La menace de fuite vers l'étranger des pilotes algériens pèse toujours sur la compagnie aérienne Air Algérie. Après les promesses accordées, il y a six mois, par l'administration au personnel navigant sur l'augmentation des salaires et l'amélioration du cadre de travail, rien n'a été fait depuis, et la crise qui persiste à Air Algérie pousse de plus en plus de pilotes à quitter la compagnie. Les pilotes reprochent à la direction de ne pas avoir tenu ses promesses en termes d'augmentation des salaires. Ils estiment, également, que les conditions de travail n'ont pas été améliorées et que la pression à cause des heures supplémentaires et le non-respect des normes internationales concernant les heures de travail du pilote persiste. Par ailleurs, la compagnie Air Algérie a empêché quelques pilotes de partir au Maroc pour passer un test de la compagnie " Oman Airways ", le 14 Février. Le conseil d'administration d'Air Algérie s'est réuni, lundi passé, pour étudier le dossier de la révision des salaires afin d'arrêter l'hémorragie des pilotes. Selon nos confrères du quotidien arabophone "El-Khabar", le vice-président du syndicat des pilotes autonomes, M. Abdelkarim Sekouane, a affirmé que les 13 pilotes ont été interdits de bénéficier de billets d'avion pour le Maroc, en dépit du règlement intérieur qui accorde à ces derniers le droit de bénéficier gratuitement de ces billets vers n'importe quelle destination. De ce fait, ces pilotes ont acheté ces billets avec leur propre argent. Il est prévu qu'ils passent un examen technique à Casablanca, au Maroc, avant de rejoindre la compagnie "Oman Airways". Le représentant du syndicat des pilotes autonomes a déclaré, dans le même cadre, que l'administration d'Air Algérie a refusé les préavis de démission déposés par ces pilotes. Des préavis déposés une semaine après la démission de trois autres pilotes. L'administration a exigé de ces pilotes des préavis de six mois. Selon M. Abdelkarim Sekouane, cette condition est une infraction aux clauses de la convention collective signée entre le partenaire social et l'administration. La démission devrait être précédée d'un préavis de deux mois seulement, a-t-il ajouté. Les pilotes ont justifié leur démission par l'absence de confiance entre les employés et l'administration. Ils l'ont également justifiée par les promesses de l'administration d'augmenter les salaires des pilotes, qui remontent à six mois, mais qui n'ont pas été respectées. Ils ont déclaré que les conditions de travail ne se sont pas améliorées de même que la pression à cause des heures supplémentaires et le non-respect des normes internationales concernant les heures de travail du pilote. Face à une véritable chasse aux pilotes, lancée par les compagnies aériennes du Golf et la Chine, qui a exprimé, à elle seule, un besoin de 18 000 pilotes, les compagnies aériennes du monde entier font tout pour préserver leur personnel navigant. Cependant, Air Algérie doit faire face à la rude concurrence que connaît le marché aérien et s'occuper de son personnel avant qu'il ne soit trop tard.