Les membres du Conseil de la nation ont insisté lundi, lors de la séance des débats du Plan d'action du gouvernement, sur l'importance du dégel des projets de développement au niveau national ou local. Le sénateur, Ayach Djebablia du Front de libération national (FLN), a estimé qu'il était urgent de relancer les projets gelés à cause des difficultés financières auxquelles fait face le pays après la chute des cours de pétrole depuis le deuxième semestre de l'année 2014. Les citoyens "insistent sur le dégel des projets susceptibles de faciliter leur vie quotidienne", a précisé le membre du Tiers présidentiel, Abdelkader Bensalem, ajoutant qu'"il fallait s'attacher au développement malgré les secousses économiques". La plupart des intervenants ont salué le contenu du Plan d'action dans son volet financier et économique, appelant à associer tous les acteurs, notamment l'administration et les collectivités locales pour le concrétiser. Pour sa part, le sénateur Mohamed Arbaoui du Rassemblement national démocratique (RND), a fait remarquer que la conjoncture actuelle "était très difficile", d'où la nécessité de se mobiliser afin de protéger notre économie mais "loin des surenchères et du discours alarmiste", ajoutant que les mesures contenues éviteraient au pays de recourir à l'endettement extérieur et de " se plier aux diktats du FMI". De son côté, Mheni Ghrissi (RND), a estimé que c'était un plan "ambitieux" et adapté aux exigences de la conjoncture. Il représente le programme du président de la République qui a pour objectif de créer un équilibre réel entre tous les secteurs.
Un plan "très réaliste" Le sénateur Hasni Saidi (RND) a fait savoir que malgré tous les indicateurs alarmants, le Plan d'action était "très réaliste" traduisant "la rationalisation de gestion et le renoncement au populisme". Mohamed Khelifa (RND), s'est dit satisfait quant au contenu du Plan d'action, ce dernier étant conforme avec le programme du président de la République et le nouveau modèle du développement économique. A son tour, le sénateur Ali Djerbaâ de la même formation politique s'est "félicité" de la poursuite de la politique sociale de l'Etat, saluant "le langage de franchise, d'objectivité et de transparence concernant la situation économique". L'aboutissement des mesures contenues dans le Plan d'action demeure tributaire de la mise en œuvre d'une politique de lutte contre la corruption, a indiqué M.Mahmoud Kissari, membre du Conseil de la nation (FLN). Abdelkader Moulkhaloua du Rassemblement national démocratique (RND) a estimé que la situation actuelle nécessitait une mise en œuvre "rapide" du plan d'action du Gouvernement qui a été "formulé avec sagesse", avant de proposer la création d'un ministère délégué des affaires foncières et une révision des règles de l'urbanisme. Le sénateur Wahid Fadhel de la même formation politique a affirmé que le plan a été élaboré "partant d'une vision prospective prévoyant une libération progressive de la dépendance aux hydrocarbures", avant de relever que le recours au financement non conventionnel était "un impératif dicté par les besoins urgents de l'économie nationale et répondait à un souci de préservation de la souveraineté nationale". Il a appelé à davantage d'efficacité dans la lutte contre le marché parallèle et à changer la devise nationale si nécessaire. Saluant la "franchise dont a fait preuve le gouvernement", le sénateur Mohamed Salah Boukaffa (RND) a mis en avant la nécessité de rechercher des solutions "durables" de nature à éviter au pays pareilles crises. Dans son intervention, le membre de la Chambre haute du parlement Abdelbahi Morsli (FLN) a plaidé pour une exploitation optimale des ressources minières. M. Ghazi Djabri du même parti a indiqué toutefois que le plan d'action du Gouvernement renfermait des "assurances mais aussi des craintes", relevant que le financement non conventionnel pourrait déstabiliser la règle de l'offre et de la demande ce qui entraînerait une inflation et une chute du pouvoir d'achat du citoyen. Laid Hadji du FLN a mis en exergue, quant à lui, l'importance de promouvoir la valeur du travail et de lutter contre les aspects négatifs relatifs à la rentabilité, avant d'appeler à l'accélération de la mise en place du projet de numérisation du système fiscal.
La relance du secteur agricole, une solution idoine A son tour, le membre Rafika Kasri du Tiers présidentiel a proposé la mise en place de mesures garantissant des revenus au Trésor sans toucher au pouvoir d'achat des franges fragiles, notamment l'augmentation de la taxe sur les carburants polluants et sur les produits importés. Elle a en outre affirmé que la situation nécessitait plus que jamais de lutter contre le gaspillage et de changer le mode de consommation actuel. Azziz Bezzaz du FLN a estimé que la relance du secteur agricole était une solution idoine face à la conjoncture actuelle, appelant dans ce contexte à amorcer une réflexion pour résoudre la problématique du foncier agricole. Les membres du conseil de la Nation ont suivi hier matin la présentation, par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, du plan d'action du Gouvernement adopté jeudi par les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN). Le débat autour du Plan d'action se poursuivra mardi avec les interventions des chefs des groupes parlementaires, le Premier ministre devant répondre aux interrogations des sénateurs mercredi avant le vote dudit Plan.
Soutien à la poursuite du processus de réconciliation nationale Les membres du Conseil de la nation ont mis l'accent, lundi à Alger, au cours de leur débat du Plan d'action du gouvernement, sur leur soutien à la poursuite du processus de Réconciliation nationale, de la lutte contre le terrorisme et contre la criminalité sous toutes ses formes, ainsi que sur la nécessité d'accorder de l'intérêt à l'aspect social, notamment dans les régions enclavées. A ce propos, Abdel Tahar Kellil, du Rassemblement national démocratique (RND), a exprimé lors de la plénière présidée par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, et à laquelle ont pris part le Premier ministre, Ahmed Ouyahia et un nombre de ministres, son soutien à la poursuite du processus de réconciliation nationale, de la lutte contre le terrorisme et la contrebande , saluant par là même, le rôle de l'Armée nationale populaire (ANP) et de divers corps de sécurité dans la lutte contre le terrorisme et les activités de contrebande qui frappent l'économie nationale. Pour sa part, le membre du Conseil de la nation, Ali Djerbâa (RND), a valorisé le langage de franchise et d'objectivité contenu dans le Plan d'action du gouvernement, appelant à la nécessité de trouver des solutions efficaces pour sauver le pays de la crise économique et financière. L'intervenant a estimé que les mesures contenues dans le Plan d'action du gouvernement, en terme de l'aspect social, " sont extrêmement importantes, notamment pour le secteur de la solidarité nationale qu'il a qualifié de "stratégique , appelant à la nécessité de soutenir ce secteur avec des programmes spécialisés. L'intervenant a également salué le rôle joué par le secteur de la justice, notamment le secteur pénitencier à travers le respect du droit et de la dignité du détenu, appelant à la nécessité d' "intégrer les détenus socialement à travers l'emploi de détenus dans le domaine de l'agriculture dans la perspective de devenir propriétaires des terres à l'expiration de leur peine . Le même membre a également appelé à lever le gel sur certains projets à caractère social, notamment dans les secteurs de l'éducation et de la santé. Pour sa part, le membre du RND, Mohamed Khalifa, a fait part de sa satisfaction quant au contenu du Plan d'action du gouvernement, appelant à la nécessité de préserver la sécurité et la stabilité du pays, éradiquer la pensée extrémiste qui nourrit le terrorisme , respecter les libertés individuelles et collectives, poursuivre la lutte contre tous les fléaux sociaux, soutenir la démocratie et concrétiser le principe du contrôle populaire du gouvernement . L'intervenant a accordé un intérêt particulier au secteur de l'information, en appelant à la nécessité de réactiver l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) et de fournir à cette dernière les moyens nécessaires. Le membre du Conseil de la nation, Abdelkader Mekhloua, a relevé les difficultés auxquelles sont confrontés les hadjis , appelant à la nécessité de rattacher l'Office national du Hadj et de la Omra (ONHO) à un autre ministère "plus compétent que son prédécesseur, a-t-il dit. Les membres du Conseil de la Nation appartenant au Front de libération national (FLN) ont mis en avant, de leur côté, l'importance de préserver les acquis réalisés et d'être constamment à l'écoute des préoccupations soulevées par les citoyens, notamment dans le domaine de la santé et de la lutte contre la corruption -selon le membre Mohamed Kaissaoui- qui a appelé à faire barrage aux corrompus souhaitant participer aux prochaines élections locales, avant de relever que la lutte contre la corruption nécessitait "des actions et non des paroles". Le débat autour du Plan d'action s'est poursuivi mardi avec les interventions des chefs des groupes parlementaires alors que les réponses du Premier ministre auront lieu mercredi.