L'homme fort de l'Est libyen, Khalifa Haftar, été attendu à Moscou hier, pour discuter d'une "éventuelle rencontre" avec son rival Fayez al-Sarraj, chef du gouvernement d'entente nationale, a annoncé vendredi soir Lev Dengov, à la tête du groupe russe de contact sur la Libye. M. Dengov avait d'abord annoncé la venue des deux hommes à l'agence de presse russe Interfax, avant de se raviser. "Demain à Moscou, le maréchal Khalifa Haftar arrive de Tobrouk et lors de cette rencontre à Moscou, la question de son éventuelle rencontre avec le Premier ministre du gouvernement reconnu (par la communauté internationale, ndlr) Fayez al-Sarraj, sera au menu", a-t-il déclaré à Interfax. "Lors de cette réunion, les questions relatives à la réconciliation des parties en conflit seront évoquées", a-t-il affirmé, sans préciser la date de cette réunion, ni qui participera à cette rencontre. Selon lui, cette réunion permettra aussi de discuter des "questions relatives à la sécurité nationale, à la lutte contre les groupes terroristes, qui tentent de pénétrer en Libye, ainsi que la question des immigrés qui arrivent en Europe et Asie à travers la Libye". La Russie souhaite "discuter avec toutes les parties du conflit et tenter de les réconcilier, et c'est à cela que sera (consacrée) la rencontre", a affirmé M. Dengov, dont le groupe a été mis en place conjointement par la Douma (chambre basse du Parlement russe) et le ministère russe des Affaires étrangères. Fin juillet, Khalifa Haftar et Fayez al-Sarraj se sont mis d'accord sur une déclaration en dix points dans lesquelles ils s'engagent notamment à un cessez-le-feu et à organiser des élections le plus rapidement possible, lors d'une rencontre en région parisienne sous l'égide du président français Emmanuel Macron. Cette déclaration de principes reste toutefois très vague et n'engage pas la myriade de milices plus ou moins alliées avec les deux rivaux libyens. Le maréchal Haftar, revenu de vingt ans d'exil en 2011 au moment de la révolution libyenne, est soupçonné par ses détracteurs de vouloir prendre le pouvoir en Libye et de n'avoir aucune intention de se soumettre au pouvoir civil. Fayez al Sarraj, installé depuis mars 2016 à Tripoli à la suite d'un accord sous l'égide de l'ONU, peine à asseoir l'autorité de son gouvernement, alors que le pays, riche en pétrole, a sombré dans le chaos depuis la chute du colonel Kadhafi fin 2011.