Le système éducatif dans la région d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, à l'ombre des enjeux du nouvel ordre mondial, demeure l'une des préoccupations prioritaires, non seulement au niveau régional, mais au plan international.Tel est, en tout cas, l'angle d'attaque de la Banque mondiale qui vient de finaliser un rapport sur la réforme du système éducatif dans la région Mena et, en conclusion duquel les gouvernements de la région sont appelés à davantage de précisions et d'approfondissement en ce qui concerne les projets qui viennent d'être prônés en matière de réforme de leurs systèmes éducatifs respectifs. En effet, dans son récent rapport, intitulé "Un parcours non encore achevé : La réforme de l'éducation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord", la Banque mondiale invite, en substance, les pays de cette région, à mûrir davantage les projets de réforme qu'ils ont mis en avant dans le secteur de l'éducation. La plus puissante institution bancaire à l'échelle mondiale estime, à la faveur de son rapport, que "l'éducation dans les pays arabes est de très mauvaise qualité pour pouvoir répondre aux défis économiques de l'heure". Dans la perspective de rattraper les retards en la matière, la Banque mondiale interpelle ouvertement les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord à "davantage de réformes dans le domaine de l'éducation" et surtout, à plus d'ouverture. Selon le même rapport "la qualité de l'éducation dans la région est trop faible pour qu'elle puisse contribuer à la croissance et la productivité". S'ils ont salué l'effort budgétaire des pays de la région Mena en faveur du secteur de l'éducation, les auteurs du rapport n'ont pas moins pointé du doigt la qualité mauvaise de l'enseignement secondaire et universitaire. Sans pour autant citer nommément les pays épinglés à ce sujet, les experts de la Banque mondiale soulignent que "dans plus de la moitié des pays de la région Mena, environ deux tiers des étudiants se spécialisent dans les sciences humaines plutôt que dans les sciences et les mathématiques, (et ce, malgré qu'il est établi aujourd'hui) que l'innovation et l'adaptation technologiques jouent un rôle de plus en plus dominant dans le processus de développement, le risque est donc de produire une main-d'œuvre inadaptée", relève encore le rapport. Sous forme d'un regard rétrospectif sur l'éducation dans la région, le rapport de la Banque mondiale souligne que "l'histoire moderne de la réforme de l'éducation dans les pays de la région Mena est celle d'ambitions, de gains importants, de lacunes, et de réformes entamées mais non finies". Cependant, des réussites y ont été relevées, dont, "la plupart des enfants bénéficient d'une scolarisation obligatoire, des opportunités pour continuer leur éducation formelle et les résultats de l'enseignement se sont améliorés (…)". Mais, "des écarts existent entre ce qui a été réalisé et ce dont la région a besoin". Les réalisations, à ce jour, sont partiellement compromises par des taux élevés d'abandon et des résultats relativement faibles en matière d'examens internationaux.