d'être fermée les trois prochains jours en raison d'une série de jours fériés ("Golden Week"). La Bourse de Shanghai a reculé de 0,35% après l'annonce d'un ralentissement de la croissance de l'activité manufacturière en Chine au mois d'avril. L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) progresse de 0,46%. Le dollar se stabilise face à un panier de devises de référence mais recule toujours un peu face à l'euro, qui se traite autour de 1,0913 dollar. Les cours du pétrole s'équilibrent également après avoir reculé sur fond de reprise de la production en Libye et d'augmentation des stocks aux Etats-Unis. Les indices de Wall Street ont terminé lundi dans le désordre avec un léger recul pour le Dow Jones mais un record pour le Nasdaq, soutenu notamment par Apple. La politique monétaire de la Réserve fédérale concentrera l'attention des marchés cette semaine, surtout après l'annonce d'une croissance américaine bien plus faible que prévu au premier trimestre. Les investisseurs anticipent un statu quo à l'issue, mercredi, de la réunion de deux jours du comité de politique monétaire de la Fed, qui ne fera pas l'objet d'une actualisation des prévisions ni d'une conférence de presse.
Wall Street soutenue par Apple et les techs Les valeurs américaines ont dans l'ensemble terminé dans le vert lundi grâce à la hausse des technologiques emmenées par Apple qui a compensé des indicateurs économiques décevants et permis au Nasdaq d'inscrire un nouveau plus haut. Apple a terminé en hausse de 2% à un plus haut record après avoir atteint un pic en séance à 147,20 dollars à la veille de la publication de ses résultats qui devraient faire ressortir un deuxième trimestre consécutif de hausse de son chiffre d'affaires. L'indice Dow Jones a cédé 27,05 points, soit 0,13%, à 20.913,46. Le S&P-500, plus large, a pris 4,13 points, soit 0,17%, à 2.388,22. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 43,99 points (0,73%) à 6.091,60. L'indice Vix de la volatilité des options sur l'indice S&P 500, considéré comme une mesure de l'aversion des investisseurs pour le risque, a terminé à son plus bas niveau depuis février 2007. L'indice des valeurs technologiques du S&P 500 a gagné 0,9%, et des poids lourds du secteur comme Microsoft, Alphabet et Facebook ont aussi inscrit de nouveaux plus hauts. Celui des financières a terminé en hausse de 0,6% en dépit de la volatilité provoquée par des déclarations du président américain Donald Trump selon lesquelles il envisage "activement" de scinder les grandes banques américaines. La plupart des autres secteurs ont subi le contrecoup de l'annonce d'une baisse dépenses de construction en mars et d'un ralentissement plus marqué que prévu de l'activité manufacturière en avril qui faisaient suite à la statistique du PIB publiée vendredi montrant que l'économie américaine a connu au premier trimestre son rythme de croissance le plus faible en trois ans. La consommation a par ailleurs stagné en mars pour le deuxième mois consécutif et l'inflation calculée sur une base mensuelle a reculé pour la première fois de l'année, confirmant la faiblesse de la demande au premier trimestre, selon des données également publiées lundi.
Le dollar reste ferme "Les données économiques annoncées aujourd'hui rendent certains investisseurs nerveux avant les chiffres de l'emploi", a dit Matt Miskin, analyste chez John Hancock Investments, en référence au rapport mensuel sur l'emploi pour le mois d'avril qui sera publié vendredi. "Nous commençons la semaine avec des nouvelles économiques un peu faibles et les marchés pourraient se tourner à nouveau vers les fondamentaux des entreprises alors que les publications de résultats continuent d'être solides." La hausse des profits des entreprises du S&P 500 est estimée en moyenne à 13,6% sur le premier trimestre, leur plus forte progression depuis 2011, selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S. Les volumes échangés ont été réduits, bon nombre de marchés asiatiques et européens étant fermés pour le 1er mai, et 6 milliards d'actions environ ont changé de mains conte 6,5 milliards en moyenne sur les vingt dernières séances. Aux valeurs, Twitter s'est adjugé 6,4% à 17,54 dollars en réaction à des informations de presse sur un partenariat du site de micro-blogging avec l'agence d'informations Bloomberg pour proposer un service d'actualités télévisées en continu sur sa plate-forme. Tribune Media a bondi de près de 6% à 38,75 dollars. Selon des informations de Reuters, le groupe de médias Twenty-First Century Fox négocie avec le fonds Blackstone Group en vue de soumettre une offre conjointe sur le réseau de chaînes de télévision. A la baisse, l'opérateur de télévision par satellite Dish Network a cédé 2,34% à 62,93 dollars après des résultats inférieurs aux attentes. Western Digital a décroché de 1,54% à 87,70 dollars après un abaissement de recommandation de Jefferies, qui a en outre réduit de 10 dollars son objectif de cours pour le fabricant de disques durs, à 90 dollars. Sur le marché des changes, le dollar est resté ferme, les intervenants estimant que le ralentissement de l'activité manufacturière et le repli des pressions inflationnistes aux Etats-Unis ne remettent pas en cause les anticipations d'une nouvelle hausse de taux directeurs par la Réserve fédérale le mois prochain. L'euro gagnait un peu de terrain face au dollar mardi, aidé par un accord trouvé entre la Grèce et ses créanciers au début d'une semaine chargée en indicateurs aux Etats-Unis et à la veille d'une décision monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Vers 09H00 GMT (11H00 HEC), l'euro valait 1,0917 dollar contre 1,0900 dollar lundi vers 21H00 GMT. La devise européenne montait également face à la monnaie nippone, à 122,45 yens pour un euro - grimpant même vers 06H55 GMT à 122,52 yens, son niveau le plus fort depuis mi-mars - contre 121,92 yens lundi soir. Le billet vert aussi s'appréciait face à la devise japonaise, à 112,16 yens pour un dollar - atteignant même vers 08H50 GMT 112,19 yens, un sommet depuis fin mars - contre 111,82 yens la veille. L'euro connaissait un début de semaine "enjoué" grâce aux nouvelles sur la Grèce, a observé Connor Campbell, analyste chez Spreadex. Vers 09H00 GMT, la livre britannique perdait un peu de terrain face à la monnaie européenne, à 84,68 pence pour un euro, et se stabilisait face au dollar, à 1,2892 dollar pour une livre, après être montée lundi à 1,2966 dollar, un nouveau sommet depuis fin septembre dernier. La devise chinoise baissait face au dollar, à 6,8950 yuans pour un dollar contre 6,8935 yuans vendredi à 15H30 GMT. La monnaie chinoise ne s'échangeait pas lundi. L'once d'or valait 1.255,31 dollars, contre 1.266,45 dollars vendredi soir. Il n'y a pas eu de fixing lundi sur le marché de l'or en raison d'un jour férié au Royaume-Uni.