Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, a été nommé jeudi président exécutif de Telecom Italia, a annoncé jeudi le groupe français qui renforce ainsi son emprise sur l'opérateur télécoms italien dont il est le premier actionnaire. Arnaud de Puyfontaine, actuel vice-président de Telecom Italia, remplacera Giuseppe Recchi qui assumera lui la vice-présidence. Ce dernier avait été confirmé début mai à la présidence du conseil d'administration mais cette décision était apparue comme provisoire dans l'attente d'une décision de la Commission européenne sur la montée de Vivendi au capital de l'opérateur historique italien. L'exécutif européen a autorisé mardi sous conditions la prise de contrôle de Telecom Italia par le groupe français, qui en est actionnaire à près de 24%. Vivendi avait déjà renforcé son contrôle le mois dernier en obtenant les deux tiers des sièges au conseil d'administration, avec notamment la désignation d'Arnaud de Puyfontaine et de deux autres responsables du groupe français. De Puyfontaine aura à superviser le développement et la mise en œuvre de la stratégie de Telecom Italia, a annoncé le groupe dans un communiqué. Il n'aura en revanche pas de droit de regard sur Sparkle, la filiale de services télécoms internationaux de Telecom Italia qui est considérée comme politiquement sensible en Italie en raison de son réseau de câbles sous-marins qui relie le pays à d'autres Etats d'Europe, de la Méditerranée et des Amériques. Vivendi, qui cherche depuis longtemps à bâtir un empire de médias dans le sud de l'Europe, a précisé que De Puyfontaine conserverait son poste de président du directoire. Dans son communiqué, le groupe de Vincent Bolloré redit son souhait de "mener une politique à long terme en développant les convergences avec les contenus." Son influence croissante en Italie est cependant contestée depuis qu'il s'est invité l'an dernier au capital de Mediaset, le groupe de télévision contrôlé par la famille de l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi. Face à la montée en puissance de fournisseurs de contenus en ligne comme Netflix ou Amazon, la presse italienne spécule depuis des mois sur un rapprochement entre Mediaset et Telecom Italia ou une fusion entre ce dernier et son vis-à-vis français Orange. En avril, l'autorité de régulation du secteur italien des communications, l'Agcom, a donné à Vivendi un mois pour réduire ses parts soit dans Telecom Italia, soit dans Mediaset afin de se conformer à la loi sur les concentrations dans l'audio-visuel. Vivendi doit faire connaître ses intentions d'ici la mi-juin mais pourrait faire appel de la décision de l'Agcom avant cette date. Lors de l'assemblée générale du groupe jeudi à Paris, Vincent Bolloré a défendu le principe d'une alliance avec Mediaset et ajouté que Telecom Italia devait se mettre en ordre de bataille face à l'arrivée de Free, filiale d'Iliad, sur le marché italien d'ici la fin de l'année. Bolloré est aussi un actionnaire important de Mediobanca, l'influente banque d'affaires italienne qui contrôle l'assureur Generali.