,L'armée syrienne s'est emparée dimanche du terrain dans le nord et le centre du pays et s'est rapprochée de l'importante province de Deir Ezzor (Est), contrôlée en grande partie par le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (Daech/EI), a indiqué une ONG dimanche. Ces progrès ont été «significatifs» au Sud de la ville de Raqqa (nord), a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), en ajoutant que seulement 4 kilomètres séparaient les forces gouvernementales de la ville de Madan, la dernière contrôlée par Daech dans les environs de Raqqa. Madan se trouve à proximité de la frontière entre les provinces de Raqqa et de Deir Ezzor. Cette dernière province est quasi-entièrement aux mains de Daech, à l'exception d'une fraction de la capitale provinciale éponyme où civils et troupes progouvernementales sont assiégés depuis 2015. L'offensive de l'armée syrienne au Sud de Raqqa en direction de Deir Ezzor est distincte de celle menée par des combattants kurdes et arabes soutenus par Washington pour chasser l'EI de cette ville qui était considérée comme le bastion syrien du groupe terroriste mais dont il a perdu environ la moitié. L'armée syrienne s'est par ailleurs emparée dans la nuit de samedi à dimanche d'Al-Soukhna, dernière localité contrôlée par l'EI dans la province centrale de Homs. Ce gain territorial ouvre aux forces gouvernementales un deuxième axe de progression vers la province de Deir Ezzor. La reprise de Soukhna n'a toutefois pas été confirmée par le gouvernement syrien. Elle s'inscrit dans le cadre d'une offensive lancée en mai par les troupes gouvernementales pour reprendre la vaste région désertique qui s'étend entre Damas et Deir Ezzor. Selon l'OSDH, au moins 64 terroristes ont été tués samedi dans la région désertique lors de combats et de frappes aériennes, dont 30 à Al-Soukhna. L'EI, chassé le mois dernier de son bastion de Mossoul en Irak voisin, fait face à de multiples assauts en Syrie. Guterres: l'enquête sur la Syrie doit se poursuivre malgré un départ retentissant Le patron des Nations unies, Antonio Guterres, a estimé lundi que la Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie devait poursuivre ses travaux malgré la démission de l'un de ses membres éminents, Carla Del Ponte, spécialiste des crimes de guerre. Cette ancienne procureure a annoncé dimanche son départ en affirmant être «frustrée» face à une Commission qui «ne fait absolument rien». Connue pour son franc-parler et son impulsivité, Carla Del Ponte, 70 ans et de nationalité suisse, a accusé les membres du Conseil de sécurité «de ne pas vouloir établir la justice» en Syrie. La Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie a rédigé jusqu'à présent une dizaine de rapports sur des violations de droits de l'homme et des crimes de guerre commis en Syrie depuis le début du conflit il y a plus de six ans. Antonio Guterres «regrette» la démission de l'ex-procureure, a déclaré lors d'un point-presse son porte-parole, Stéphane Dujarric. Il «la remercie pour son aide et sa contribution à un travail important de la Commission», a-t-il ajouté, en évoquant sa lutte «infatigable» tout au long de sa carrière pour que les auteurs de crimes rendent des comptes. Le secrétaire général de l'ONU réitère l'importance de rendre justice pour les crimes commis contre des civils pendant la guerre en Syrie et «soutient la poursuite du travail de la Commission» à cet égard, a aussi précisé le porte-parole. Carla Del Ponte travaillait pour cette Commission de l'ONU depuis septembre 2012. Elle a aussi lutté contre les crimes de guerre commis au Rwanda et dans l'ex-Yougoslavie.