Considéré comme un mois sacré chez les musulmans, où les activités religieuses sont présentes en force, Ramadhan, aujourd'hui, dévoile les mauvaises habitudes des Algériens, car malheureusement, ce mois est devenu synonyme de dépenses, de gaspillage et de toutes sortes de mauvaises habitudes, qui n'ont aucune relation avec nos valeurs et notre religion. Une seule tournée dans les quartiers d'Alger, en ce mois, vous suffit pour avoir une idée sur le manque flagrant de civisme de notre société, des bacs d'ordures remplis de toutes sortes de produits alimentaires, des odeurs gênantes qui vous donnent l'envie parfois de vomir, tout cela fait partie du quotidien algérien durant les 30 ou 29 jours de ce mois sacré. Qui d'entre nous n'a pas remarqué en passant près des bacs d'ordures la quantité énorme de produit alimentaires jetée ? Boîte de jus, légumes, fruits, pâtisserie ainsi que d'autres produits décorent lamentablement notre quotidien en cette période, pis encore, des baguettes de pain sont jetées ci et là par nos citoyens " musulmans " qui, à travers ces actes-là, donnent une mauvaise image de l'Islam.
Des chiffres à donneR le tournis En effet, chaque année des statistiques choquantes font état de l'ampleur de ce phénomène. Malgré les efforts déployés pour lutter contre le gaspillage, les chiffres enregistrés par l'Office national des statistiques (ONS) font état du grand travail qui attend la société pour battre cette " maladie sociale perverse" si on se permet de la nommer, ainsi. En effet, près de 200 000 quintaux de fruits et légumes, de 5 à10 millions de produits alimentaires, 13 millions de baguettes de pain et 12 millions de litres de lait vont directement à la poubelle, indique l'ONS. Quant à elle, la chargée de communication auprès de l'entreprise de nettoiement " Netcom ", s'est exprimée, dernièrement, à propos de ce sujet tout en signalant que "durant le mois de Ramadhan, le volume des déchets ménagers a tendance à augmenter de 30 à 50 % par rapport aux autres périodes de l'année". Elle indique que les agents de propreté et d'hygiène déployés durant le mois sacré de Ramadhan se déplacent "4 à 6 fois par jour, à partir de 22h00 jusqu'au lendemain à 13h00" dans les différents quartiers d'Alger pour les nettoyer, collecter et transporter les déchets aux centres d'enfouissement technique. Selon elle, ce chiffre est en augmentation constante pouvant atteindre les 51.000 tonnes à un horizon qu'elle n'a pas précisé.
Il faut que tout le monde se mobilise Face à l'explosion de ce phénomène, la situation nécessite la mobilisation de tous, car tout le monde est concerné, en commençant par les parents qui ont la grandes responsabilité jusqu'aux mosquées, écoles, médias ainsi que tout membre de la société. Cependant, plusieurs campagnes de sensibilisation sont organisées avant et pendant le mois de Ramadhan, que ce soit sur l'initiative des pouvoirs publics ou bien des volontaires, ces campagnes ont un seul objectif : changer les mentalités et sensibiliser les gens. En effet, une campagne de sensibilisation pour lutter contre le gaspillage alimentaire est organisée du 13 au 16 juin, au niveau des centres commerciaux d'Alger, a indiqué dimanche à l'APS le président de l'Association "Sidra". Cette campagne menée par un groupe de jeunes volontaires vise à sensibiliser les différentes catégories de la société à la nécessaire lutte contre le gaspillage alimentaire, phénomène qui prend des proportions importantes lors du mois sacré de Ramadhan notamment le gaspillage de pain et d'autres produits alimentaires qui inondent les bennes à ordures des rues d'Alger et compliquent la tâche des agents d'entretien et d'hygiène, a affirmé M. Nassim Filali. Rappelons qu'à cette occasion une opération de collecte de dons au profit des familles nécessiteuses est organisée ainsi.
Une question d'éducation et de civisme Questionnés sur ce sujet, lors d'un reportage diffusé sur les ondes de la radio algérienne, des citoyens ont exprimé leur colère, déception et mécontentement de ces actes, tout en imputant cela au manque d'éducation et de civisme des gaspilleurs. Malheureusement, l'Algérien prouve, à travers ces actes-là, qu'il mange avec ses yeux, qu'il achète plus qu'il ne consomme, usant du faux-fuyant du mois sacré prétextant que le jeûne influe sur ses habitudes alimentaires. Il reste à dire que le citoyen algérien doit s'imprégner d'une culture de consommation axée sur le civisme, de manière à se débarrasser des mauvaises habitudes contraires à l'intérêt du pays et aux valeurs de notre religion.