L'Algérie est un "partenaire important" car il a toujours développé une vision unie et indivisible du continent africain, a soutenu dimanche à Addis-Abeba le facilitateur Union européenne-Afrique, Caraïbes et Pacifique (UE-ACP) Louis Michel. "L'Algérie est un pays extrêmement important pour l'Europe car il a toujours développé une vision unie et indivisible du continent africain", a déclaré M. Louis Michel à l'issue d'un entretien avec le ministre des Affaire étrangères, Abdelkader Messahel, en marge des travaux de la 31e session du Conseil exécutif de l'Union Africaine(UA). Il a indiqué que ce partenariat est "un avantage" pour l'UE, tout en plaidant en faveur d'"une nouvelle philosophie de la coopération entre l'Europe et l'Afrique, qui sera beaucoup plus global", ciblant notamment le secteur économique. "L'Europe veut partager une vision globale, politique, plus économique mais beaucoup moins caritative et moins fondée sur une sorte de dépendance", a-t-il expliqué. Abordant les projets en commun entre les deux continents, M. Michel Louis a relevé que "beaucoup d'opportunités sont envisageables notamment dans les infrastructures et dans le secteur de l'énergie et la sécurité". Rappelant avoir été chargé d'une mission de facilitation pour préparer les futurs accords de Cotonou qui se terminent en 2020, il a annoncé dans ce sens que "les négociations vont commencer à la fin de cette année". "Une des grandes idées est d'élargir l'espace de ces négociations à toute l'Afrique, pour développer une stratégie gagnant-gagnant entre l'Europe et l'Afrique", a-t-il conclu.
Une participation des jeunes aux processus politiques est essentielle La commissaire aux affaires politiques de la Commission de l'Union africaine (UA), Minata Samate, a plaidé hier à Addis-Abeba en faveur d'une participation des jeunes aux processus politiques qu'elle a jugée essentielle pour promouvoir une citoyenneté active et renforcer la culture démocratique sur le continent africain. Cette implication de la jeunesse "permet le renouvellement des idées, et assure une relève politique de qualité", a-t-elle affirmé à la presse en marge de la 31e session du Conseil exécutif de l'UA, soulignant que "la participation active de la jeunesse aux processus électoraux fait d'elle la sentinelle de la culture démocratique et le garant de la stabilité politique". Elle a, toutefois estimé, qu'en Afrique, considérée comme le continent le plus jeune, cette catégorie "est le plus souvent exclue des processus politiques et décisionnels". Les possibilités pour les jeunes de s'engager dans la gouvernance et de participer aux processus politiques et de prises de décision sur le continent "sont assez limitées", a-t-elle regretté, relevant que malgré le rôle de premier plan joué par la jeunesse dans les transitions politiques récentes intervenues sur le continent, sa participation aux processus électoraux "demeure faible". La responsable africaine a cité "certaines entraves" à la participation des jeunes aux processus électoraux comme la méfiance envers les politiciens, les partis politiques et les processus électoraux, le taux élevé de chômage des jeunes, le manque de culture de la participation démocratique, les barrières culturelles et juridiques ainsi que les dispositions réglementaires limitatives... Pour inverser la tendance à la régression de la participation des jeunes aux processus électoraux, elle a recommandé de s'assurer que les jeunes peuvent accéder à l'école et demeurer dans le cursus éducatif, ce qui, a-t-elle expliqué, "augmentera potentiellement le soutien aux processus démocratiques en leur faisant prendre des choix politiques plus éclairés et utiles pour la société". Elle a aussi recommandé de consolider les institutions électorales en améliorant les organes de gestion des élections afin d'en renforcer leur indépendance et leur efficacité, de modifier les lois qui limitent l'accès aux jeunes candidats et de renforcer la représentation des jeunes aux organes élus. Mme Samate a souligné la nécessité de promouvoir la présence des jeunes dirigeants dans le gouvernement et au sein des partis politiques, ce qui encourage, a-t-elle dit, une plus grande participation des jeunes. Elle a proposé d'utiliser efficacement les médias sociaux en vue de permettre aux jeunes de s'engager dans des débats en ligne, organiser et développer des réseaux, ainsi qu'exprimer leurs opinions, en dehors des formules traditionnelles de médias et de dialogue politique. Le 29e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA est inscrit cette année sous le thème "Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse.
Tebboune représente le Président Bouteflika Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, en sa qualité de représentant du président de la République Abdelaziz Bouteflika, présidera la délégation algérienne aux travaux de la 29ème session de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), qui se tiendra les 3 et 4 juillet 2017 à Addis-Abeba (Ethiopie), indique dimanche un communiqué des services du Premier ministre. Au cours du dernier Sommet de l'Union africaine de janvier 2017, le Président Bouteflika a été désigné par ses pairs en tant que Coordinateur de l'UA pour la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, rappelle la même source. Dans ce cadre, le Premier ministre présentera, au nom du président de la République, "un mémorandum sur la stratégie africaine en matière de lutte contre le terrorisme qui devra servir de feuille de route pour l'ensemble des efforts de l'organisation continentale dans le cadre de la lutte contre le terrorisme", précise le communiqué. En plus de l'examen de la thématique principale relative à "l'exploitation du dividende démographique à travers l'investissement dans la jeunesse", le Sommet de l'UA se penchera sur "un ensemble de questions stratégiques pour l'Union, en particulier, l'état de la paix et de la sécurité en Afrique, la mise en œuvre de l'Agenda 2063, la réforme de l'Union, la réforme du Conseil de sécurité ainsi que la zone de libre-échange continentale". En marge de cette session, M. Tebboune aura des entretiens avec plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement participant au Sommet.