Maintenant que les grands axes du Plan d'action ont été publiquement dévoilés à l'issue du Conseil des ministres qui s'est tenu mercredi sous la présidence du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, les voix les plus " économistes " se sont élevées avec conviction, arguments et causes pour exprimer l'amorce d'une nouvelle stratégie économique devant se substituer à celle de l'improvisation. Telle est l'idée-force qui devrait présidée à l'entrée en fonction du nouveau gouvernement. Encore faut-il passer rapidement de l'intention à l'action car le temps presse, et l'Algérie est quelque peu en retard de ce qui devrait être fait en raison de la baisse de ses revenus pétroliers depuis la mi-mai 2014 en raison de la crise du prix du baril de pétrole. Dans ces circonstances d'une situation initiale déséquilibrée en particulier sur le plan financier, le Gouvernement à pour rôle majeur à se préoccuper des volets économiques et financiers, la modernisation des finances publiques et du système bancaire, l'assainissement de la sphère économique et la promotion de l'investissement et la valorisation de toutes les richesses du pays. L'économie nationale, le climat social eux-mêmes sans cesse menacés par les aléas sévères de la crise mondiale et à qui s'ajoute la chute des prix des hydrocarbures, une ressource qui pèse encore fortement sur l'économie et le développement de l'Algérie comme cela est le cas d'ailleurs dans d'autres pays producteurs d'or noir. Tout cela exige des solutions rapides et volontaristes. Telle est selon la formule des économistes, la question fondamentale à laquelle sera confronté le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune et son équipe gouvernementale. Et si l'on veut que le " mal " socio-économique cesse, il faut d'abord en supprimer les racines. Les engagements les plus déterminants sont à prévoir pour amorcer un véritable développement asse bien éloigné de la panoplie traditionnelle qui était de mise jusqu'ici et qui a peiné à résoudre dans le cadre du redressement économique entamé depuis des années les problèmes freinant le développement global du pays et à l'alternative aux hydrocarbures. Dans ce contexte, le président Bouteflika a rappelé une fois de plus que la crise des prix du pétrole s'installe dans la durée et " nous impose des défis majeurs exigeant notamment la dynamisation des réformes à mettre en place ". Pour s'y faire, le chef de l'Etat a souligné la nécessité de poursuivre la mise en œuvre de la politique de rationalisation budgétaire adoptée l'année dernière pour redresser les finances publiques à l'horizon 2019. En outre et pour ne pas trop impacter les programmes publics d'investissements, le président Bouteflika a invité le gouvernement à promouvoir des financements internes non conventionnels qui pourraient être mobilisés pendant quelques années de transition financière. Le chef de l'Etat insistant sur la nécessité de préserver la " souveraineté économique " du pays a instruit le gouvernement d'éviter le recours à l'endettement extérieur et de contenir davantage encore le volume des importations de biens et de service à l'effet de préserver les réserves de changes du pays. On pourrait imaginer dès lors que, du passé économique, il y a lieu de faire table rase, l'avenir des générations présentes et futures est susceptible d'être assuré grâce au sursaut socio-économique visé par le nouveau modèle de croissance économique. Un sursaut national qui devrait se présenter avec beaucoup de lueurs d'espoirs. Tous les indices en présence illustrent : la tendance en question et toutes les chances de sa confirmation par le nouvel Exécutif gouvernemental. Il suffit à ce dernier de prendre pleinement ses responsabilités et de disposer des richesses aisément exploitables du pays pour en aire son champ d'exploration rationnelle et d'arme efficace à surmonter les difficultés financières actuelles du pays. Dans cette grande perspective de redressement économique, le chef de l'Etat a chargé le Gouvernement de poursuivre la mise en place du nouveau modèle de croissance adopté l'année dernière par le Conseil des ministres, y compris son volet de réformes pour l'amélioration de l'environnement de l'investissement, et la modernisation du système fiscal, des banques publiques et du marché financier. Parallèlement, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a invité le Gouvernement à valoriser davantage toutes les ressources et richesses dont dispose le pays, y compris les hydrocarbures fossiles conventionnels et non conventionnels ainsi que les énergies renouvelables. Dans les circonstances d'une situation initiale déséquilibrée, faut-il le répéter, les instructions du chef de l'Etat au gouvernement en ce qui concerne les volets économiques et financiers recommandent d'abord à ce dernier de mettre l'accent sur la dynamisation de son action en vue de rechercher de nouvelles lignes et sources de financement du développement national afin de rendre l'économie nationale " invincible " face aux chocs internes et externes, peut-on conclure, ce qui commande vertu, commandement et organisation La vertu, c'est rendre la productivité et la production nationale plus performante, plus rentable, en favorisant une plus grande diversification économique qui substituerait au pétrole. Enfin, l'organisation, c'est préserver l'harmonie de ce champ exploitable, c'est la connexion raisonnée des différents secteurs de l'économie nationale entre-eux et pleinement complémentaire, par l'interaction sectorielle et les flux " productifs " et ainsi " ciseler " sereinement la situation de crise actuelle. On peut également conclure qu'à travers ce Plan d'action, le gouvernement de M. Tebboune jouit d'opportunités d'attaque qui lui sont offertes sur le plan économique et social, opportunités qu' "il s'ingéniera à provoquer en jouant avec le temps et l'espace. Un seul choix donc pour le nouveau gouvernement, celui d'être solidaire. C'est d'abord ce qui lui a été recommandé par le chef de l'Etat lors du Conseil des ministres de mercredi. Le chef de l'Etat a appelé le Gouvernement à une solidarité totale dans l'action gouvernementale, à une politique efficace de communication en direction de l'opinion publique, et une concertation continue avec ses partenaires économiques et sociaux. Devant l'exigence croissante des besoins de l'Algérie et de sa société, un remodelage reste notoirement indispensable, s'il est clair que sans le nouveau modèle de croissance économique, l'Algérie serait définitivement condamnée à s'enfoncer dans le sous-développement, la dépendance infinie des hydrocarbures, la crise en somme, il n'en demeure pas moins qu'une politique économique- si conséquence soit-elle n'a de sens que liée à une véritable philosophie de développement social et de bien-être pour tous. Dans cette perspective, les succès futurs de l'action du nouveau gouvernement se mesureront à sa capacité d'inscrire dans son agenda dans le cadre des grandes aspirations et revendications exposées au quotidien par les citoyens. L'équipe gouvernementale est déjà interpellée sur cette question afin de réunir les conditions qui faciliteront l'investissement et la poursuite du développement socio-économique du pays. Les décisions à prendre et à mettre en œuvre dans ce domaine doivent être rigoureuses et nouvelles. La volonté politique du nouveau gouvernement est attendue. Cela passe par des engagements clairs. C'est plus qu'évident. Mais il ne faut pas s'attendre dans l'immédiat que le gouvernement actuel résoudra tous les problèmes. Il faudrait cependant que tout un chacun y adhère avec le sentiment que le plan d'action du gouvernement qui sera soumis incessamment au Parlement apportera beaucoup de choses à cette situation particulière que vit le pays en raison de la chute drastique de ses revenus pétroliers : avec l'assurance que cette crise sera suivie en mettant en place des solutions appropriées. Alors que la crise économique secoue le monde le plus développé, le plus industrialisé, les déclarations élémentaires économiques et sociales du nouveau Premier ministre, Tebboune semblent vouloir dire que le temps n'est pas celui des enflures ou des folles promesses. Puissions-nous œuvrer dans le sens indiqué par un proverbe : " Le voyage le plus long commence par le premier pas ". C'est dire combien il est souhaité que les partenaires sociaux et économiques du gouvernement doivent passer du statut-quo de l'immobilisme à celui de la solidarité nationale ouvrant la voie grande à ce redressement économique. Dans ce sens la solidarité nationale n'est pas seulement une attitude de compassion, elle est une preuve d'intelligence économique. Mais si la création de cette dynamique ou atmosphère économique et sociale est un facteur nécessaire au développement durable, il n'en est pas moins vrai que le développement, surtout de la société algérienne, est un facteur de stabilité socio-politique et, par conséquent, de progrès et de prospérité. L'alternative au développement, au bien-être de la population est sans nul doute l'instabilité et, partant, la tension sociale et les conflits politiciens. Il appartient ainsi à tout le monde d'œuvrer résolument à aider la nouvelle équipe gouvernementale, à l'élimination des facteurs contraires au développement et à la paix social et de travailler à l'avènement d'un monde où l'épanouissement de l'homme et le progrès du peuple seraient au centre des préoccupations de tous et de chacun… Les efforts ici rassemblés visent certes un idéal ambitieux en sommant le présent et le futur d'accoucher de ses fruits, mais c'est le rôle de toute la communauté nationale, tout en jetant les bases solides de l'édification d'un nouvel ordre national sur le plan économique et social, de pressentir les réalités à venir et de faire en sorte que le nationalisme, la citoyenneté et la solidarité nationale prennent le pas sur les facteurs de discorde et d'incompréhension, car on faillera assurément à cette grande tâche nationale si d'aucuns doivent ajouter aux frustrations de la décennie noire les amertumes de demain. C'est un défi à la conscience envers la crise actuelle qu'il s'agit ! Il revient à tout un chacun individuellement et collectivement de le relever avec détermination et courage. Il appartient donc au gouvernement et à la société d'en assumer les pesantes responsabilités face à l'histoire. Pour un futur de progrès, de paix sociale et de justice, l'Algérie se doit de réussir.