Les Bourses européennes ont terminé en net repli mardi, sur fond de remontée de l'euro et de résultats d'entreprise en demi-teinte outre-Atlantique. Le marché a par ailleurs opté pour la prudence à deux jours de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Les investisseurs espèrent que l'institution de Francfort clarifiera à cette occasion ses intentions, après des déclarations de son président Mario Draghi laissant entrevoir un début de réduction du programme de rachat d'actifs. David Madden, analyste chez CMC Markets, a également pointé du doigt "un euro fort poussant les marchés européens au repli", l'appréciation de la devise nuisant aux sociétés exportatrices.
L'Eurostoxx 50 a cédé 1,07% A Francfort, l'indice Dax a abandonné 1,25% à 12.430,39 points, déstabilisée de surcroît par l'assombrissement du moral des investisseurs allemands. Le baromètre ZEW mesurant le moral des investisseurs en Allemagne a reculé plus que prévu en juillet, à 17,5 points. Deutsche Bank a chuté de 2,51% à 15,94 euros. Lufthansa a cédé 1,18% à 20,87 euros, malgré un relèvement de ses prévisions annuelles la veille au soir. Deutsche Börse a baissé de 0,79% à 94,68 euros, alors que le parquet de Francfort veut étendre au groupe lui-même son enquête sur un soupçon de délit d'initié concernant l'achat d'actions par son patron Carsten Kengeter. L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a reculé de 1,09% à 5.173,27 points. Virbac a profité (+5,78% à 149,10 euros) d'une hausse de ses ventes de 7,5% au deuxième trimestre. Gecina a reculé (-2,26% à 136,50 euros) après la publication d'un résultat net récurrent en repli de près de 23% au premier semestre. Nokia a perdu 3,31% à 5,32 euros dans le sillage de la contre-performance de son concurrent Ericsson, qui a essuyé une nouvelle perte nette au deuxième trimestre. Le secteur bancaire a pesé, à l'image de Société Générale (-1,64% à 47,95 euros), Crédit Agricole (-0,85% à 14,54 euros) ou Natixis (-1,74% à 5,98 euros), après des résultats de banques américaines en demi-teinte. BNP Paribas, qui s'est vu infliger une amende de 246 M USD pour des "pratiques douteuses" sur le marché des changes par la Réserve fédérale américaine, a cédé 1,67% à 64,76 euros. A l'inverse, les foncières ont terminé dans le vert, comme Klepierre (+0,73% à 35,38 euros), Unibail-Rodamco (+0,61% à 215,75 euros), Mercialys (+0,61% à 17,31 euros) et Nexity (+1,32% à 49,35 euros). A Londres, l'indice FTSE-100 a cédé 0,19% à 7.390,22 points. Egalement affectées par le recul des cotations américaines, Barclays a perdu 1,91% à 205,05 pence, Royal Bank of Scotland (RBS) 0,99% à 250,90 pence et HSBC 0,42% à 733,90 pence. Côté minières, BHP Billiton a perdu 0,76% à 1.312,50 pence et Rio Tinto 0,71% à 3.448 pence. Anglo American a pris 0,22% à 1.133 pence, Glencore 0,14% à 321,25 pence et Antofagasta 0,74% à 884,50 pence. L'immobilière British Land Company a bondi de 3,15% à 623 pence, après avoir annoncé qu'elle allait racheter ses actions à hauteur de 300 millions de livres (340 M EUR) dans l'année en cours. Royal Mail s'est aussi bien défendu (+3,08% à 411,10 pence). EasyJet a de nouveau reculé (-1,26% à 1.413 pence), après l'annonce du départ de sa directrice générale Carolyn McCall, qui prendra les rênes du groupe de télévision ITV début 2018. Ce dernier a perdu 0,90% à 175,70 pence. La Bourse de Madrid s'est repliée de 1,19% à 10.524,5 points. Inditex (Zara), première capitalisation boursière espagnole, a perdu 2,40% à 33,72 euros, tandis que Telefonica, autre poids lourd, reculait de 0,60% à 9,29 euros. Le secteur bancaire était également en forte baisse, à l'instar de Santander (-0,89% à 5,68 euros) BBVA (-1,89% à 7,49 euros) et CaixaBank (-2,46% à 4,21 euros). Le fabricant de produits sanguins Grifols a perdu 3% à 23,54 euros, affichant la plus forte chute. Parmi les rares à terminer dans le vert, l'informaticien Indra Sistemas a progressé de 0,51% à 13,71 euros. A contre-courant, la Bourse de Lisbonne a gagné 0,30% à 5.308,44 points, tirée notamment par la banque BCP qui a progressé de 2,66% à 0,25 euro. L'électricien EDP a gagné 1,12% à 2,98 euros et le groupe de BTP Mota-Engil a pris 1,97% à 2,48 euros. A l'inverse, le groupe diversifié Sonae a cédé 1,97% à 0,99 euro et le papetier The Navigator Company a reculé de 1,24% à 3,74 euros. L'indice SMI de la Bourse suisse a cédé 0,67% à 8.977,98 points. Novartis, qui a confirmé ses objectifs annuels en dépit de résultats en baisse au premier semestre, est le seul à avoir fini dans le vert (+044% à 80,50 CHF). Côté bancaires, UBS a reculé de -0,65% (16,78 CHF) et Julius Baer 0,39% (50,45 CHF), la lanterne rouge revenant à Credit Suisse (-1,98% à 14,32 CHF). Les valeurs du luxe font également partie des perdants, à l'image de Swatch (-1,13% 359,001 CHF) et Richemont (-1,73% à 79,40 CHF). L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a perdu 0,59% à 21.358 points. Atlantia a réalisé la meilleure performance (+1,48% à 25,3 euros), suivi de Telecom Italia (+1,17% à 0,824 euro) et Enel (+0,77% à 4,96 euros). Bper Banca a chuté de 3,25%, à 4,818 euros. Mauvaise séance également pour Saipem (-2,38% à 3,446 euros) et Yoox-Net-A-Porter (-2,29% à 25,98 euros). L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a reculé de 0,94% à 3.872,44 points. Le groupe de distribution Colruyt, qui avait enregistré la meilleure performance la veille, était le moins bien loti (-2,73% à 46,15 euros). Le groupe immobilier Cofinimmo était stable à 108,60 euros et seulement deux en hausse, dont le groupe Galapagos (+0,44% à 66,79 euros). L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a cédé 0,64% à 518,17 points. L'assureur Aegon a chuté de 2,91% à 4,63 euros et la banque ING a perdu 1,41% à 15,43 euros. Le fabricant néerlandais de systèmes de lithographie pour microprocesseurs ASML a grimpé de 0,86% à 122,70 euros.
Wall Street plombé par Goldman Wall Street a clôturé sur une note contrastée mardi après des résultats d'entreprises disparates et l'échec de la réforme de la santé promise par Donald Trump: le Nasdaq et le S&P 500 ont fini à des records tandis que le Dow Jones était plombé par Golmdan Sachs. Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a reculé de 0,25%, ou 54,99 points, à 21.574,73 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a en revanche pris 0,47%, soit 29,87 points, à 6.344,31 points et l'indice élargi S&P 500, après avoir passé l'essentiel de la séance dans le rouge, a finalement progressé de 0,06%, ou 1,47 point, à 2.460,61 points. "Tant que les résultats d'entreprises continuent de montrer une solide croissance des bénéfices et des chiffres d'affaires, ainsi que des prévisions positives, les marchés peuvent continuer à lentement avancer", a commenté Quincy Krosby de Prudential Financial. Netflix, qui a annoncé avoir franchi pour la première fois la barre des 100 millions d'abonnés, a ainsi signé la plus forte hausse du S&P 500 en grimpant de 13,54% à 183,60 dollars. Le spécialiste des produits pharmaceutiques et d'hygiène Johnson & Johnson et l'assureur UnitedHealth sont respectivement montés de 1,75% à 134,46 dollars et de 0,27% à 186,85 dollars après avoir relevé leurs prévisions pour 2017. Les résultats de Bank of America (-0,50% à 23,90 dollars) et surtout Goldman Sachs (-2,60% à 223,31 dollars), lanterne rouge du Dow Jones, ont en revanche jeté un froid. Même si leur bénéfices ont dépassé les attentes, les deux établissements ont confirmé les difficultés de leurs activités de courtage dues aux interrogations des marchés financiers sur les promesses de réformes de l'administration Trump.
Harley en déroute L'incapacité des Républicains à trouver un compromis sur la façon de réformer Obamacare, la loi emblématique du démocrate Barack Obama sur la couverture maladie, a également pesé sur le marché. "L'impasse dans laquelle est la réforme sur la santé est une déception et un revers sérieux pour l'ensemble des réformes promises par le président" américain, a relevé Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management. Or "les investisseurs aimeraient voir se concrétiser la réforme de la fiscalité ou même les baisses d'impôts (promises par le président) pour alimenter les dépenses des entreprises et des consommateurs", a remarqué Quincy Krosby. Parmi les autres valeurs du jour, la marque de motos Harley-Davidson a chuté de 5,87% à 48,95 dollars après la diffusion de prévisions décevantes et de ventes en baisse de 5,7% au premier semestre. La chaîne de restauration rapide Chipotle a perdu 4,34% à 374,98 dollars après avoir fermé un restaurant en Virginie lié, selon des médias locaux, à plusieurs cas d'intoxication alimentaire. Un épisode qui ravive les craintes d'un nouveau scandale sanitaire après celui qui avait affecté l'entreprise en 2015. Le constructeur de voitures électriques Tesla est monté de 2,71% à 328,24 dollars. Le groupe, récemment critiqué pour le manque de diversité de son conseil d'administration principalement composé de proches de son patron Elon Musk, y a ajouté deux personnalités indépendantes: le directeur général des studios 21st Century Fox, James Murdoch, et la directrice générale du groupe de médias Johnson Publishing, Linda Johnson Rice. Du côté des indicateurs, le département du Travail a annoncé que les prix des produits importés aux Etats-Unis étaient tombés dans le rouge pour le deuxième mois d'affilée en juin sous l'effet d'une nouvelle baisse des prix de l'énergie. Ilyas A.
