La victoire sur le terrorisme en Syrie approche à grands pas. On peut d'ores et déjà parler du début de la phase finale de la guerre contre Daech en terre syrienne. Une opération menée avec succès dans le désert syrien par l'armée gouvernementale, soutenue par ses alliés. L'annonce du blocage par l'armée arabe syrienne du principal bastion de Daech dans la province de Homs, et par la même le dernier rempart réel sur la voie vers Deir ez-Zor assiégé, nous le confirme: le moment est maintenant venu pour les forces gouvernementales de reprendre complètement la ville. La secte takfiriste est donc acculée. Selon plusieurs spécialistes, la bataille pour la libération totale de Deir ez-Zor (une partie de la ville est contrôlée depuis plusieurs années par des troupes d'élite syriennes, qui sont avec les civils assiégés par Daech), pourrait commencer dans les prochaines semaines. Cette victoire tant attendue devrait mettre un terme à la présence de Daech en terre syrienne, bien que les cellules terroristes dormantes ne disparaîtront pas du jour au lendemain. Il faut y être prêt. Outre la victoire sur Daech, la reprise du contrôle de l'est désertique syrien signifiera plusieurs choses fort importantes. Stratégiquement, cela confirmera bien sûr la victoire du gouvernement syrien et de ses alliés sur le terrorisme et ses sponsors. Par ailleurs, l'est syrien représente une région très riche en hydrocarbures, des ressources évidemment nécessaires pour la relance de l'économie nationale et la reconstruction du pays. Tout être censé comprend aujourd'hui parfaitement, et la presse mainstream ne fait pas (ou plus) exception, que le gouvernement syrien est en passe de gagner la guerre. Il suffit pour cela de regarder une carte de guerre à jour et de la comparer avec celle d'il y a deux ou trois ans. Oui, aujourd'hui Damas ne contrôle plus seulement la Syrie dite "utile", à savoir les cinq plus grandes villes du pays, mais une grande partie du Centre et de l'Est désertique. Les extrémistes de Daech vont perdre. Et avec eux tous ceux qui avaient espéré réaliser un scénario à la libyenne en Syrie. Cela n'aura pas lieu. Bien sûr, les alliés de la Syrie y ont en beaucoup contribué, parfois de manière déterminante. Quant aux autres terroristes, notamment ceux liés à Al-Qaida, leurs zones de contrôle se réduisent à vue d'œil, d'autant plus que plusieurs groupes armés "rebelles" se détachent de cette autre secte takfiriste et recherchent un dialogue de plus en plus ouvert avec Damas, notamment en coordination avec Ankara, qui de son côté se synchronise avec la Russie et l'Iran sur ces questions. En effet et dans le cadre du processus d'Astana, il est devenu clair pour la plupart des représentants de ces groupes armés que leur seule chance de revenir à une vie normale sera d'accepter, d'une façon ou d'une autre, l'amnistie offerte par le gouvernement syrien. Restera alors la question du nord kurde syrien. Mais là aussi, les chances semblent réelles, compte tenu du fait que plusieurs représentants des forces kurdes syriennes font de moins en moins confiance aux Etats-Unis et commencent à privilégier le dialogue avec Damas. D'autant plus, que ni le gouvernement syrien ni la Turquie voisine ne semblent prêts à accepter une quelconque décision unilatérale en ce sens. Tout cela pour dire que bien qu'aujourd'hui le gouvernement syrien contrôle les territoires sur lesquels se trouvent plus de 85% de la population syrienne, d'ici la fin de l'année il retrouvera très probablement le contrôle d'autant du territoire national en termes de superficie, ce qui est très révélateur. Autre fait fort révélateur, et souvent passé en silence par la presse mainstream, c'est le retour de plus en plus évident des réfugiés syriens dans leur pays. Et plus l'armée gouvernementale libère de villes et de localités, plus ce flux de retour s'accentue. Cela a été admis, y compris par des officiels de l'ONU traitant de la question des réfugiés. Au-delà de la victoire géopolitique et géostratégique du monde multipolaire qui se profile de plus en plus clairement en terre syrienne, il ne faut pas oublier qu'il s'agit sans aucun doute aussi d'une victoire informationnelle. Car au final, et malgré toute la propagande destinée à salir l'image du gouvernement syrien et de ses alliés, les faits ont malgré tout fini par prendre le dessus. Ce qui signifie qu'avec le conflit syrien, nous sommes bel et bien arrivés dans une nouvelle ère. Une ère que beaucoup ont encore du mal à accepter. Soyons réalistes: leur refus durera encore longtemps, mais il ne changera pas la réalité du moment ni celle à venir. Dans cette réalité, un certain nombre de pays vont jouer un rôle de premier plan. L'hystérie de certains continuera à augmenter proportionnellement. Tant pis pour les têtus.
Carla Del Ponte jette l'éponge La procureure suisse Carla Del Ponte quitte la commission internationale indépendante d'enquête de l'Onu sur la Syrie, qu'elle juge "inutile". "Les cinq années de travail de cet organisme n'ont servi à rien. Tout le monde en Syrie est du côté du mal - aussi bien le président syrien Bachar al-Assad que l'opposition", affirme-t-elle. Carla Del Ponte, 70 ans, a annoncé son départ de la commission dans une interview publiée hier par le journal suisse Blick. Selon le site d'information Newsru.com. On y apprend qu'elle a déjà écrit sa lettre de démission et qu'elle compte l'envoyer "dans les jours à venir". La procureure participera à sa dernière réunion de commission pendant la session de septembre. "J'abandonne, les Etats du Conseil de sécurité ne veulent pas établir la justice. Je ne peux pas siéger dans une commission qui ne fait absolument rien!", affirme-t-elle. Et de poursuivre: "Tant que le Conseil de sécurité des Nations unies ne créera pas un tribunal spécial sur les crimes de guerre en Syrie, tous les communiqués de la commission seront inutiles". Dans cette interview, Carla Del Ponte qualifie la Syrie de "pays sans avenir". "Ils détruisent tout ce qu'il y a d'humain. C'est incroyable", déclare la procureure. "Et croyez-moi, des crimes horribles comme ceux commis en Syrie, je n'en ai vus ni au Rwanda ni dans l'ex-Yougoslavie. Nous pensions que la communauté internationale avait tiré des leçons des événements au Rwanda. Mais non, elle n'a rien appris!", déplore Carla Del Ponte. Selon elle, au début du conflit, il y avait une frontière entre le bien et le mal en Syrie: l'opposition du côté du bien et le gouvernement du côté du mal. Mais après six mois d'enquête, la commission a dû reconnaître que tous en Syrie étaient du côté du mal: "Le gouvernement Assad a perpétré de terribles crimes contre l'humanité et utilisé des armes chimiques. Et l'opposition n'est désormais composée que d'extrémistes et de terroristes". Del Ponte a intégré la commission internationale indépendante d'enquête de l'Onu sur la Syrie en 2012. Cet organisme avait été créé en août 2011 par le Conseil des droits de l'homme pour enquêter sur les crimes en Syrie, indépendamment de leur auteur. Depuis, la commission a recueilli des milliers d'interviews et tient une liste des personnes soupçonnées de crimes de guerre dans ce pays. Carla Del Ponte et d'autres membres de la commission ont appelé plusieurs fois le Conseil de sécurité des Nations unies à envoyer le dossier syrien au Tribunal pénal international (TPI), indique le service russe de la BBC. Dans un communiqué, la commission exprime sa gratitude à la procureure pour sa contribution au travail de l'organisme, ainsi que pour ses "efforts personnels et son intervention pour soutenir la cause de la justice".