Après la frénésie boulimique du mois de Ramadhan et les charges dispendieuses en découlant, les ménages font face à une autre saignée. La rentrée sociale s'annonce des plus dures pour les ménages, notamment en ce temps de crise financière, surtout qu'elle coïncide avec la rentrée scolaire et l'Aïd El Adha. Deux événements que les ménages s'apprêtent à vivre bon gré mal gré. Situation extrêmement difficile en raison de l'austérité financière et de l'obligation d'acheter les articles scolaires, cartables et tabliers, sans oublier les fournitures scolaires et un mouton de l'Aïd. Entre les dépenses de la rentrée et l'achat du mouton, les bourses des familles, celles notamment aux faibles revenus, balancent, face à la cherté de la vie et les obligent à recourir inévitablement à l'endettement. Après les diverses dépenses, celles inhérentes au mois de Ramadhan, les fêtes de l'Aïd El Fitr et les vacances d'été, place à la rentrée scolaire et à l'Aïd El Adha. Cela fait déjà quelques jours que la frénésie de l'achat des vêtements s'est installée à Annaba, où les magasins de la rue Gambetta, spécialisés dans la vente de vêtements scolaires sont, dès les premières heures de la matinée, pris d'assaut. Il faut dire qu'en dépit des difficultés financières, pour ne pas dire le faible pouvoir d'achat du commun des mortels à Annaba, comme partout en Algérie, les parents sont contraints d'assurer tabliers, cartables et fournitures scolaires à leurs enfants. Quitte à ce qu'ils contractent des dettes ou rognent sensiblement sur le budget familial. Loin d'être dissuadés par la cherté des prix affichés et la canicule ambiante, les familles continuent à se ruer sur les magasins spécialisés dans la vente des tabliers et des cartables. Malgré la large disponibilité des produits, les prix font grincer les dents des chalands. Exception faite des articles fabriqués localement qui sont proposés à des prix raisonnables, mais dont la qualité laisse à désirer, les tarifs des autres gammes, notamment les «made in», sont, le moins que l'on puisse dire, inabordables, voire prohibitifs. En effet, des tabliers aussi bien ceux pour les filles que pour les garçons coûtent entre 1800 et 2200 DA. Les cartables portant personnages de dessins animés varient entre 1500 à 2500 DA. En somme, une mercuriale aux relents prohibitifs qui a de quoi mettre en boule les plus stoïques des chefs de famille. Il faut dire que le temps n'est plus au lèche-vitrine, pour chercher les belles choses, mais plutôt à la conquête de l'occasion la moins coûteuse. Les pères et mères de familles n'ont malheureusement plus le choix, face d'un côté à la dégradation du pouvoir d'achat, et de l'autre côté, les commerçants mercantilistes. Ces derniers qui, à l'approche de chaque occasion, augmentent les prix de leurs produits, obligeant les ménages à se couper en quatre pour satisfaire les besoins incontournables de leurs progénitures, comme la rentrée scolaire et l'Aïd El Adha, ce dernier, un événement et pas des moindres. La célébration de cette fête religieuse approche à grands pas. A quelques semaines de la date fatidique, soit le 11 septembre prochain, le constat est comme chaque année le même: cher, trop cher le mouton. Plusieurs familles ont commencé déjà la balade d'un souk à un autre, à la recherche de la boule de laine qui convient à sa bourse en vain. Les maquignons semblent bien déterminés à ne pas lâcher du lest. Des moutons à 45.000, 70.000 DA et même plus. L'on croit rêver, c'est hors de portée. Difficile de tomber sur un prix raisonnable, en dépit de la disponibilité du cheptel et même en grand nombre. Tout le monde croit que les prix finiront par baisser d'ici l'approche de l'Aïd. En attendant, l'étau se resserre de plus en plus autour des parents dont les faibles revenus balancent entre dépenses de la rentrée scolaire, achat du mouton de l'Aïd El Adha et la détermination par amour de satisfaire les besoins de son enfant.