Sonatrach cherche à mettre en place des joint-ventures avec des compagnies de commercialisation dans le but de vendre son gaz, dans le cadre d'une nouvelle stratégie d'exportation, a indiqué le P-DG de la compagnie, Abdelmoumen Ould Kaddour. Dans son intervention à la conférence "Oil and Money", M. Ould Kaddour a indiqué que les nouveaux accords avec les entreprises "ne seront pas indexés sur les prix du pétrole et ne porteront pas sur le long terme". "Nous essayons de trouver de nouvelles voies pour exporter notre gaz et nous cherchons à avoir des joint-ventures en prenant des risques ensemble", a-t-il dit. M. Ould Kaddour a estimé que "les contrats à long terme et l'indexation sur le pétrole ne sont plus de mise". "L'équation offre-demande est une opération risquée, et nous sommes à la recherche d'une nouvelle stratégie pour faire face à cela", a-t-il précisé. A l'avenir, a-t-il dit, "les traders feront partie de la demande, ce qui veut dire que nous avons besoin de trouver de nouvelles voies pour faire des affaires. M. Ould Kaddour a souligné que Sonatrach a déjà commencé à réfléchir au moyen de renégocier ses contrats à long terme avec les clients européens, car la majorité de ces contrats expirent d'ici l'an 2021. Le P-dg de Sonatrach a, par ailleurs, exprimé la volonté de l'Algérie de préserver le secteur gazier en dépit du fait que la production est en déclin et d'une consommation nationale avec un taux de croissance annuelle de 6%. "Ceci, a-t-il dit, nécessite une nouvelle législation pour faire revenir les investisseurs en Algérie dans la production en amont et de développer les vastes ressources du pays en gaz de schiste". Il a ajouté que la Sonatrach a commencé la production dans deux champs gaziers en 2017, qui produisent plus de 20 millions de mètres cubes, indiquant que deux autres devraient entrer en production en 2018.
Trois nouveaux champs seront exploités en 2018 Trois nouveaux champs gaziers entreront en production au premier trimestre de l'année 2018. Ces trois champs sont localisés dans les régions de Reggane, Touat et Timimoun, au sud du pays a précisé Ould Kaddour. L'entrée en production de ces champs intervient dans le cadre de la stratégie du groupe Sonatrach visant à augmenter sa production gazière et à renforcer les capacités d'autres champs, notamment Hassi Messaoud qui fournit 10 millions de m3 supplémentaires par jour, a-t-il indiqué. Le premier responsable du groupe pétrolier national a, par ailleurs, annoncé, l'inauguration de deux méthaniers, qui seront mis en service la semaine prochaine. Il a également souligné que l'industrie pétrochimique revêt une importance capitale. "Nous sommes en train de réfléchir à lancer au moins une infrastructure pétrochimique en 2018", a-t-il annoncé. Abdelmoumen Ould Kaddour a, par ailleurs, estimé que l'industrie pétrochimique constitue pour Sonatrach une priorité pour valoriser la production gazière, saluant le travail entrepris selon une vision de partenariat positif, essentielle pour le développement de l'économie mondiale.
Les exportations de gaz vers l'UE devraient atteindre 10 milliards de m3/an Le P-DG de Sonatrach a indiqué que les possibilités actuelles de transfert du gaz vers l'Espagne puis vers l'Europe de cette infrastructure sont de l'ordre de 8 milliards de m3 par an. Cette capacité pourra être revue à la hausse pour atteindre les 10 milliards de m3/an avec le renforcement de cette infrastructure en équipements nécessaires, a-t-il estimé. Abdelmoumen Ould Kaddour a ajouté que le groupe qu'il préside a adopté une stratégie visant à augmenter ses capacités productives notamment celles du gaz industriel. C'est une solution idoine pour l'Algérie eu égard à ses importantes réserves de gaz et les possibilités d'exportation de cette ressource par le biais des gazoducs implantés à l'est et à l'ouest du pays, a-t-il estimé. Le P-dg de Sonatrach a rappelé la situation du marché pétrolier à l'échelle internationale après la décision de l'OPEP de fixer le seuil de production du pétrole, décision à laquelle a adhéré l'Algérie en décembre 2016. Etant donné la baisse actuelle du prix du pétrole sur le marché mondial, l'Algérie doit miser sur le gaz pour augmenter ses recettes en devises et développer ses capacités productives dans ce domaine, a-t-il estimé. Le même responsable a également souligné que le développement des capacités de l'Algérie en matière de production de gaz intervient pour faire face aux besoins du marché international. Il a mis l'accent sur le développement de l'industrie pétrochimique plus que nécessaire pour valoriser la production gazière, a-t-il indiqué.