Après une opération qui a permis d'éponger une grande partie de la dette ces dernières années, les pouvoirs publics mettent le cap, à présent, sur la dette interne. Celle-ci a baissé considérablement au cours de ces trois deux dernières années. La dette interne est estimée à "1 500 milliards de dinars alors qu'elle était de 1 700 milliards en 2006". La priorité est donnée à présent au désendettement tant au niveau externe ou interne. Le directeur général du Trésor, Hadji Baba Ammi, a souligné que l'opération de désendettement permet en premier lieu de "réduire les charges et de dégager des ressources supplémentaires qui seront consacrées au développement". Ces charges, précise le directeur général du Trésor, qui s'est exprimé sur les ondes de la radio Chaîne III, représente essentiellement "les intérêts de la dette" que le budget de l'Etat doit supporter chaque année. La préoccupation, en 2008, sera "le remboursement des institutions financières", a assuré Hadji Baba Ammi, qui ajoute qu'il s'agit "des banques, des compagnies d'assurance et des établissements financiers". La démarche à suivre sera totalement différente de celle des années précédentes, dans le but d'éviter les surliquidités sur le marché. Une question sur laquelle les pouvoirs publics ont planché. Selon le directeur général du Trésor, un travail de coordination sera mené avec le soutien de la Banque d'Algérie. "Il faut aller par dose homéopathique pour pouvoir rembourser progressivement cette dette et éviter les surliquidités sur le marché". En tout cas, même en 2007 le remboursement de 600 millions de dinars à la Banque d'Algérie "n'a eu aucun impact sur les surliquidités" rassure encore Hadji Baba Ammi. Ce dernier fait savoir également qu'un autre mécanisme est mis en place pour éviter cette situation. "La Banque d'Algérie fait appel hebdomadairement et lance des adjudications afin de prélever des surliquidités sur le marché" a-t-il expliqué. Le poids de la dette interne reste minime sur le PIB, puisqu'il ne représente que 13 % en 2007. Un taux qui sera ramené à "5% en 2008, ce qui est déjà positif pour l'Algérie". Le parallèle avec les autres pays, notamment ceux de l'Union européenne, fait ressortir que les membres de cet ensemble se "battent pour que la dette publique représente 60% du PIB". Hadji Baba Ammi rappellera, par ailleurs, que la dette extérieure ne dépasse pas 1 milliard de dollars malgré la dépréciation du dollar face à l'Euro. "La question de la dette publique extérieure est désormais résolue. En 2007, elle était de 900 millions de dollars" a-t-il affirmé. Le désendettement permettra, selon le directeur général du Trésor, de "réduire les intérêts, ce qui est bénéfique pour l'économie nationale en termes de pouvoir d'achat notamment". L'Algérie, a-t-il déclaré, dispose "d'une visibilité sur les recettes à moyen terme". La référence reste la hausse des prix du pétrole qui ne devrait pas baisser dans les prochaines années. Un atout de taille pour "engranger davantage de ressources financières" dont une partie est destinée au Fonds de régulation. Les recettes de ce fonds, précise le directeur général du Trésor, sont de l'ordre de " 1 365 milliards de dinars". Le Fonds de régulation reste, selon Hadji Baba Ammi, "un moyen de sécuriser et d'équilibrer les dépenses de l'Etat jusqu'à 2010".