A quatre jours du jour J, un débat avait réuni les deux candidats du second tour, Marine Le Pen présidente du Front national et l'ex-ministre de l'économie, président du mouvement En marche, Emmanuel Macron, favori des sondages. Tout au long de la campagne présidentielle, les deux candidats se sont attaqué à chaque occasion, chacun d'eux défendait sa politique tout en accusant l'autre d'avoir suivi une politique qui n'est pas au profit de la France. Pour Macron, le Front national n'a pas changé, c'est un parti qui appelle à la haine aux replis et le retrait du monde, les valeurs du Front ne son pas républicaines, en revanche son adversaire le voit d'un autre œil, en le qualifiant de Bébé Hollande et le chouchou de la presse. Lors d'un débat élévisé de l'entre-deux-tours, suivi par 16 millions de Français le candidat du mouvement "En Marche !", est, à deux jours du deuxième tour de l'élection présidentielle française, à une marche de la fonction suprême du pays devant la faiblesse de sa concurrente, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen qui s'est trop investie dans l'affrontement. Le candidat a montré mercredi soir qu'il était, à l'instar de l'élection présidentielle, inédit dans le sens où il a été "le plus violent de l'histoire de la présidentielle française", ont relevé jeudi de nombreux observateurs le qualifiant de "navrant" et "pas à la hauteur". "Au lieu d'expliquer son programme ou de lever les ambigüités qui l'entourent, la candidate de l'extrême droite a sorti la grosse artillerie pour tirer, sans intelligence et sans suite dans les idées", sur son adversaire qui tentait à la fois, dans un exercice pas facile, de répondre aux provocations et d'expliquer son programme aux Français, ont expliqué les mêmes observateurs. Plusieurs journaux français ont largement commenté cette prestation médiatico-politique regrettant l'absence totale du débat politique et un dialogue de sourds qui n'apporte rien aux Français, notamment pour ceux qui restent toujours indécis. Fustigeant Marine Le Pen, "première responsable" d'un débat "navrant", Le Figaro a estimé que "si Emmanuel Macron se met +en marche+ dimanche, il faut souhaiter pour la France qu'il réussisse", alors que Libération a relevé la "faiblesse" de la concurrente de Macron, même "s'il y a beaucoup à dire sur les projets" de ce dernier. "Plus généralement, l'un a fait preuve d'un réalisme - budgétaire, fiscal... - au risque de paraître prudent. L'autre aligne des promesses - sociales surtout - dont il est impossible, au terme de ces échanges, d'apprécier le coût budgétaire (...)", a estimé pour sa part Ouest-France. Cependant, de l'avis de beaucoup d'analystes, Emmanuel Macron a remporté le débat de l'entre-deux-tours en se montrant, tant bien que mal, dans la posture d'un président de la République contrairement à la fille de Jean-Marie Le Pen qui donnait l'impression d'être dans un show de campagne. Juste après le débat, un sondage Elabe pour BFMTV a indiqué que 63 % des Français, ayant suivi le débat, ont jugé que le candidat d'En Marche ! "était plus convainquant", alors que sa rivale commence à perdre le chemin de l'Elysée (35 %). Mais dans tous les sondages sur les intentions de vote de ces derniers jours, Emmanuel Macron confirme sa position de favori. Selon une étude d'Ipsos, rendue publique mercredi, le candidat d'En Marche ! emporterait le deuxième tour de la présidentielle face à Marine Le Pen, par 59 % des voix contre 41 %, même si 60 % voteront en sa faveur par défaut. Plusieurs organisations, personnalités et même des médias, ont décidé, ces derniers jours, de porter leur choix, dimanche, sur le candidat Macron afin de barrer la route à la candidate qui prône "la division, la xénophobie et l'isolement".
Toujours favori des sondages Emmanuel Macon battrait largement Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, selon un sondage Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France publié vendredi, après le duel télévisé de mercredi soir entre les deux finalistes. Le candidat d'En Marche ! y gagne 2,5 points, par rapport à mercredi, quand sa concurrente du Front national, critiquée pour sa performance y compris dans son camp, chute de 2,5 points. Avec 61,5% des intentions de vote, l'ancien ministre de l'Economie serait élu président dimanche, face à l'eurodéputée créditée de 38,5% des voix. Lors du débat, Emmanuel Macron a "rassuré", "inquiété" ou "ni l'un ni l'autre" de manière quasiment égale les téléspectateurs (respectivement 31%, 33% et 36%), précise le sondage. Au contraire, Marine Le Pen a inquiété plus d'un Français sur deux (54%) et n'en a rassuré que 15%. Elle inquiète surtout les personnes qui n'ont pas voté pour elle au premier tour. C'est le cas de 62% des électeurs de François Fillon et Jean-Luc Mélenchon comme pour 79% de ceux de Benoît Hamon. 44% des électeurs de Nicolas Dupont-Aignan, futur Premier ministre de la dirigeante d'extrême droite en cas de victoire, se sont aussi dit "inquiété[s]" par elle. Au contraire, elle n'a "rassuré" que 14% des électeurs du maire de Yerres (91). En comparaison, Emmanuel Macron en a "inquiété" 41% et "rassuré" 15%. Le sondage a été réalisé en ligne le 4 mai, auprès d'un échantillon représentatif de 2.632 personnes.
Les Français adresseront un message au monde Les Français adresseront un message au monde entier en élisant dimanche leur nouveau président, a déclaré vendredi François Hollande, renouvelant son soutien au favori, Emmanuel Macron. "Le monde (...) se demande qu'est-ce que va faire la France, est-ce qu'elle va être conforme à son histoire, à son passé glorieux ou est-ce qu'elle va sombrer ? Moi, je le rassure", a dit le chef de l'Etat à deux jours du second tour, lors d'un discours à Campsas (Tarn-et-Garonne). L'ancien président américain Barack Obama, qui a apporté son soutien à Emmanuel Macron jeudi, "a pris position parce que, pour lui, c'est la France, et que la France va envoyer un message au monde", a ajouté François Hollande. Au Conseil européen samedi dernier, "beaucoup me demandaient qu'allait-il se passer (...) parce qu'ils savent que ce qui va se passer en France est essentiel et que ça va déterminer l'avenir de l'Europe", a-t-il encore déclaré.