L'honnêteté élémentaire affichée par le nouveau Premier ministre, M. Abdelmadjid Tebboune exige un tout autre comportement de ceux qui commencent à critiquer son équipe gouvernementale et prétendent par ce fait " servir " les intérêts suprêmes du pays. En cette phase difficile et décisive que traverse le pays, ces voix semblent vouloir appeler à la démobilisation et à l'exaspération visant à exclure l'espoir. Suivre l'honnêteté élémentaire affichée par M. Tebboune signifie donc, plus de langue de bois, plus de mensonge par omission. Il vient de parler vrai. Il y va de l'équilibre politique et de l'équilibre de la société. Et puis, le message est clair, la société algérienne doit redevenir elle-même, bien l'être mais sans ostentation politicienne. La stabilité du pays, le patriotisme naturel des Algériens sont toujours l'instrument des véritables relations de solidarité nationale. A ce propos, M. Tebboune y a déjà mis sa volonté politique en insistant sur le goût de l'effort collectif, le sens de l'intérêt général, le souci permanent du progrès et de la prospérité partagée, c'est-à-dire dessiner, avec la société, la jeunesse en particulier, des projets et des horizons à la mesure de l'énergie formidable du peuple et de ses légitimes espérances. M. Tebboune a été clair à ce sujet en déclarant qu'il se réfère pour sa future action sur le terrain aux directives du chef de l'Etat, M. Abdelaziz Bouteflika. Le défi est grand et ambitieux. Le défi est foncièrement politique. Le gouvernement doit impérativement et rapidement trouver de nouvelles ressources financières en dehors de la rente des hydrocarbures pour maintenir l'envol du développement économique et social. Sans doute qu'une politique volontariste en faveur du redressement économique et de la préservation de la sphère sociale serait un signal fort pour la victoire sur la crise actuelle que traverse le pays. Et comme souligné par le président Abdelaziz Bouteflika lors de son message adressé aux travailleurs à l'occasion de la célébration de la Journée internationale du travail : " Nous traversons une conjoncture économique imprégnée des retombées de la crise économique mondiale générée par la baisse des taux de croissance de certaines économies émergentes et le recul considérable des cours du pétrole à l'échelle mondiale, je considère que notre célébration de la fête du travail cette année est synonyme, pour les forces vives du pays, d'un départ pour faire face à l'impact néfaste de cette crise, préserver la dynamique de croissance issue des programmes de développement socio-économiques successifs et enfin promouvoir de l'emploi et la lutte contre le chômage ". Plus loin, le chef de l'Etat rappelle : ". Cependant, il nous serait impossible d'aspirer à une économie productive, diversifiée et compétitive si nous nous n'intéressons pas à la promotion et au développement de la production nationale. Notre aspiration se concrétisera véritablement par la promotion d'exportations en plus des hydrocarbures et le renforcement de notre indépendance économique ". Au regard de ces axes développés par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika et bien d'autres déjà adressés au nouveau gouvernement, il va de soi que la déclaration de politique générale du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune qui sera soumise aux deux Chambres parlementaires se fondera sur les objectifs signifiés par le Président et qui vont dans le sens d'une bonne croissance économique d'où le devoir du nouveau gouvernement de veiller à la sauvegarde des fondamentaux de l'économie dans son ensemble, d'aider au développement des entreprises et de toute forme de création de richesses dans le pays. L'enjeu selon les orientations du chef de l'Etat, est celui du devenir de l'économie et de l'emploi. L'enjeu est la durabilité du bien-être aujourd'hui financé par le budget de l'Etat, et dont chacun tire profit. Immédiatement pour le nouveau gouvernement, l'enjeu en serait l'indépendance financière et donc la stabilité du pays. Voilà pourquoi, M. Tebboune visera dans sa déclaration de politique générale un processus, un consensus pour le développement économique national. Cet engagement est un défi difficile à plusieurs titres, mais à cœur vaillant rien n'est impossible. Il suffit que le partenariat public-privé soit efficient. Dès lors une nouvelle loi sur l'investissement est indispensable. L'objectif est ici d'acquérir la confiance des partenaires sociaux et économiques dans la transparence des marchés et pour la saine compétition entre opérateurs économiques. Le gouvernement de M. Tebboune se présente déjà comme le détenteur de " techniques miracles " sur le plan économique. Mais les économistes le disent avec force : tant que l'économie et toute la vie du pays sont dominées par le seul budget de l'Etat, la crise se perpétuera et ses fléaux sur la vie quotidienne ne pourront que s'approfondir. D'où l'appel insistant de M. Tebboune aux secteurs public et privé à entrer dans le vif du sujet. Une large contribution autour du développement national, qui permettra d'engager l'Algérie dans le cours nouveau d'une démocratie économique et sociale. Que la décentralisation prenne corps. Ce sont des objectifs essentiels sur lesquels le gouvernement se penchera très certainement avec beaucoup d'acuité pour une participation élargie dans la politique économique elle-même. Quelle autre voie serait meilleure et plus " compétente " que la démocratie économique pour choisir les grands investissements d'intérêt national et créateurs de richesse et d'emplois, les techniques les plus efficaces, les formations indispensables ? Qui serait le plus à cœur que le secteur public et privé de répondre à l'intérêt collectif surmontant dans son sillage la crise actuelle ? Les exemples peuvent être multipliés à l'infini. Mais c'est seulement avec cette lutte pour la démocratie économique que le pays pourra à la fois relever le niveau de vie de la population et lutter contre la mondialisation.