Certainement que la privatisation est considérée comme un "moyen en vue de parvenir à une fin", qui est celle d'élever les performances, parfois de sauver l'entreprise et même l'activité en question. Lorsque le CPE (Conseil des participations de l'Etat) donne son accord à une série d'opérations qui vont des cessions partielles aux cessions totales des actifs d'entreprises, il ne s'agit pas de privatiser pour seulement privatiser et dire que les réformes ont avancé, car les réformes ne se résument pas aux privatisations. Il est évident également que le processus de privatisation va durer dans le temps. On ne vend pas et on n'achète pas des entreprises comme on fait le marché. Des entreprises sont privatisables, d'autres ne le sont pas. Pour ceux qui soutiennent qu'on ne doit pas privatiser une entreprise rentable, il faudrait revenir aux missions de l'Etat. Un Etat garant ou gérant ? Il y a des activités considérées comme stratégiques pour l'Etat et il y en a qui ne le sont pas et qui pourraient être prises en charge par le secteur privé. Considérons, par exemple, les activités dites de la poste. Stratégiques ou pas stratégiques ? Quels sont les éléments constitutifs du concept de stratégique ? Lorsqu'il avait fallu penser à la privatisation de la poste dans un pays de l'Asie, la question posée était d'évaluer les implications qui en découleraient sur l'efficacité des activités de la poste. Probablement que le volume distribué en matière de courrier a dû subir les progrès de la téléphonie mobile et de l'introduction du SMS qui permet de remplacer le courrier et son acheminement. Cela pour ce qui concerne le courrier. Mais il n'y a pas que le courrier. Faudrait-il mettre l'accent pour les entreprises non considérées de caractère stratégique sur les réformes en dehors des privatisations ou au sein de ce processus ? Le CPE n'a pas forcément opté pour des privatisations exclusivement en faveur du secteur privé, puisqu'il avait autorisé des cessions d'actifs physiques d'entreprises publiques au profit des communes et avait même autorisé la reprise d'une entreprise par les salariés de cette dernière. N.B.