Cela fait 25 années, dit on, que l'Algérie avait fait le choix de ne plus continuer à s'industrialiser et de se condamner à vivre en dormant sur ce que l'on appelait à l'époque les "acquis". A l'époque, le modèle de développement reposait sur l'intégration verticale, ce qui avait donné des entreprises géantes qui continuaient à grandir par l'apport de nouveaux projets. Puis, la réforme prônée par l'ancien chef de gouvernement Abdelhamid Brahimi arriva. Plus d'usines nouvelles, ni clé en main, ni produit en main. Il fallait multiplier les entreprises par divisions. Chaque grande entreprise donna naissance à plusieurs autres entreprises de taille, bien sûr, plus petites, plus gérables et, évidemment, plus privatisables. Il fallait d'abord les extraire du pouvoir de décision, ou plutôt d'injonction des pouvoirs publics grâce à l'autonomie des entreprises. Mais, c'était compter sans le rétrécissement trop précoce de nos ressources extérieures, puis des événement d'octobre, du processus d'avortement des élection législatives puis du début de l'enfer qui a reçu dernièrement le nom de tragédie nationale. L'Algérie pourtant avait déjà une assise industrielle, peut être éparpillée du fait de la volonté de réaliser un équilibre régional, mais elle existait tout de même. Les ambitions (ou les prétentions) étaient si grandes au moment du lancement du processus d'industrialisation que l'objectif déclaré était d'atteindre à l'horizon 80 le niveau de développement de l'Espagne, ou celui qu'avait l'Espagne à la charnière des décennies 60 et 70. La suite, on la connaît, l'Espagne n'était pas rattrapable. Aujourd'hui, en 2006, on se rend compte qu'il nous faudrait disposer d'une stratégie industrielle. D'abord, pourquoi aujourd'hui, et pas dans les années 80, ou dans les années 90, ou au début de la décennie 2000. La réflexion va être lancée selon les déclarations officielles. Des questions se posent inévitablement. Quels moyens de financement de la politique d'industrialisation ? Faudrait-il mettre cette industrie naissante à l'abri du marché? Qui sera en charge de son élaboration ? Réflexion à mener par des nationaux ou des étrangers ?