Le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, a affirmé mardi à Alger qu'un arrêté interministériel relatif à la réactivation de l'étiquetage nutritionnel des denrées alimentaires était en cours de signature par les ministres du Commerce, de l'Industrie, de l'Agriculture et de la Santé pour préserver la santé des citoyens. Intervenant à l'occasion d'une journée d'études sur la problématique "Sucre-Sel-Matières grasses" dans les aliments, le ministre a indiqué que cette démarche faisait partie d'une série de mesures et procédures et visait à combler le vide juridique en matière d'étiquetage nutritionnel à même de contribuer aux efforts tendant à résoudre la problématique relative à la réduction du taux de sel, de sucre et des matières grasses dans les aliments. En vertu du nouveau texte, toute publicité doit être axée sur la déclaration nutritionnelle, ajoutant que cette loi visait à lutter contre la publicité mensongère et à fournir au consommateur des renseignements fiables et précis concernant la composition alimentaire du produit afin qu'il puisse faire son choix de manière éclairée. Par ailleurs, le ministre a expliqué que les "textes réglementaires relatifs aux caractéristiques de certains matières alimentaires à l'instar des sels alimentaires, du sucre, de la confiture et du chocolat ont été élaborés et envoyés aux ministères concernés chargés de la santé, de l'agriculture et de l'industrie pour avoir leurs avis en la matière". M. Benmeradi a évoqué le décret exécutif du 26 février dernier qui définit les caractéristiques du café ainsi que les conditions et modalités de sa mise en consommation. Le ministre a également rappelé le groupe de travail mis en place en juin 2016 et qui regroupe les ministères concernés ainsi que les organes publics et professionnels, ajoutant que parmi ces recommandations figurait l'adoption d'une approche consensuelle afin de réduire graduellement le taux de sucre dans les aliments par les professionnels, affirmant que certaines sociétés avaient commencé à appliquer ces recommandations. Le groupe de travail a recommandé l'organisation de campagnes médiatiques de sensibilisation sur les effets négatifs du sucre, du sel et des matières grasses sur la santé du consommateur. Le même groupe a proposé à l`Autorité de régulation de l`audiovisuel (ARAV), de mettre en place des mécanismes de contrôle des spots publicitaires destinés aux enfants et un code d'éthiques afin de lutter contre la publicité mensongère. Au volet économique, le ministre a cité à titre d'exemple la valeur de la facture d'importation du sucre et des sucreries estimée à 698,51 millions de dollars durant les sept premiers mois de l'année en cours, contre 510,12 millions de dollars durant la même période en 2016, soit une augmentation de 36,93% selon les statistiques du Centre national d'information et des statistiques. Les participants à cette initiative ont tiré la sonnette d'alarme sur les conséquences de la consommation des produits contenant un taux élevé de sucre, du sel et de matières grasses notamment le risque d'atteinte du diabète. L'Algérie compte 5 millions de diabétiques, a affirmé Mme Ziani, vice- présidente de la Fédération des industries agro-alimentaires. Les industriels algériens devront appliquer les normes internationales concernant la teneur en sucre des produits alimentaires. Dans ce cadre, elle a proposé la signature d'un accord entre les industriels et le ministère du Commerce pour réduire le taux du sucre dans les boissons à 135gr le litre avec la possibilité de réduire cette quantité graduellement chaque année durant 6 ans. Cette journée d'études a été marquée par les interventions de spécialistes activant dans le cadre du projet de jumelage entre l'UE et l'Algérie. Il ont présenté les expériences britannique et belge dans la réduction de la teneur en sucre, sel et matières grasses dans les aliments à travers la promulgation, le suivi et l'application des lois, l'établissement des contacts avec les opérateurs économiques et la sensibilisation des consommateurs.